BELLEGARDE sur Valserine-BRIANCON-NICE
Du lundi 11 au vendredi 15 juin 2018
Après la traversée des Pyrénées ( Perpignan-Hendaye) en juin 2017, je m’étais fixé l’objectif de faire mon
plus gros défi de montagne pour 2018 à savoir Bellegarde-Briançon-Nice avec environ 16 000 m de
dénivelé en 4 jours et demi.
Les années passent , je n’ai pas un gabarit léger et moins de temps pour m’entrainer depuis 4 ans.
Les capacités physiques dimimuent un peu quoique mon dernier electrocardiogramme à l’effort au
printemps était excellent.
Faute d’avoir trouvé un ou plusieurs copains pour le faire, me voici lancer dans ce défi .
Lundi 11 juin : Bellegarde ( Ain)-Beaufort (Savoie) 148 km 3296 m de dénivelé. 7H50 de velo
5h : le reveil sonne après une nuit courte en raison d’une journée de travail bien remplie la veille. Il ne faut
pas trainer. Un bon petit dej avec mes rillettes préférées et hop, je quitte la maison à à 5h40 pour prendre
à velo sous quelques gouttes le rer à Chessy à 6h09 pour la gare de Lyon à Paris. Je déambule avec le
velo encore monté et une fois arrivé près du quai, je demonte les roues que j’attache au cadre. Je mets le
tout dans un sac poubelle format container et hop, me voici dans le TgV.
Tout se passe bien. Pas de soucis de voyage hormis un léger retard. Arrivé à Bellegarde à 9h50, je
remonte le vélo sans soucis. Il Pleut et bien ! Pas terrible pour commencer un périple en montagne.
Je vais prendre un café dans un bar et pointer ma carte de contrôle de passage .
Dès le départ, ça monte gentiment. Direction Genève alors il y a du monde. Ca redescend pour traverser
le Rhone et c’est l’entrée en Haute Savoie. Ca remonte pendant 5 km avant de redescendre sur Cruseilles.
Au contrôle de La Roche sur Foron au km 62 à 13h05 je prends un café chaud. La pluie cesse !!
Alleluia. J’arrive dans les montagnes que j’aime, celles avec les vaches et les cloches autour du cou.
Place à la vraie montagne maintenant après l’entrée.
Passage à la premiere station La Clusaz, que je ne reconnais plus depuis mon passage en …1988 !
Je suis hyper excité par l’envie d’en découdre avec les montées !! depuis trois mois, je ne pense plus qu’à
cela, je m’entraine pour cela ! Aucun pépin de préparation. Tout a été calculé.
J’arrive bien au sommet du premier col ; celui des Aravis à 1486 m. Un gamin de 13 ans environ me
double à une vitesse impressionnante et ce , sans forcer. C’est le règne du vtt electrique où selon le niveau
d’aide, le résultat est impressionnant sur une heure.
Aussitôt, ça redescend à Flumet à 900m puis ça repart pour le col des Saisies(1650) via Notre dame de
Bellecombe.
J’avais prévu de m’arrêter à cet endroit car il y avait déjà 2305 m de denivelé mais je suis super motivé et
il est tôt. Il fait soleil maintenant alors, je fonce.
Je passe le col des saisies et hop je plonge sur Beaufort sur Doron , au cœur des productions fromageres
de Savoie.
Il est 18h35. Je trouve un hôtel rapidement qui me propose une formule avec repas. Tout ce qu’il me faut.
Je laisse mon gros bagage à la reception et je vais pointer ma carte à la station d’ Areches situé six
kilometres plus haut à 1025m. Une fois ma formalité faite, je reviens à l’hôtel pour 19h15.
L’ ‘étape est remplie plus que prévue, 148 km et 3296 m.
Repas parfait : assiettes de crudités, poulet en sauce avec crozet de Savoie et une salade de fruit.
Je serais au lit vers 21h30.
Mardi 12 juin Beaufort-Briançon 179 km 4454m de dénivelé.
Reveil 5h15 . Petit dejeuner improvisé dans la chambre car l’établissement ne sert qu’à partir de 7h00. Pas
grave, j’ai prévu la veille pour avoir de quoi dejeuner mais manque mon bol de café du matin !!
