BRM 300 de Chelles
1er avril 2023
Auteurs: Thierry et Vince
Vince. Dimanche 2 avril, 6h50.
Le retour de ce BRM 300 de Chelles au petit matin s’est bien passé. J’avais réservé une chambre pour dormir à proximité de l’arrivée plutôt que de tenter le retour dans la nuit et la circulation d’un samedi soir avec 300 bornes dans les pattes. Bien m’en a pris car les conditions météo particulièrement éprouvantes rencontrées toute la journée du samedi nous ont fait arriver bien plus tard que prévu. Du coup, ce dimanche matin, je suis quand même à l’heure pour la sortie club! Un petit message aux copains de Villeneuve pour les prévenir, changement de cuissard, un café, et c’est reparti pour Magny! Bon, après la montée sur Coulommes les cuisses pour suivre le G1 ne sont plus là. Au bout de 50 bornes on forme un G2 avec Gaëtan et on termine la deuxième partie de cette sortie à une allure plus paisible. Mais revenons au BRM.
Thierry. Vendredi 31 mars 21h00.
Ça y est: vélo prêt, bidons pleins. Habits choisis et prêts pour le lendemain. Tout est dans la voiture. Les sandwichs jambon fromage et le cake jambon fromage de chèvre, prêts au frigo avec un post-it sur la table de cuisine « sortir les sandwichs ». Ça arrive l’histoire du cyclo qui part sans ses bons sandwichs. Allez, au lit à 21h20.
Vince. Vendredi 31 mars, 16h00.
Un vent très fort souffle, avec des rafales annoncées à 80km/h. J’hésite à prendre le vélo pour aller à Chelles, mais je me lance quand même. Jusqu’à Jossigny mieux vaut bien serrer le guidon! Ça promet pour demain! A partir de Conches puis Gouvernes ça va mieux, le relief et le tissu urbain atténuent les effets du vent. Arrivé à Chelles je trouve rapidement mon hôtel, je fais quelques courses pour le lendemain, me trouve un petit restau et me couche tôt: réveil à 4h00! Mieux vaudra être en forme: Fred avec qui on avait prévu de rouler ensemble est forfait à cause de ses allergies et un fort vent est toujours prévu.
Thierry. Samedi 1er avril.
3h20: tiens l’alarme sonne. Ben oui, il faut se lever. La nuit fut courte. Vite endormi mais vite réveillé à regarder souvent l’heure du radio réveil. Allez, un brin de toilette pour se réveiller. Le bol de café avec le petit déjeuner habituel et hop, direction le nord de Chelles pour rejoindre le départ inédit du BRM 300 de l’Audax Club Parisien. Sur place à 4h48, je retire ma carte de contrôle car préalablement inscrit. Ya du monde!! malgré le vent bien présent et le crachin. Les gentils organisateurs sont bien là, tout sourire et un petit ravito de départ bien fourni!
Je retrouve rapidement Nicolas de Thorigny, vieil ami de randonnée (qui a réussi les 5 derniers Paris Brest Paris) et son jeune fils de 18 ans. On se connaît depuis presque 20 ans. On roule à nouveau ensemble pendant les congés scolaires depuis la Toussaint 2022. On a planifié de rouler ensemble sur ce 300. Je cherche Vincent et Frédéric mais je ne les vois pas. Ils ont prévu de le faire ensemble pour mener à bien le projet de leur premier Paris-Brest-Paris. Pas évident. On se ressemble tous un peu avec nos gilets à haute visibilité jaune. Fini les départs par vague de 20 que je connais depuis 1995. Départ libre maintenant.
Vince. Samedi 1er avril.
4h00. Réveil, petit déj rapide, dernier coup d’œil à la météo pour choisir la tenue. La température est autour de 10-12° toute la journée. Vent, averses… je fais le pari d’un cuissard court et de deux gilets sans manche au-dessus d’un sous-vêtement à manches longues, histoire de sécher au plus vite quand on se fera arroser. J’arrive au départ un peu avant 5h00. Je cherche Thierry, sans succès, mais je rencontre pas mal de connaissances faites sur les brevets de l’an dernier, notamment le 600. On taille le bout de gras en prenant un petit café. Je partirai vers 5h20 dans un petit groupe sympa qui explosera dans la montée de Pierre-Levée, même si vent dans le dos elle est quand même moins méchante. Jusqu’à la Ferté avec ce vent plein Est, c’est easy-peasy.
Thierry. Samedi 1er avril. 5h04.
