Perpignan – Luchon – Hendaye
677 km – 12447 m D+
23 – 29 Septembre 2018
23 Septembre
Perpignan – Camurac
130 km- 2571 m D+
6h45 – 19h00
Nous serons donc 2 sur cette traversée effectuée avec Alain. Un peu d’appréhension au départ, sachant que les Pyrénées sont un massif où les cols sont courts mais violents à la différence des Alpes. Mon sac est réduit à sa plus simple expression : 2kg à l’avant et 2,5 kg à l’arrière. Et à la fin, il y avait encore 1 kg de trop à l’arrière!
Départ à la lumière, sachant que le jour était en train de se lever. Fait un peu frisquet, mais rien de bien méchant. Sortie de Perpignan au GPS sans aucun souci. Départ prudent sachant que la journée sera dure et longue. La chaleur monte rapidement et donc .. Premier arrêt déshabillage ! Il y en aura d’autres entre départs du matin et descente de cols. Le premier col (La Bataille à 265m) nous met tout de suite dans l’ambiance. 7-8% soit autant que les Alpes au maximum. Et celui là ne fait que 265m ! Le col d’Auzines à 620m et le col d’Aussières à 1020m constitueront le menu de la matinée. Dans la longue et magnifique descente de ce col, vu le château de Puylaurens, magnifiquement construit sur un promontoire au dessus de la vallée. Déjeuner à La Pradelle où nous prendrons notre temps puisque nous repartirons vers 15h00, sous 35deg. Dès le départ, le col de Camperié à 500m, pointage à Axat, dans un café. La mauvaise nouvelle est que le road book nous fait sortir par une route étroite à 11%. Après quelques km, Alain s’arrête, sort le GPS et s’aperçoit que nous ne sommes plus sur le parcours. Heureusement, que 220m D+ et 2 km en trop. Le bon chemin était une petite route étroite et défoncée, non indiquée et qui paraissait une voie privée. Descente jusque Cailla, puis lente remontée jusque Camurac dans la vallée de la Rebenty et le défilé de Joucou. Notre premier gîte est atteint. Arrivée au château de Camurac tenu par des danois. Une Ferrari nous accueille ! Nous proposons l’échange aux propriétaires anglais de nos vélos et de sa voiture, mais curieusement, ils ont refusé ! Le repas est simple et succulent. J’ai un peu de mal à manger. Ca sera la seule petite alerte de ce long périple. Dodo pas trop tard.
24 Septembre
Camurac – Castillon
154 km- 2370 m D+
8h05 – 18h30
Changement de décor : Départ sous la pluie pour une journée mouillée, la seule de notre périple. En haut d’une longue bosse, (col de Marmare) nous devions tourner à droite et passer par une corniche. Mais la route est fermée hermétiquement. Probablement plus de sous pour la maintenance. Nous tentons de passer mais 12 km de route mouillée et condamnée et surtout recouverte de feuilles mouillées (un tapis), ça fait beaucoup. Nous choisissons donc la sécurité, descente vers Ax les Thermes où Alain est passé il y a 15j en VTT. Nous sommes bien mouillés. Contrôle à Ax au lieu de Lordat. Chocolat chaud bien apprécié. On continue dans la vallée par Tarascon jusque Foix. Pointage, déjeuner rapide car la route est encore longue. Sortie de Foix au GPS. L’après midi, succession de cols qui en fait ne constituent véritablement qu’une seule montée de 15 km. Cols des Marroux, Jouels, Péguères, Caugnoux, du Four, d’Espiès). Au sommet du dernier col, un panneau indique une descente à 18% de 4 km. Il pleut, la route est mouillée. Bon, tant pis, il faut y aller ! On serre les fesses. Arrêt vers la fin pour resserrer les patins, les jantes sont brûlantes. La vitesse max fût 30-35 et encore pas souvent. Bref, pas cool du tout! Arrêt rapide a Seix (Mais non, Ya pas de fautes d’orthographe !) pour pointer dans une épicerie. Discussions avec Alain sur l’opportunité de passer par le col de la Core, compte tenu de la pluie, donc que l’on ne verra rien (comme depuis le matin), du risque lié à la route mouillée et de l’heure, déjà bien avancée. Nous décidons là encore de jouer la sécurité. Nous passerons donc par Girons et les vallées correspondantes. Cela nous fait 15km de plus mais tant pis. Arrivée au gîte à Castillon. Très bien reçus, là encore bon dîner « en famille » donc dans l’esprit des chambres d’hôtes. Je n’oublie pas mon pointage.