Il pleut et je fais grise mine à entendre la pluie tombée depuis la chambre. Pas trop envie d’y aller.
On dirait mon vieux chat affalé dans le canapé et que je le sors histoire qu’il prenne l’air.
6h03 : c’est parti . Comme il fait 13°, je ne mets que les jambieres pluies ( rainleggs) , la casquette pluie
qui m’évite de prendre l’eau directement sur le visage et un imper leger.
Comme le col de l’Iseran n’est pas encore réouvert en raison d’un enneigement exeptionnel cet hiver, j’ai
du modifier le parcours car il faut aller à St Michel de Maurienne. Je descends doucement sur Albertville(
450m) et je remonte gentiment la vallée de la Tarentaise par une route paralléle qui evite la double voie.
Me voici au pied du col de la Madeleine. Il faut passer de 420 m à 1995m. La pluie ralentit.
J’attaque les premiers kilomètres de la montée avec prudence car les jambes ne répondent pas bien.
Pris par mon excitation la veille de faire une grosse étape sur 2/3 de journée, je n’ai pas du m’hydrater
assez et je n’ai pas assez manger en journée. Je sens tout de suite que la montée sera longue et difficile. Je
mets souvent mon petit developpement pour gerer les passages les plus pentus. A mi col, la route
redescend pdt 2 km avant de reprendre à monter. Quand on est dans le dur, on n’aime pas du tout cela. On
se dit que l’on monte inutilement pour redescendre et remonter ce que ‘lon vient de descendre.
Je compte bien prendre mon café au village de Celliers mais il est fermé !. Si je n’ai pas mon grand café le
matin, je rage.
Alors je continue ce col et j’arrive dans les pourcentages moyens à 9%. Je cale un peu et je ferais deux
courtes pauses. La pluie s’arrête au moment où j’arrive dans les nuages vers 1500m.
J’allège ma tenue et je continue. Les deux derniers kilomètres du col sont jolis avec des neves résiduels et
une route en lacet. J’arrive enfin sous moitié soleil, moitié nuages au sommet. Il fait 6°.
Deux photos , le coupe vent et hop, je ne traine pas. Je redescend sur la Lechere. J’entre dans une pizza
pour prendre une part de pizza maison. Humm. Pour le café, je me dis que je le prendrais finalemen
maintenant à St Michel de Maurienne 24 km plus loin puisque je dois pointer ma carte de route.
Je repars donc vers St Michel. Cela monte doucement puisqu’il faut passer de 450 m à 700 m. Cette partie
de la vallée est très industrialisée. La route longe l’autoroute qui mene à l’Italie via le tunnel du Frejus.
A st Michel, il est temps que je fasse le plein des bidons, prenne un peu à manger pour que je finisse mon
étape à Valloire.
J’entre dans un Carrefour market de ville. Je prends du sirop, des biscuits. Je mange une patisserie qu’il
me reste.je m’installe un peu « en bordel » près des caddies. Je remplis, je range mes sacoches.
Je traverse la rue pour aller enfin au bar prendre mon double café. Mais elle est ou ma sacoche qui me suit
depuis des années ?? je retourne tout. Je retourne pres des caddies, je re-retourne tout. Je retourne à
l’acceuil où j’ai pointé ma carte de contrôle . Rien. Là, grosse suée !! déjà que j’ai les jambes très
moyennes. Me voici dans un centime, plus un papier, plus de carte bancaire, CNI, chèque d’avance, carte
vitale et mes cartes de pointage.
En clair, même pas de quoi prendre un seul hebergement ni manger. Il ne me reste que mon billet de tgv
retour mais à deux jours et demi de velo de là.
Je previens mon épouse par téléphone. On se dit qu’elle aille à la Poste pour un mandat à la poste de
Briançon puisqu’ à Valloire, ce sera fermé.
Aie, il faut que je monte le Télégraphe mais aussi le Galibier et ça, c’est en plus !!
