CR du relais Bellegarde-Briançon et Briançon-Nice
5-13 Juin 2018
5 juin 2018
Bellegarde > La Roche sur Foron
57 km / 21 km/h / 900m D+
14h45 > 18h45
Voyage sans histoire entre Paris Gare de Lyon et Bellegarde si l’on excepte qu’il n’y a même plus de compartiment vélo, bref vélos dans les sacs poubelles de 600l qui vont TB.
Départ de Bellegarde jusque La Roche-sur-Foron avec un sac de selle chargé à 2,8 kg. Mon sac de guidon, lui est à 2,1kg, bref pas trop chargé. Température de 34 deg. À la sortie de Bellegarde. Dès le départ, une belle bosse suivi de quelques descentes, mais il y a surtout des montées puisque qu’à l’arrivée, nous sommes 900m plus haut. Une petite averse sur le parcours nous rafraichit. Arrivés au gîte par une grande descente et donc au sec. Gîte très sympa, bien reçu et au repas, une super soupe !
Nom du gîte : Charmagit. La roche sur Foron : Simple,chaleureux et pas cher
6 Juin 2018
La Roche sur Foron > Areches
7:45 > 5:30 / 86 km / 15,6 km/h / 2150m D+
Enfin, on fait du vrai cyclo, bien qu’en montagne, les moyennes sont faibles, il faut donc compter aussi en heures de selle. 2 cols au programme (Aravis et surtout le col des Saisies montés le matin). On a roulé dans le goudron vraiment fondu en cours de travaux. Résultat, nos pneus sont pleins de goudron, impossible de rouler. Nettoyage avec une pierre puis de l’herbe fraiche. Sinon, vous imaginez descendre le col sur du goudron > pas top au niveau sécurité. Les montées se font à une vitesse supérieure à ce que j’avais prévu, env. 8km/h si la pente est à 8%. J’avais tablé sur 6,5 km/h, je suis donc satisfait. Nous déjeunons à Beaufort à 13:45. Le restaurant accepte de nous préparer un « menu express ».
Ensuite, montée vers Arêches. Pas de pluie, un peu lourd, mais bon, on a survécu. Arrivée au gîte où il n’y a quasiment personne, les grands cols étant encore fermés. Le restaurant restera d’ailleurs fermé et nous devrons aller manger à l’extérieur. (là aussi, bien mangé)
Nous savons déjà depuis longtemps que l’Iseran est fermé, ainsi que le cornet de Roseland, nous devrons donc contourner par Albertville et la vallée de la Maurienne. On ne sait donc pas encore où l’on va dormir demain (St Michel ou Lanslebourg où nous avons la réservation puisque nous devions arriver de l’Iseran). Tout dépendra du passage du Galibier.
Nom du gîte : Auberge du Poncelamont. Arèches : TB, même si le restaurant était fermé, faute de touristes.
7 Juin 2018
Areches > Lanslebourg
7h30 > 18h00
7h10 / 145 km / 20,2 km/h /1415M D+
Départ d’Areches sous un temps maussade, mais en descente. On revient à Beaufort, là ou nous avons déjeuné hier midi, passons sans s’arrêter et continuons à descendre jusque Albertville. A la sortie d’Albertville, nous empruntons une départementale parallèle à la N6. On nous a parlé d’un pont fermé, nous le découvrons! Le pont a été soufflé par une explosion de gaz il y a env. un mois et est impraticable pour les voitures. Les photos sont impressionnantes. (regarder le lien) Mais nous, en vélo, on peut passer moyennant des contorsions entre des grillages et des portages de vélo par dessus un parapet. Mais l’essentiel est là, nous passons! On n’arrête pas le VCVE facilement ! Une superbe descente pendant quelques km, puis malheureusement, nous rejoignons la N6. Et là, ce n’est pas le trafic qui nous a gêné, mais de longues lignes droites sans aucun intérêt. Nous roulons en prenant des relais. Seul un arrêt pour pointer dans un village « au hasard » (ce fut Epierre, ça aurait dû être l’Iseran) nous sort un peu de cette monotonie. Je ne me sens pas trop bien, le seul jour de toute notre randonnée. Rien de bien méchant, juste l’impression de vide.