C’est parti pour notre trio. Heureusement que nous avons maintenant le GPS car pour parcourir les 5 premiers km jusqu’au pont de Gournay, aïe! Après, on connait. On passe devant le château de Champs (je vous conseille la visite de son parc à pieds en entrée libre sauf le lundi), Torcy, Guermantes… On contourne la Val d’Europe par Serris, Bailly et hop Crécy. Ça roule facile. Nous avons le vent dans le dos. la longue côte de Crecy vers Pierre-Levée se monte plus facilement. Contrôle à Jouarre dans une des deux boulangeries ouvertes. Nous ne resterons pas longtemps car avec le crachin, dès que l’on s’arrête, ça refroidit. On repart à trois en direction du contrôle de Provins. Là, on change de cap, on prend le vent de côté et il est bien présent. Peu d’abri surtout sur les plateaux avec des champs à perte de vue. On arrive sur la ville haute de Provins par la porte de Jouy après une belle montée. Deux bénévoles de l’ACP sont présents pour valider notre passage sur nos cartes de contrôle. On mange de nos sacoches et on repart à la recherche de boissons car les bidons se vident. Pas grand chose d’ouvert dans la vieille ville ni en bas. Ouf, à la sortie de la ville un cimetière et le robinet n’est pas en hors gel. Vite le plein des bidons. A partir de là, début du secteur accidenté du parcours et d’un vent défavorable fort sur les plateaux. Environ 15 bornes après Provins, je change de vitesse et… rien. Je recommence, rien: ça clique dans le vide. Je m’arrête et comprends vite que le cable du dérailleur arrière vient de lâcher.
Merde, de quoi augmenter le rythme cardiaque!
Après réflexion, je serre la visse haute du dérailleur pour régler la course basse de ce dernier. Cela me permet de laisser la chaîne sur la 4ème vitesse soit sur le 15 dents. Je repars donc sur deux plateaux, au choix 48-15 ou 34-15. Pas évident mais comme nous sommes juste à trois sans aller très vite, ça peut aller. C’est qu’il reste 188 km à faire. On arrive ainsi au contrôle secret (pas très secret) de Vallery au km 154. Plein d’eau, une part de flan et de pudding au bar « au bon soleil » et c’est vrai: il y a du soleil et les nanas de l’ACP et leurs sourires. On repart pour le prochain contrôle à Chateau-Landon. Là, on le sait, c’est vent pleine face. J’ai un peu de mal avec les développements très limités. parfois, je mouline trop parfois je passe en force mais les jambes sont bonnes. Environ 15 kilomètres avant le contrôle, qui je retrouve ????
Vince.
Je pointe au contrôle de Provins, me ravitaille et repars rapidement. Cette section jusqu’à Chateau-Landon risque être épique. 90 bornes vent pleine face, 900m de d+, ça va piquer! Je passe en mode économie d’énergie. Toujours une dent au dessus, tu laisses l’esprit divaguer et tu enroules les kilomètres. 15 km avant Chateau-Landon j’aperçois un groupe bien formé dans mon rétro. Je baisse un peu le rythme, le groupe se rapproche. J’aperçois un maillot jaune et bleu, pas de doute, c’est Thierry! Je fais signe au moment où il me rattrape mais il ne m’a pas vu et me double sans broncher. Je reviens à sa hauteur. Il m’explique ses déboires de dérailleur. On roule tranquillement jusqu’à Chateau-Landon pour une petite pause bien méritée au soleil près de l’église. Rendez-vous est pris chez un vélociste à Fontainebleau pour la réparation du dérailleur.
Nous repartons à quatre. Avec de bon relais, à allure relativement tranquille, sous un soleil qui se montre enfin et un relief apaisé le long de la Seine, la section Chateau-Landon/Fontainebleau est facilement avalée. Arrivés à Fontainebleau nous prenons bien entendu la photo mythique devant le château et nous rendons chez le vélociste. Il annonce 1/2h pour effectuer la réparation. Le temps d’aller prendre un pot en terrasse pour une pause bien méritée. Jusque là, tout va bien. Sauf que les averses se mettent de la partie. Des trombes d’eau bien orageuses. Ça ne dure pas longtemps, mais ça tombe dru! Nous apprendrons à l’arrivée que certains ont pris de la grêle. Nous revenons chez le vélociste récupérer le vélo de Thierry. Le temps de payer nous échappons à un court mais beau déluge et regagnons rapidement la trace du parcours. Le contrôle est sensé être à moins d’un kilomètre mais… nous ne l’aurons toujours pas trouvé en sortant de Fontainebleau. Je propose de pointer dans le premier bar venu mais Thierry et son copain décident de revenir au point de contrôle, 2km en arrière. Vu le retard déjà pris je préfère continuer et pointe à 100m dans un bar (très sympa d’ailleurs).
Après Fontainebleau et la traversée de la Seine à Fontaine-le-Port on retrouve la partie sud du terrain de jeu habituel du VCVE, notamment bien entendu depuis le château de Blandy. Là ça se corse un peu. 18h30. Pluie, vent, froid, 1h30 de retard sur le tableau de marche théorique… A partir d’Ozoir-la-Ferrière il faut remettre l’éclairage, on retrouve un trafic automobile important et un tissu urbain de plus en plus dense sur toute la fin du parcours. Voitures, feux de circulation, route mouillée, il faut en permanence être extrêmement attentif. L’arrivée à Chelles à 21h00 est une vraie libération. L’ACP a bien fait les choses à l’arrivée: boissons chaudes, sandwichs, petite bière. Thierry arrive un peu plus tard, vers 21h15. Je rejoins mon hôtel à quelques kilomètres, prends une bonne douche et m’endors aussitôt allongé!