J’attaque donc la montée du Télégraphe pour monter de 700 m à 1570 m. La montée est pentue dès la
sortie de St Michel. Je sens que cela va être dur . Je suis en permanence sur mon plus petit
développement. Je monte à 8-9 km/h.J’essaie de boire au mieux. Sur les derniers kilometres, cela s’adoucit
un peu et j’arrive enfin au sommet . La météo est ensoleillé mais le ciel est chargé.
Je descends sur Valloire 1400 m.Hormi les residants à l’année, la station est fermée. Il serait temps que je
passe à table mais pas un centime. Je finis ma cannette de boisson à la pomme.
Je fais une pause de 5 mn et je repars à l’assaut du Galibier ( 1400m- 2645 m) en 18 km.Ca monte raide
dès la sortie de Valloire puis 2 km après, ça va mieux . Je monte comme je peux jusqu’au plan Lachat et là
, le calvaire commence. Je n’ai plus de jus. Juste de l’eau dans le bidon et il reste 700 m à monter. Je me
retrouve comme en 2015 où en pleine canicule, j’avais monté ce col en étant déshydraté.Je monte km par
km et je dois faire plusieurs pauses dans le col. Ya un velo electrique qui traine par ici ?? Je n’arrive plus à
monter à mon rythme cardiaque normal. Le corps se met en reserve.La pluie arrive à 3 km du sommet .
Même pas envie de me couvrir. Je veux finir , je dois finir cette montée pour basculer vers Briançon. Il
faut que j’y arrive pour aller à la Poste chercher des espèces.
Enfin le sommet. Il fait du vent. Un touriste m’aide à enfiler mon habit de pluie. J’ai du mal à prendre une
photo avec le telephone. Les doigts ne savent plus essyer l’humidité sur l’écran tactile.
En tout, jai du rester moins de deux minutes. De toute façon, au sommet, le ciel est bien encombré.
Je commence la descente sinueuse vers le col du Lautaret ( 2035m). Je descends calmement car je suis
moyennement lucide. Au col , il ne pleut plus et le ciel se degage.
Je descends donc pour 28 km mais le vent est de face. Arrivé à Monetier les Bains, il fait un petit soleil et
la température est subitement remonté à 17° alors qu’au sommet , il ne faisait que 7° et pluie.
Je retire vite les protections pluie et je pédale jusqu’à Briançon vers le bas du centre ville.
Tiens, ma banque !! je me présente et je raconte mon histoire. Avec mes elements verbaux sur mon
compte, elle accède à mon dossier et voit sur la photo du dossier que je suis bien le vrai Thierry M, !! Un
appel téléphonique à mon agence de Seine et Marne et on me remet un carte de retrait unique de 400
euros de quoi finir mon périple. Ouf, à 5 mn de la fermeture.
Pour les formalités administratives, je dois déposer une plainte pour vol simple de ma petite sacoche alors
je me rends au commissariat de Briançon. Il est situé dans une pente à 13% !!. J’y suis bien reçu. Je fais
connaissance avec mon alter ego prêt à me dépanner de tout sur ma bonne tête !!.
L’esprit « grande maison » me touche. On boira une mousse le soir et dinerons avec sa compagne !!
le repas à la cafétaria sera délicieux et copieux, de quoi me refaire de l’essence.
Je me couche vers 21h30, le gros coup de stress bien retombé ( merci la Leffe).
Mercredi 13 juin : Briançon-Jausiers 97 km 2549 m 5h33 de velo
Je sais que l’étape sera courte puisque je prevois de dormir à Jausiers.
Vu mon état de fatigue de la veille, pas question de partir sur une étape marathon.
J’ai donc le temps de me lever. J’entends la pluie depuis une bonne partie de la nuit alors je n’ai pas envie
de me lever. Quand je regarde par la fenêtre, c’est pour voir les gouttes tombées dans les flaques d’eau.
Pas envie de me presser.
Je vais au buffet petit dejeuner copieux et je me prends mon temps. Je décolle enfin à 8h30 mais la pluie
n’est plus qu’un crachin. Comme j’attaque d’entrée le col de l’Izoard ( 1220 m-2361 m), pas besoin de me
couvrir. Je vais vite être en transpiration.
