Brevet randonneurs mondiaux à Corbeil-Essonnes (91) 22H00
Ce soir, je me barre en soirée !! Curieux pour quelqu’un qui se couche souvent vers 21h30 !
Au menu, un brevet « du centenaire des brevets de randonneurs organisés par l’Audax Club Parisien ».
Après une journée plus tendue que d’habitude (trois fois la grosse chasse d’eau) et une sieste difficile l’après-midi malgré le silence absolu dans la maison, départ à 20h10 pour Corbeil en voiture.
50 mn de trajet. Stationnement à 200m.
Je sors le vélo du coffre. Merde, il manque la roue avant. Ah le con !! . Impossible de faire un aller- retour pour aller chercher la roue à la maison.
le cœur s’emballe mais.. Non, je venais de sortir la roue avant quelques secondes avant.
Et hop au bureau des inscriptions pour retrait de la carte de route (préinscription). 77 pré inscrits et 7 sur place donc 84 participants ce qui est pas mal pour un brevet de 300. Les brevets pré qualificatifs Pour Paris Brest Paris ont déjà eu lieu pour ce qui est des 200,300 et 400. Les 600 sont en cours.
Je suis seul du club comme prévu mais ce n’est pas un problème quand c’est prévu ainsi.
Je regarde les vélos et les participants. Nous sommes en région parisienne. Le profil des participants a rajeuni en bonne partie. Ce soir, on y retrouve des sportifs plus jeunes que la moyenne élevée des randonneurs classiques comme moi. Ils ont la trentaine, mince et équipés de vélos très chers.
Je prépare mes habits, répartis la nourriture car nous savons que nous devrons être en autonomie totale jusqu’à l’ouverture des commerces alimentaires le matin à partir de 8h00 donc pendant plus de 200 km.
Nouvelle suée. Je constate que le matin, j’ai retiré ma sacoche de selle pour fixer un éclairage supplémentaire à l’arrière et … que je n’ai pas remis ma sacoche de réparation. Je vais partir donc sans une seule chambre à air, aucun outil…
La grosse boulette ! Et pourtant, je ne compte plus les multiples sorties de ce type.
Bon. Il fait une météo parfaite pour rouler la nuit. Au plus bas, il devrait faire 14°. Tant mieux car avec la fatigue de l’effort et surtout l’absence de sommeil, le ressenti est beaucoup plus important au petit matin donnant une impression de froid.
A l’approche du départ.
Départ 22h00 pétante après signature de la carte de route par un membre de l’organisation.
Je pars avec les premiers.
Bizarre, mon GPS m’indique rapidement hors parcours. J’éteins, je rallume. Idem.
Je réalise que j’ai téléchargé le parcours mais sans le convertir à mon format (Garmin Fit). Je pars donc sur des routes totalement inconnues, de nuit, sans la route à suivre, uniquement une feuille de papier.
Gros moment de cogitation dans la tête !! C’est la première fois que cela m’arrive.
Je suis dans un groupe rapide. Ça roule à 33-35 km/h sur le plat et au km 25, la moyenne est de 31km/h ce qui est beaucoup trop pour un randonneur de 56 ans et n’ayant pas fait de longues distances particulières cette année. Je suis sans navigation, de nuit, sans trousse de réparation. Si j’ai un souci au milieu de la nuit, je devrais attendre longtemps, longtemps sur le bord de la route.
Si j’explose avec ce groupe après 150 km, j’aurai l’air fin au milieu de la nuit avec des suivants loin derrière. Je joue alors pour la sécurité.
A la sortie de Melun, je prends la décision de m’arrêter et j’attends une dizaine de minutes que des petits groupes arrivent. 10 mn après, je récupère un groupe d’une dizaine de participants dont les deux premières féminines.
Ce groupe roule plus régulièrement et je le tiens sans problème. L’ensemble des éclairages avant donne un éclairage puissant sur l’avant. La plupart des vélos sont équipés de nouveaux moyeux alternateurs intégrés et de phares à led puissantes.
L’éclairage performant des vélos d’aujourd’hui !
Deux du groupe ont des feux rouges clignotants trop puissants et en mode clignotants, m’empêchant de me mettre derrière eux. Vraiment trop puissant et éblouissant. Heureusement, ils ne resteront pas avec nous et deux autres les compléteront.
Le parcours emprunte des pistes cyclables pour arriver à Fontainebleau où il y a encore une belle vie nocturne vers 23h50.
Nous arrivons au panneau Montargis. Tout le groupe s’arrête et on se prend tous en photo pour justifier de notre passage à ce lieu de contrôle obligatoire.
