PARIS BREST
13-16 Mai 21
Jean Philippe, Claude ENZER, père et fils !
13 mai 2021 :
Versailles – Alençon ; 205km ; 7h05 > 17h30 ; 22,2 km/h ; 1420 D+
Départ d’Esbly en train à 5h27 sous une pluie glaciale. Vélo entre Gare de l’est et St Lazare, je retrouve JP sur le quai, train jusque Versailles, pointage ds une boulangerie, et ….
Enfin ! Après des mois d’attente, les Enzer, père et fils vont s’élancer vers « The West » pour une mission délicate : Relier Brest en 3 1/2j malgré vent de face et pluie prévue et .. Prêts à en découdre !
Départ prudent, vent de face déjà présent ..et on sait que l’on va en bouffer pour 600 km ! Nous roulons à bonne allure, les pneus chuintent sur le goudron humide, très agréable, il ne pleut pas ..encore ! Les relais sont fluides. Voilà plusieurs années que nous n’avons pas roulé ensemble, mais les réflexes père fils reviennent très vite.
Montfort l’Amaury, km 30, mon genou me fait super mal d’un seul coup, puis la douleur s’estompe petit à petit ! Ouf ! Le vent se renforce à partir de Nogent le Roi, km 70. Il sera toujours de plus en plus fort, au fur et à mesure de notre progression vers l’ouest ! Déjeuner rapide dans une boulangerie à Châteauneuf en Thymerais, km 95, encore 105b pour l’après midi! Un super Panini au saumon. Nous repartons dare-dare, nous avons 200b à faire, nous ne voulons pas arriver trop tard à notre gîte. (Saint Germain, banlieue d’Alençon) Durant l’après-midi quelques épisodes de pluie glaciale, alimentés par le vent de face ne nous ralentissent pas vraiment. L’avantage du vent est qu’en quelques minutes, nous sommes quasi secs. Heureusement que nous n’avons rien apporté pour se protéger de la pluie. Après quelques arrêts courts comme à Longny au Perche, nous arrivons au gîte à 17h25. Nos hôtes sont charmants, nous mangeons avec eux une super pizza commandée localement. Longue discussion et extinction des feux à 22h00.
14 mai 2021 :
Alençon-Les Iffs ; 175km ; 08h30 > 18h55 ; 20,6 km/h ; 1880 m D+
Départ d’Alençon vers 8h30, après une bonne nuit et bon petit déj. Le vent nous accompagne toujours, zélé comme d’habitude. Nous retrouvons très vite le parcours. Long arrêt à St Généri le Gerei, classé « petite cité de caractère », un label principalement breton. Ce label est amplement mérité, ce village étant blotti au fond d’une vallée près d’un cours d’eau et visiblement étant habité par de nombreux artistes et artisans. Contrôle rapide à St Pierre dans une boulangerie. Nous n’irons pas à Lassay les châteaux que nous apercevrons de loin, point de passage connu sur le Brest. Je commence à montrer quelques signes de fatigue-lassitude, mais globalement, ça va ! Pas de coup de barre, c’est le plus important. La tendance entre JP et moi est la suivante : parts égales sur le plat avec une tendance de rouler un peu plus vite pour moi dans le vent. Par contre dans les bosses, les 33 ans et les 22 kg de différence ne font pas photo ! je monte à ma cadence, JP s’arrange pour que je le rattrape en haut et nous repartons aussitôt. La route est un véritable toboggan, les pourcentages ne sont jamais forts mais nous oblige, avec l’aide d’Éole à monter entre 15 et 20 km/h la plupart du temps.
Ambrières les vallées, autre point fort du Brest est passé sans un regard ! Ras le bol du vent ! Arrêt à Gorron pour un déjeuner boulangerie bien mérité. Je mange peu, conformément à mon habitude. Plus rien ne rentre et pas envie de manger une glace, la seule chose qui rentrerait vraiment bien, entre froid, vent et pluie glaciale !
Après de très longues lignes droites, Fougères est enfin atteint. Et là, alors que nous cherchons un café pour pointer, patatras : l’attache rapide de ma chaîne me lâche. Pas de panique, j’ai la pince et une autre attache que je traine depuis au moins 10ans dans mes affaires. Coup de bol, elle est compatible ! Je n’avais jamais vérifié ! Pendant que je répare, JP d’un coup de geek magique nous trouve un vélociste à moins de 5 mn. Nous rachetons, non pas une, mais 2 attaches rapides, on ne sait jamais ! Bref, à peine 15-20 mn de perdus au total ! Il nous reste encore 60 km jusque notre gîte situé aux Iffs, tout près de Becherel, la cité des livres anciens qui m’a toujours laissé un très bon souvenir ! (voir récit Brest Paris avec Nicolas) Nous passons Tinténiac avec son contrôle Brestois ! Juste après la voie rapide, à gauche, direction Les Iffs ! Petite route très sympathique, puis le GPS nous demande de prendre un chemin de terre, puis à droite, gauche, droite, et … une superbe bâtisse apparait. Passage du porche, plein de monde à l’intérieur. Je suis bien fatigué, mais heureusement pas si mal quand même ! Le logeur nous informe que l’épicerie qui devait nous alimenter est probablement fermée. Branle-bas de combat et finalement, on nous livre un super menu en boites de verre, une nouvelle tendance, probablement liée au confinement. Entrée, plat, dessert !! Je réussis à tout manger, YEESSS ! Nous sommes dans un gite super, tout équipé. Nous y passons une TB nuit !