Ce col est mythique dans le Tour de France surtout par le côté sud pour les étapes historiques et longues
de Nice-Briançon et le spectacle du passage dans les roches rouges de la « casse deserte »
Dès les premiers hectometres, je sens que mes jambes vont beaucoup mieux que la veille. On le sent vite
quand ça va ou cela ne va pas.
La pluie s’arrête totalement après trois kilometres et le ciel se dégage rapidement.
Comme je monte par le côté nord, je suis à l’abri du soleil.
La montée de 20 km se passe bien sportivement. J’ai la malchance de partager la route avec un
regroupement de vieilles voitures , principalement des Porsche venant de Belgique, qui m’envoient
beaucoup de gaz d’échappement riche en essence car à la montée n’est qu’une succession d’acceleration
pour les moteurs. Je suis les alvéloles pulmonaires totalement ouvertes et j’en prends plein !!. surtout
lorsque quelques uns me mettent un coup de gaz juste en me doublant.
J’arrive finalement bien au sommet peu enneigé.
Comme le ciel est encore agité, il y a du vent et je ne traine pas au sommet. Je veux plutot m’arrêter plus
bas à la « casse déserte » pour faire la photo.
Comme il ne fait que 6°, je ne traine pas. Toujours la peur d’avoir un coup de froid. Je descend sur
Brunissard, le côte plus difficile , Arvieux puis les gorges du guil qui permettent d’arriver à Guillestre. Je
me pause 40 minutes à une terrasse de café. Je me prends un chocolat chaud, un panini puis un grand
café. J’en repars vers 11h30 avec un bon mental .
Le soleil revient et j’attaque dès le centre de Guillestre la montée pour le col de Vars ( 1030-2110m). La
montée est de 19 km mais l’essentiel est sur les 8 premiers kilometres. Ca monte assez raide mais régulier
et puis, quand on a les jambes, tout va.
A mi parcours, il y a quelques kilometres de recupération avant 7 km de montée pour finir.
J’arrive content de moi au sommet.
Il n’y a pas grand chose au sommet de ce col isolé hormis une belle vue . Je peux y rester quelques
minutes car il fait 13° et le vent raisonnable. Cela fait longtemps que cela ne m’est pas arrivé.
Je commence la descente vers Jausiers. Après 3 km, j’entends un bruit sec venant de l’arriere. Je m’arrête
et je réalise très vite que j’ai un rayon cassé à la roue arriere. Un seul rayon cassé sur 24 et la roue se voile
tant que la jante touche les patins de freins à chaque tour de roue. Je dessere le frein arrière. Je sors la
trousse à outils du fond des bagages et je ressers et dessers quelques rayons pour obtenir un voile de roue
permettant de rouler. Le pire est que le rayon cassé est du côté roue libre et qu’il faut un demonte roue
libre, un fouet à chaine et une clé de 15 pour retirer la roue libre et changer le rayon.
Bon, je reprends la descente en sentant que la roue arriere ne tourne pas parfaitement. Pourvu que je ne
casse pas un autre rayon. Il reste 25 km à parcourir. J’arrive à Jausiers à 14h30. Il y a un magasin de sports
et velo mais il n’ouvre qu’à 16h00.
Zut, cette affaire me retarde car même si mon étape s’arrêtait à Jausiers, je serais bien reparti pour monter
le col de la Bonnette aujourd’hui.
Bon, je vais à l’office du tourisme pour voir les hebergements disponibles . J’explique mon affaire de
mécanique et l’hotesse , après quelques recherches me présente une caisse à outils spécial vélo avec tout
ce qu’il faut dedans !!! une chance sur combien que cela arrive ???
je m’installe au sol sur le trottoir et je demonte totalement la roue arriere. Je change le rayon cassé par un
de mes deux rayons d’avance et à 15h30 mon velo est réparé.
Je rends la caisse à outils. Je regarde le ciel vers la bonnette mais il est bien couvert et menaçant.
Je prends la décision de ne pas tenter le diable et vu l’effort trop important de la veille, je decide de
prendre un hebergement sur place où j’aurais un gite complet pour moi seul.
Il s’agit d’un couple de Belges qui est venu s’installer à Jausiers , qui a aménagé une grande maison pour y
habiter et faire quatres chambres d’hôtes et un gite.