Nous traversons St Jean de Maurienne, où nous buvons un coup dans un café avant de continuer jusque St Michel de Maurienne où l’on apprend à notre stupéfaction que le Galibier est fermé (Internet disait le contraire) et ouvre … demain soir 16h, donc trop tard pour nous. Nous cherchons la gendarmerie (fermée) qui indique que pour les plaintes, il faut aller à … St Jean. Bref, la France est un beau pays, surtout lorsque nous n’avons besoin de rien! Nous décidons donc, la mort dans l’âme de monter jusque Lanslebourg pour passer demain le Mont Cenis puis l’Italie et rejoindre Briançon. La route est longue, pentue, pas intéressante, fréquentée, mais que faire? Rien à part de s’arrêter à Modane et boire un coup ce que nous faisons. Ca coupe ces 40km de montée en 2 et ça améliore le moral. Arrivés à Lanslebourg, dont la route est vraiment trempée, nous trouvons notre gîte réservé quasiment au pied du Mont Cenis. Belle chambre, bon repas, bon accueil, tout baigne ! Le soir au repas, j’ai quand même regardé par où je pouvais m’échapper au cas où une envie soudaine de vomir aurait eu lieu. Mais, à part un appétit modeste, tout s’est bien passé! Bien discuté avec le patron du « gite-hôtel ». Je contrôle à Lanslebourg au lieu du col du Lautaret, becoz la neige!
Nom du gîte : La clé des champs, Lanslebourg. Un peu cher, mais confortable et TB repas.
8 juin
Lanslebourg > Briançon
105km et 2200 m D+
7h45 > 17h50
121 km / 15,7 km/h
12 à 18deg
Super journée! Ce matin dès le départ, on attaque le Mont Cenis après 200m d’échauffement. Bonnes sensations sur les 10 km d’ascension du Mont Cenis. Un peu de neige de chaque côté de la route, mais ce ne sont pas des congères, juste des plaques. Après avoir soulevé, non pas la coupe, mais le panneau indiquant le col (voir photo), bien discuté avec la patronne du relais, un vrai puits de science sur le Mont Cenis depuis l’origine du monde, tout au moins Hannibal et ses éléphants jusque maintenant. Il y a d’ailleurs des fresques qui immortalisent leur passage. Vu, entre autres, un bobsleigh fabriqué par son grand père qui vaut son pesant de cacahuètes. Prise de photos. Puis, le lac du mont Cenis avec un arrêt près du musée et discussion avec des français. Ensuite 30km de descente technique et très agréable vers Susa, ville italienne. Puis comme on était bien bas en altitude, d’abord une petite erreur de parcours (la bonne route, mais du mauvais côté, notre seule erreur), il a fallu remonter. D’abord 4 km relativement violent, puis l’appétit étant ce qu’il est, une bonne plâtrée de pâtes et un expresso italien dans un petit resto de village. Bien sympa. Puis de nouveau 20km de montée jusque Oulx où nous avons pris notre dessert. Encore quelques km avant d’arriver au pied du col de Montgenèvre en zone France avec un peu de pluie dans la montée, quelques arrêts pour des photos. Un tunnel interdit aux cyclistes nous fait attraper quelques sueurs froides. Mais en fait, l’ancienne route sur le côté est devenue une piste cyclable. Nous n’avions juste pas vu le panneau, pas très visible. Nous devenons les rois du pétrole pendant quelques km: Pas de voitures et une superbe route à tunnels pour nous tout seuls. Traversée du village de Montgenèvre, typique, où la maréchaussée française (police et gendarmerie) est plus que présente. Ne cherchez pas, ils cherchent les migrants partout, nous sommes très proches du col de l’échelle, tristement célèbre. En tout cas, ils sont plus nombreux qu’à Saint Michel! Puis 15 km de descente jusque Briançon. Arrivés par la « chaussée », descente de 12% entre la vieille ville et la ville neuve. Impressionnant ! Bref Une très bonne journée de vélo. Les petits soucis d’hier sont passés à la trappe. Maintenant 2 jours de visite à Briançon, on repart lundi pour Izoard et Vars, suivi de la bonnette et autres cols. Et là, tous les cols sont ouverts !
Nom de l’hôtel : Hôtel Mont Brison, Briançon. Au pied de la Chaussée qui va vers la vielle ville. Patrons très sympa, vieilles voitures, près des resto de la ville basse.