Contrôle de passage à Montargis.
Le problème qui se pose est celui de l’eau !!
Même avec 2 bidons, ce ne suffit pas. Heureusement, nous trouvons à Montargis un bar (qui aurait dû être fermé à 1h00 et il est 1h50). Nous y rempliront un bidon.
Direction Joigny dans l’Yonne par de petites routes. La plupart des participants ont un GPS ce qui est un beau progrès la nuit. Je sais que l’on faisait sans avant mais cela implique d’apprendre le parcours par coeur, de le préparer avec les cartes routières pour ne pas rater un changement de direction la nuit sur des petites routes sans panneau.
Entre Montargis et Joigny, contrôle secret de l’organisation qui s’assure que nous ne prenons pas un raccourci. Ça fait plaisir d’avoir un bénévole présent avec de l’éclairage, un peu de café, quelques biscuits.
Contrôle secret : ça fait une pause sympa.
Ca papote un peu et on repart. Nous arrivons au panneau Joigny à 4h32. Bien entendu, on ne trouvera pas de commerce dans la petite ville.
Contrôle de passage au panneau à Joigny
On continue donc pour remonter en suivant la N6 par de petites routes. Ce tronçon ne fait que 50 km. La nuit, c’est bien. Car la nuit, nous ne parlons peu. C’est comme ça. Alors le cerveau s’endort, s’endort surtout vers le lever du jour. En roulant, j’ouvre ma petite bouteille de café que j’ai dans la poche pour la boire d’une traite et je vais rouler devant pour bien me réveiller. Si on reste à l’arrière, endormissement assuré même en pédalant.
Sur cette partie, le parcours est plat. Nous traversons Villeneuve sur Yonne, le côté de Sens. Enfin un cimetière dans un village. Le groupe entier s’arrête. Il est 6h00. Nous sommes plus ou moins sans eau alors remplissage des bidons au robinet !!!
Ce n’est pas un vol d’eau puisque c’est une soustraction par nécessité limitée à un besoin vital!
Le robinet d’un cimetière !! On en rêvait !
Nous arrivons à Pont sur Yonne, dernier lieu de contrôle à 6h45. Rituel de la photo et direction le bourg. C’est jour de marché alors il y a de la vie près de l’église. Les commerçants s’installent alors les deux bars et la boulangerie sont ouverts.
Après une nuit complète (même si en juin elle est courte) sur le vélo et l’absence de sommeil, tous ne jurent que devant un grand café et deux croissants !! Des affamés. Ca faisait plaisir à voir. Nous aurions payé le triple s’il le fallait.
S’il y a bien un moment où j’ai envie de viennoiserie, c’est après une nuit de vélo.
Je ne mange pas trop car ensuite, l’effet digestion peut nous endormir. Déjà qu’il ne faudrait pas grand-chose ! Je mange un croissant et je mangerai l’autre une heure plus tard.
Même écrasé dans la poche, il était très bon.
Nous repartons et montons la longue côte de Pont sur Yonne en direction de Voulx.
Il y a 90 km sur ce dernier tronçon. Ça peut être un peu long. Nous repartons à 6. Nous sommes devenus alliés de circonstances depuis déjà 150 km.
A mi-distance entre Pont sur Yonne et Melun, deuxième contrôle secret. Chouette, on nous y attend avec petit cake et café et de l’eau ! Merci à ce bénévole de l’organisation.
Super, ça fait discuter. On enlève les manchettes des bras, retire la chasuble de nuit car le soleil est bien présent.
Direction Melun par les boucles de Seine. St Mammès attire l’attention, (juste après la belle petite ville de Moret sur Loing), pour sa cité batelière.
Passage le long de la cité batelière.
Puis, Champagne sur Seine, Vulaines sur Seine,Chartrettes par des petites routes qui suivent la Seine à quelques mètres.
Le long de la Seine pendant de nombreux kilomètres.
Melun se traverse sans problème et continuons à suivre la Seine. Notre groupe s’étire dans les rares montées depuis deux heures et cela s’accentue. On lève le pied en haut où je m’arrête un peu et hop, groupir !!
Nous arrivons ensemble à l’arrivée à Corbeil à 10h52 après avoir passé 270 km ensemble à 6.
Une minute en moins qu’en 2015 , brevet effectué de jour.
Nous ne connaissions nullement et notre cohésion a fait notre réussite pour cette belle randonnée.
Belle surprise à l’arrivée, les gentils organisateurs nous avaient préparé un buffet froid : salades légumes, pates, semoule et viande. Le must !!
Vive l’Audax club parisien
Thierry Morlet