Le tenancier fait du velo alors cela facilite aussi l’échange.
Je retournerai ensuite dans le centre bourg pour composer mon gouter et mon repas du soir ainsi que le
petit dejeuner et j’aurais pas mal de repos en cette fin de journée.
Au lit à 21h00 .
Jeudi 14 juin Jausiers- La grave de Peille 172 km 3829 m 9h14 de velo
Reveil matinal à5h30. Il ne pleut pas et il fait 13°. j’ai passé une bonne nuit.
Je dejeune avec appêtit. Je peux me faire un vrai grand bol de café !!
quand l’appêtit va, tout va ! A 6H17, je suis parti. Tout de suite, c’est pour du long, le col de Restefond La
Bonnette. 21 km d’ascension.
Dès les premiers hectometres, je sens que le corps va bien. Je sens que les jambes, le cœur tout va bien.
Aucun nuage.
Au fur et à mesure de l’ascension, la tempetature descend. Je reste en maillot court. Mon corps degage pas
mal de chaleur avec la transpiration du à l’effort. Je garde le rythme cardiaque d’environ 148 pulsations.
Ce n’est pas très haut mais je veux gerer ma journée.
Arrivé à 2250 m, je m’arrête pour une breve pause photo. Je ne pouvais pas louper ce lac d’altitude où la
montagne se reflete dedans comme dans un miroir.
Si je dois mourir , c’est là !!
En cette période de fonte des neiges, plusieurs petits torrents passent sous la route et agrémentent mon
effort solitaire.
Ma roue arriere tient le coup. Le voile est maitrisée. Heureusement que j’avais un rayon de secours et la
clé à rayons !
Je me sens mieux qu’en 2014 où j’avais déjà remonté ce grand col après une premiere fois le 27 juin 1989.
A partir de ce niveau, des marmottes sortent pour profiter des premiers rayons de soleil qui arrivent vers
le sommet.
Elles ne sont pas effrayées par le bruit d’un velo et je peux meme en prendre en photos.
en 2h18’53 », je suis au sommet du col mais je ne peux monter les 90 derniers metres de dénivelé en
raison de la route encore enneigée et la présence de deux engins fermant la route.
Il fait 5° et un franc soleil . Le vent est faible. Pour la premiere fois, je peux rester environ 5 mn pour
prendre des photos et me couvrir pour la longue longue descente vers la vallée de la Tinée.
Juste avant St Etienne, je croise ma route avec une transhumance montant vers les hauteurs du
Mercantour . Un vrai plaisir de la voir car aujourd’hui, les montées des animaux se font souvent en poids
lourds ce qui romp avec la tradition des montagnes.
Ast Etienne de Tinée, pause chocolat chaud avec sa chantilly et une part de flan, le tout sur une table au
soleil. Que j’y suis bien.
Après 15 mn de farniente et quelques textos, je reprends la route qui continue à descendre jusqu’à St
Sauveur sur Tinée. En tout, 54 km de descente ou legerement descendante. Difficile de faire plus.
A St Sauveur, je reprends un pain au chocolat et une part de pizza dans une boulangerie. Je mange un peu
et plus loin, je quitte la descente à l’atitude 450 m pour la montée du col de st martin station de la Simiane
à 1516 m.
Il fait 34° au compteur au soleil . Ca chauffe bien donc en plein soleil mais supportable.
Le pied est difficile . Je mets mon plus petit developpement. Pas la peine de se fatiguer inutilement. En
montagne, les defaillances sont terribles.
Il y a deux jours, je revais d’avoir un velo à assistance electrique pour finir le Galibier tant j’étais sans
force.
Au sommet, je mange la part de pizza achetée plus bas et je descends vers st martin Vesubie, lieu de
contrôle de passage. Il fait un temps superbe maintenant. Je prends un panaché. Je pourrai m arreter ici
mais il est tôt . Alors, je decide de prolonger l’étape avec une troisieme ascension du jour, celle du col de
Turini . Pas de sieste car il y a un risque d’orages en fin d’apres midi comme chaque jour.