11 Juin
Briançon > Jausiers
7h30 > 16h00
6h00 / 93 km / 15,4 km/h / 2300 m D+
Départ de Briançon sous une petite bruine, quelques centaines de mètres d’échauffement et .. on attaque Izoard. Les pourcentages sont dès le départ élevés, l’échauffement est donc mené rapidement. Toute la montée (20km) se fera sous la pluie. Pendant toutes nos journées de vélo, notre vitesse sera entre 6,5 (11%) à 9km/h (5%), la moyenne étant env. 8km/h pour 8%. La montée des cols est donc une vraie école de patience, où il ne faut pas s’énerver et prendre chaque ligne droite et virage comme il vient. S’adapter à la pente et non pas l’inverse. Ne pas trop penser à ce que l’on est en train de faire, tout en étant toujours à l’écoute de son corps. Nous avons tous les deux eu la chance de ne pas avoir eu de souci de santé et le froid et la pluie ne nous ont pas vraiment gênés sauf exception. La première heure jusque Cervière fut plutôt tranquille. Puis à la sortie de ce village, le pourcentage devint plus important et la pluie redoubla. Au départ de Briançon, nous avions une temp de 12deg en haut, et 9deg en haut avec une pluie glaciale. Un car de « seniors » qui nous a doublé 2 lacets plus bas nous fait une ovation. Brièvement, on se croit dans le tour, on est mitraillé comme des vedettes. Une photo devant la stèle effectuée par les dits-séniors, on s’habille pour la descente qui va être dure, je mets mes gants de vaisselle MAPA (Idée géniale sous la pluie froide, je recommande !) et on attaque prudemment la descente. Celle ci n’est pas trop difficile et se négocie bien. Puis, les gorges de la Guil, magnifique. Au milieu, village de Arvieux. Pour moi, pas question de s’arrêter dans le café ouvert, il fait froid, mais pas suffisant pour s’arrêter, on va se refroidir. Mais Alain est frigorifié (le pauvre, il a pas l’habitude !) et me demande de s’arrêter. Donc, on s’arrête. 2 chocolats plus tard, nous repartons toujours avec les gants par dessus les gants vélo. Les clients et la patronne me regardent amusés. Prêt pour la vaisselle,lol !
Arrivés à Guillestre pour le déjeuner que nous prendrons au pied du col de Vars. En fait de déjeuner, des chocolats chauds et un sandwich acheté dans une boulangerie. Nous y verrons un pickup avec caravane sur le châssis qui va nous suivre quasiment jusque Nice. Serveuse sympa..et jolie !!! Rayon de soleil au milieu de la pluie..qui a cessé !
Puis départ vers le col de Vars, pente immédiate et dure. (8% mini) Mais nous le monterons au sec, ce qui n’est pas si mal. Nous le finissons bien, facile. Pointage rapide. Tout au long de ces cols, nous verrons des marmottes qui batifolent le long de la route. Elles sont probablement juste sorties de leur hibernation et ne sont pas sauvages du tout. Elles seront beaucoup plus méfiantes dans un mois ou deux. Ensuite, descente dans les magnifiques gorges d’Ubaye jusqu’à Jauziers au pied de la Bonnette. Notre gîte est une très grande maison, tenue par un couple belge, tombé amoureux de la région. Repas super bien préparé par le maitre des lieux, longue discussion avec tous les convives. Bien agréable de ne pas faire 200b / jour, on peut prendre le temps d’échanger et discuter.
Notre gîte : La Mexicaine, Jausiers : Bien logés, bon repas, TB rapport qualité / Prix.
12/6/18
Jausiers > Valdeblore
7h30 > 18h00
7h10 / 106 km / 14,9 km/h / 2390m D+
Ce jour, un joli plat de résistance, le col de la bonnette, 2715m au sommet, un des plus hauts col d’Europe asphaltés. La montée se fait tranquillement en 2h30 sans difficulté particulière. Le spectacle, malgré l’absence de soleil est magnifique. En haut, on sent bien sûr le manque d’oxygène, mais comme le rythme a été ajusté, pas de souci. Mon plus beau souvenir de toute notre ballade. Des congères plus hautes que nous (voirphot), des lacs, une petite forteresse, lors de la montée. En haut, le col est bizarre. On arrive d’un côté de la montagne, un virage en épingle et on redescend. Même pas un panneau, à part un tout petit. La route asphaltée la plus haute d’Europe démarre de ce col et monte dans la montagne pour se finir 100m dénivelée plus haut. Juste pour pouvoir dire que la route la plus haute d’Europe est en France ! Elle est d’ailleurs fermée pour cause de neige. Nous restons 10-15 mn en haut, la pluie apparaît (9deg) au moment de la descente. La route de ce côté est vertigineuse et nous descendons très prudemment. Au total j’aurais réglé mes patins de freins 3 fois en 7 jours. Nous finissons cette descente, fatigués et énervés (route en mauvais état, pluie, tension nerveuse). Un bon petit resto à St Martin de Tiné, avec pointage, discussion avec 2 anglaises « qui adôôôrent la France », on laisse passer tranquillement une énorme pluie, un éboulement de pierres naturel impressionnant (bruit, poussières, il ne fait pas bon être sur la trajectoire, voir photo)), puis 30km de descente superbe dans les gorges de Tiné avant d’attaquer le col de St Martin, 1000m plus haut. En bas, 24deg puis jusque 32, avant de redescendre à 12deg, le tout en un peu plus d’une heure. En bas, superbe soleil, puis on entend l’orage (première fois). Valdeblore est un groupement de petites communes sur une distance de 10km environ. Notre gite est quasiment la dernière maison du dernier village à 1 km du col. Nous voyons l’orage qui monte de la vallée et qui nous poursuit. Le temps de franchir le portail et de rentrer directement dans le garage (ouvert), des trombes d’eau et surtout la foudre s’abattent sur notre gîte. Nous l’avons échappé belle! Le patron du gîte nous explique que sa box vient de cramer! (Il arrivera finalement à la réparer). Le patron nous sèche tous nos vêtements pas complètement trempés, mais pas secs non plus. Le lendemain, nous repartirons donc au sec. Merci patron ! Nous passerons une très bonne soirée à discuter jusque 23h. Demain encore 115 km et Nice sera rejoint.