15/5 Les Iffs – Callac: 8h35 > 18:00 ; 140 km ; 19,7 km/h ; 1772m D+
Petit déjeuner royal avec vue sur un immense jardin ! Départ ! Alors que nous pensions être au milieu du trou du cul du monde, nous sommes à seulement 200m du village des Iffs. Et l’église du XVème siècle était aussi belle qu’étrange ! Clocher de styles cornouaillais avec 4 cloches, magnifique. L’intérieur, visité rapidement est lui, plutôt sobre.
Première halte à 200m du départ, là on fait fort !
Puis départ en direction de Becherel et son antenne TV de plus de 100m de haut ! Becherel fut traversé sans véritablement s’arrêter, tant pis, ça sera pour la prochaine fois !
Ma chaine fonctionne de moins en moins bien, je la soupçonne d’être en fin de vie, lol ! j’ai donc les 3 pignons de gauche qui ne fonctionnent plus bien, ça devient cool de monter les bosses avec le vent de face ! Bref, pas qu’une partie de plaisir ! Par moment, nous entendons le vent souffler au niveau de la cime des arbres, et nous sur la route .. Nada ! mais évidemment, ce sont des moments plus que rares et éphémères. Le reste du temps, on le bouffe, le vent ! Nous discutons quelques minutes avec pas mal de bretons et à chaque fois, le sujet est le même : Le Brest ! Peu de bretons ne connaissent pas cette randonnée ! Arrivés à Callac, on fait les courses (le proprio nous avait prévenu qu’il nous mettait un micro-ondes à dispo) dans un supermarché (Surtout JP, moi, j’en ai profité pour dormir sur un banc). Ensuite un coup de waze pour trouver le gite, une maison un peu isolée à 3km de Callac. Très gentil, bricoleur, normand d’adoption et breton de cœur. La chambre est super, un bon bain où je n’avais vraiment plus envie de sortir ! On a mangé tranquillement, un peu léger pour moi, et un gros dodo pas trop tard. Demain, à part l’ascension du roc Trevezel, ça devrait être cool !
16/5 : Callac – Brest : 9:00 > 15:45 ; 103km ; 5h53 ; 17,6 km/h ; D+ ; 1705m
Départ de Callac par une température bien froide et le restera toute la journée (10 à 12°C) . Des toutes petites routes sympas nous permettent de rejoindre l’itinéraire. Le vent est comme annoncé, encore plus fort que la veille ! Au plus fort, il sera probablement vers 60km/h. Rouler à 20 km/h devient un exploit, même dans les descentes, nous devons nous employer pour ne pas « remonter ». Nous apercevons de loin, l’antenne TV du Roc. Elle est sur notre gauche, loin, très loin. Ou proche ! La sensation est étrange, le vent y est évidemment pour quelque chose. Nous nous arrêtons quelques minutes au croisement, point culminant de la Bretagne, bien connu des Brestois dans ce vent fort, puis direction Brest sur le même parcours que ..le Brest ! Depuis le début, lorsque nous voulons se parler sans s’arrêter, nous devons être vraiment proches et souvent, même comme cela, ça ne fonctionne pas.
La fin du parcours était le même que celui du Brest. Passage à Daoulas, même village que sur mon Nantes Brest il y a qq semaines ! Le monde est petit !
Passage obligé aussi sur le pont A. Louppe, le pont historique de la traversée de la rade de Brest. Le vent d’Ouest était tellement fort que le vélo était couché sur le côté ! Visiblement, pas de souci pour les autochtones qui roulaient sur leur vélo « couché » sans souci ! Je me suis même fait 2 AR sur le pont pour bien en profiter !
Déjeuner dans une biscuiterie ouverte le long de la mer. Un sandwich fera l’affaire. Pas pu manger à l’intérieur, Covid oblige. Alors un abri derrière la biscuiterie pour les fumeurs fera l’affaire. Dommage de prendre notre dernier repas dans ces conditions. Puis, nous roulons sans stress vers la fameuse gare de Brest (je la connais mieux que celle de Perpignan, comme dirait Dali !) Une attente de quelques heures nous y attend, le TGV est à l’heure au départ, arrivera à Paris avec une heure de retard nous privant de tout métro ou train. Donc, on roule jusque St Denis où habite provisoirement JP. Le lendemain, vélo jusque gare de l’Est, Esbly et retour « at Home ».
Conclusion
Nous avons dormi dans 3 chambres d’hôtes : Alençon, Les Iffs et Callac. Ce fut 3 hébergements complètement différents mais les 3 furent cool ! Il n’est pas toujours facile de trouver ces chambres d’hôtes sur notre parcours, mais ça reste beaucoup plus agréable que les hôtels.
95,6 kg au départ, 91,3 kg à l’arrivée, perte de poids « normale » !
D+ ; 6777 km pour 626 km ! pas de grosses bosses, mais ça n’arrête pas !
Beaucoup de vent de face, un peu de pluie froide par moments. Mais nous avons toujours fini quasiment secs !
Belle balade entre père et fils ! Pas facile de les organiser, alors on en profite au maximum. C’est sûr, nous remettrons le couvert pour d’autres randonnées !
Claude & JP