J’aurai bien pris mes 20 mn quand même. J’attaque donc cette montée de 15,5 km. Dès le début, c’est
pentu et ça continue comme cela pendant 12 km à 7 pour cent environ. Le cumul de dénivelé etant déjà
elevé pour moi ce jour avec mes bagages, je monte souvent avec le petit developpement. Comme je suis
seul, je n’ai pas d’entrain à donner un rythme ou suivre un autre cyclo.
Le ciel se charge de nuages foncés. Ma breve pause à 3 km du sommet ne sera que de 10 mn.
J’écouterai un message telephonique de mon épouse m’informant que la mairie de St Michel de Maurienne
avait appelé à la maison pour me dire que ma carte d’identité, deux chèques, ma carte bancaire ,mes cartes
de route, ma carte Vitale avaient été déposés !
C’est une bonne nouvelle
Je mange le pain au chocolat acheté avant la 2eme ascension, je me réhydrate bien et ça repart.
Au sommet, deception car aucun point de vue de ce côté . Le reste du col en montant par la Tinée est peu
intéressant question paysage du reste.
Il est 15h50 et je suis encore en état convenable.
Je continue donc les 8 km sur un plateau pour aller au contrôle de passage de Peira-Caiva. Je compte y
trouver un hebergement pour la nuit car il ne me reste plus que 70 km à parcourir mais rien. Je prends une
boisson et je repars pour une belle descente jusqu’à Luceram.
La, je cherche un hebergement masi rien non plus. Grace à l’office du tourisme, je trouve un resto qui
propose des chambres plus loin 5km apres la grave de Peille dans un lieu dit.
Je ne peux refuser . J’appelle. C’est bon.Ouf sinon je me voyais devoir monter encore une ascension pour
aller dormir à la Turbie. Il est 18h30 quand j’arrive à ma fin d’étape. J’ai acheté des pains au lait et du
fromage pour le matin car l’établissement est fermé exceptionnellement le lendemain matin.
Sacré étape et quelle transition entre les paysages du nord de la Bonette et l’arriere pays niçois où je me
trouve.
Le soir, j’apprécierai un vrai repas entierement fait maison. Salade melons bien frais, entrecote sauce
champignons et legumes. Un regal mérité.
Malheureusement, cet hebergement est situé sur une route passante. Malgré les boules quies, difficile de
ne pas entendre les véhicules jusqu’à 23h00 et les poids lourds dès 6h30.
Il fait chaud et la chambre ne comporte qu’une petite ouverture en hauteur vers l’exterieur.
Vendredi 15 juin La Grave de Peille Nice 44 km 854 m de denivele.
Je trainaille au lit. Je n’ai plus qu’une quarantaine de km à parcourir et le tgv n’est prévu qu’à 17h00 à
Nice.Je mange mes pains au lait et mes tranches de fromage à l’eau et je pars tardivement à 8h30.
5 km de faux plat gentil et hop c’est parti pour la derniere ascension vers le village perché de Peille . Il
faut passer de 202 m à 650 m en quelques kilomètres seulement. Cette montée est peu connue . J’ai été
prevenu par claude et Alain qui ont fait le même parcours quelques jours plus tôt et qui ont cette montée
avec le col de Turini dans les jambes.
Moi, je l’attaque sans fatigue donc ça va mais la premiere partie est difficile. Je pense qu’il y a 4 km à 8
pour cent au début puis ça se calme ensuite. Une fois au village, le parcours continue sur une jolie route
pendant 2 km pour passer le col de st Pancrace à 672 m sans panneau d’indication.
Pendant 8 km , je reste sur un plateau pour arriver à La Turbie, commune située au dessus Monaco.
Plusieurs photos s’imposent sous ce beau soleil.
Au contrôle de passage de la Turbie, je discute avec un cyclo qui prend une boisson comme moi. Il vient
de San Remo et va y retourner. Il attend ses copains .
Je repars et je continue la route vers le col d’Eze , souvent emprunté dans la course Paris Nice et souvent
dans le contre la montre final.