Gite : Le grand chalet , Valdeblore : Super convivial, TB mangé, même trop. TB rapport qualité prix.
13/6/18
Valdeblore > Nice
7h30 > 15h00
5h40 / 105km / 18,4 km/h / 1700m D+
Dernier jour de notre périple, TGV à Nice à 17h pour Paris. Départ à 12deg. Il nous reste le Turini, le col de Peille et d’autres petits cols lors de notre descente vers Nice, en passant par La Turbie.
Le col de Turini fût dur. Le seul moment où j’ai vu le compteur à 12%. En plus, au pied du col, 2 panneaux. L’un indiquant le col à 12km, l’autre à 15. Évidemment, inconsciemment, on choisit le 12km. Sauf que à 12km, on est au milieu de la forêt et il n’y a rien de spécial. Du coup, le moral en prend un petit coup. Arrivés en haut au sprint pour le fun, le seul de notre périple. On s’arrête quelques minutes et l’on voit bien que nous sommes au royaume du Monte Carlo. Photos, coupes, autographes sont présents partout. Il y a d’ailleurs quelques « anciennes » en ballade. Descente sympathique avant d’attaquer le col de Peille, nom du village qui se trouve au col. Il fait quasi 32deg. Là aussi, pourcentages importants. On traverse sans s’arrêter, juste un arrêt pour regarder un magnifique point de vue. A partir de là, on sait que ça va être descente quasi non stop jusque Nice. Peu après, au détour d’un village, …la Mer ! Enfin!
Une photo et nous continuons jusque la Turbie pour le dernier pointage. Nous repartons et voyons le panneau Nice (photo). Quelques minutes, et nous arrivons à la gare de Nice, fin du périple.
Retour vers Paris sans histoire. Nous pensions avoir un TGV plein à craquer suite aux grèves, mais en fait, pas trop de monde. Arrivés à l’heure, RER dispo tout de suite et voiture pour rentrer (ça nous évite de remonter le vélo). Arrivés vers 23h30 à Coupvray
Conclusion :
Ce n’était pas un défi facile à réaliser. Surtout, on ne s’attendait pas à être embêtés sur le parcours par la neige qui nous a dérouté 2 fois et nous a fait « éviter » 2 grands cols (Iseran et Galibier).. Mais on vous rassure, d’autres ont été montés à leur place!
Au final, et en prenant notre temps comme nous l’avons fait, ce ne fût pas si difficile que cela. Il faut juste bien se connaître, et choisir un rythme d’ascension correspondant à son niveau physique en fonction de la distance. De bon braquets sont évidemment nécessaires (30*28 pour ce qui me concerne).
Bcp de bruit lié à l’eau qui était partout, fonte des neiges oblige. Quant on passait un torrent, la température chutait de plusieurs deg sur quelques dizaines de mètres. Impressionnant!
..Et que dire du bruit des cloches des vaches et brebis. Cela faisait longtemps que je ne l’avais pas entendu avec cette force.
Quelques chiffres
Partis le 5, arrivés le 13 Juin avec 2 jours d’arrêt à Briançon. (Ce fut une belle idée de couper la traversée en 2. Nous allons probablement le refaire sur la traversée des Pyrénées).
Perdu 2,5 kg seulement. Tout ça pour ça ! Mais on a super bien mangé chaque soir à l’étape. Bref, on a bien vécu.
Au total, 715 km pour & 13055 m de dénivelée, soit moins que ce qui est annoncé. Ce qui est normal. Même en rajoutant des cols non prévus, nous n’avons pas passé Iseran et Galibier. De plus, je soupçonne mon appareil d’être un peu pessimiste (env. 5%) en vérifiant dans le détail une ou 2 étapes / dénivelée officielle.
Un peu de pluie, un peu de froid, un peu de chaleur, mais dans l’ensemble conditions météo parfaites, surtout pour moi qui n’aime pas la chaleur.
Claude & Alain
Des photos ? Pas de souci, voici l’adresse :
https://photos.google.com/u/1/album/AF1QipOP9CLvUDb5IYpYqno4CP13JV9wimmqkp9PjAvt