Mon contre la montre à moi est d’aller le moins vite possible ce jour car ensuite je dois rester à Nice. Ce
n’est pas un probleme pour quiconque mais avec mon velo, mes bagages , ma transpiration et ma belle
tenue de velo, on peut mieux faire.
Je rediscute avec un cyclo prenant une photo comme moi dans la grande corniche. Lui fait un tour de
France de ses amis.Sympa comme idée.
Juste après le panneau Nice, j’oblique à gauche histoire d’ajouter encore quelques kilometres pour aller au
fort de St Alban. Sur cette route, il y a le plus beau point de vue sur tout Nice.
Je redescends. Il est 11h30 et il est temps de penser à la nourriture. J’achete une salade toute prête, des
abricots et de l’eau. Il me reste 5h00 à attendre.
A moi, la promenade des anglais en mode cool. La météo est parfaite et je respire les odeurs agréables de
crèmes solaires.
La mer est bleue comme sur les cartes postables. Je vois ces transats et parasols sur les plages privées. Je
bave alors banco.
J’arrive à une plage privée de renom en tenue V.C.V.E et je prends un transat et parasol. Le receptionniste
accepte de mettre mon velo dans la reserve. 20 euros mais mes yeux ne vont pas regretter. Me voici
installer au milieu d’allemandes, de russes buvant et mangeant des produits de luxe. Bref, je m’écarte un
peu quand même avec ma salade et mes abricots.
L’avantage de ce lieu est que je peux prendre une douche, disposer des toilettes et apres de retourner voir
toute l’après midi si ces dames vont bien.
Mais qu’est ce qu’il ya comme femmes seules dans ces endroits !!
A h, je quitte cet endroit insoutenable pour mes yeux, je refais quelques petites courses et j’arrive à la gare
pour emballer vite fait mon velo. Ca me prend mn et me voici dans le tgv retour pour Paris Gare de lyon
puis RER jusqu’à MLV Chessy où j’arriverai à 23H30
Je termine ce recit 16 jours après l’avoir terminé.
640 km et surtout 14 982 m de dénivelé.
Malgré le non respect du parcours enneigé m’empêchant de faire le col du Cormet de Roseland et l’Iseran ,
j’arrive pas loin des chiffres prévus par l’organisateur grâce au rajout du col de la Madeleine ( difficile).
Départ le lundi 10h15, arrivée 4 jours plus tard.
Ca fait une moyenne de 3750 m de denivelé par jour.
Ce fut un sacré défi physique à 52 ans et toujours quelques kilos de trop.
La pluie m’a beaucoup moins gêné que la chaleur entre Perpignan et Hendaye en 2017.
si j’aurai eu le même temps chaud, j’aurai cuit et je n’aurai pas pu le faire aussi rapidement.
Il est raisonnable de viser un maximum de 3000 m par jour lorsque l’on roule avec des bagages pourtant
réduits au maximum à 5,7 kgs .
Pour faire un periple en montagne, comme en 2017, il faut prevoir ses hebergements ou partir fin juin et
faire selon la distance parcourue dans la journée.
Mi juin, aucune station n’est ouverte et on peut avoir de grosses difficultés à se loger à velo à certains
endroits.
Je tire un enseignement majeur de ce défi réussi : les petits developpements. Avec les années et les
bagages et de longues étapes à répatition, il m’est devenu impossible rouler avec les développements qui
me permettaient de monter le Ventoux en 1h33 alors que maintenant je mets 2h05 seul.
Alors le 28-32 m’aida grandement.
A refaire, pour une journée où le corps est très fatigué, j’aurai bien voulu avoir 28-34 !!
Voyager en montagne seul avec bagages ne se compare pas avec la montée d’un grand col pendant les
vacances où l on part avec 2 barres dans la poche.
Le deuxieme point qui m’a permis de réussir est le respect de ma fréquence cardiaque de travail en montée
grâce aux conseils de mon cardiologue lors d’un test à l’effort de routine que l’on doit faire tout les 3 ans
après 50 ans lorsque l’on fait du vélo avec de gros efforts.
Alors, j’ai encore envie de repartir. Je savoure mes deux traversées faite en mode intensif mais maintenant
est venu le temps pour moi de faire des étapes moins extrémes .
T.M