25 Septembre
Castillon – Bagnères de Luchon
63 km- 1441 m D+
9h00 – 14h30
Départ tranquille vers 9h00, peu de km pour cette dernière étape. Ceci dit, il ne fait pas chaud. Mais rapidement la montée du col de Portet d’Aspet (1069m), premier col « célèbre » franchi nous réchauffe. Les pourcentages sont élevés. Les commentaires au sol nous indiquent que « le tour est passé par là » ce qui n’est d’ailleurs pas très surprenant ! Le village de Portet d’Aspet est joli. Ensuite longue descente difficile quelquefois à env. 18% vers le pont de l’Oule, puis le col de Mente. Nous manquons (juste aperçue) la stèle en bas du col de Portet à la mémoire de Casartelli, champion olympique à Barcelone qui s’est tué à 25 ans dans cette descente en 1995. Le col de Mente est lui aussi redoutable avec ses pourcentages élevés. Ensuite, descente vers Bagnères de Luchon, on rattrape la route de la flèche, Ensuite on remonte en direction de Bagnères pour une arrivée vers 13h30. Déjeuner avec des « tartines » avant accès au gîte le long de l’avenue d’Etigny où se trouvent les thermes. Nous passons par les thermes pour voir de quoi nous pouvons bénéficier. (Nous nous octroyons une journée de repos comme à Briançon dans les Alpes.). Nous y découvrons un hammam naturel (vaporarium) composé de 180m de galeries. L’eau y est a 74deg, soufrée bien entendu, la particularité de Luchon. Je me fais également plaisir avec un massage tonique des jambes et du dos, qui me fera le plus grand bien. Les douches à la sortie du vaporarium me donnent la possibilité sympathique de se retourner des seaux d’eau glacée sur la tête « à la suédoise ». Super sensation. Bon d’accord, il faut aimer ! Alain, lui préfère ne pas essayer ! Sinon, première étape réussie sans souci avec 6389 m de dénivelé (D+) et 339 km.
26 Septembre
Bagnères de Luchon, pas de vélo
Journée farniente où Alain doit prendre son vélo pour se payer 4 patins neufs. Repos, Hammam, douches, petite visite de Luchon, le temps passe très vite. Notre gîte, quasiment au pied des thermes est tenu par une famille d’anglais très sympa. Ils nous proposent une lessive complète de nos vêtements que nous acceptons sans rechigner. Le repos est de mise car le lendemain, le programme est copieux.
27 Septembre
Bagnères de Luchon – Argeles Gazost
111 km- 2994 m D+
7h15 – 18h00
Le programme du jour est copieux avec 3 cols hors catégorie. Nous décidons de partir de
bonne heure vers 6h45. Grosse frayeur, le matin, impossible de retrouver mon compteur.
Tout a été retourné sans succès. Nous perdons dans l’histoire 30mn. Je pars donc sans
compteur en laissant un mot sur la table au cas où. Cela me contrarie pas mal, les montées
de cols, surtout avec cette difficulté s’effectuent plus surement avec des infos sur son état.
Dès la sortie de Luchon nous sommes dans le Peyresourde, tout de suite dans le dur.
Rampes de 8% sans un instant de répit. Mon esprit vagabonde et soudain, presque au
sommet (8km quand même) l’illumination ! Je sais où j’ai oublié mon compteur. Bon sang,
mais c’est bien sûr ! Près de la cheminée. là où je n’ai pas cherché. Ouf ! Il n’y a plus qu’à
téléphoner et organiser le retour du dit compteur vers Coupvray. Je suis tellement content
que je rattrape Alain qui normalement finit toujours qq minutes devant moi dans les longues
montées (1569m, atteint 9h15). Quelques minutes et photos plus tard en haut du col
et descente « en ‘ligne droite » vers Arreau. Nous avons allègrement dépassé les
70 km/h. Je pense qu’avec une ou deux reconnaissances de plus, on doit pouvoir
dépasser allègrement les 75, voire atteindre les 80km/h. A Arreau, téléphone au gîte
juste pour confirmer mon intuition, boire un chocolat. (il ne fait pas encore bien chaud)
un peu de discussion (jour de marché) et départ pour la 2ème difficulté de la journée,
le col d’Aspin que j’avais déjà monté il y a quelques années. Là aussi, pas de round
d’observation, dès la sortie de Arreau, on est a 7%, puis un plat à 2-3. %. Passage d’un petit
pont à droite et là, c’est du lourd : 8% jusqu’au sommet (1489m, atteint à 10h30). Dans la
montée, on se fait doubler par un septuagénaire local, accompagné de sa femme (en voiture)
qui finira un peu avant Alain.
Vaches moutons et chevaux seront en liberté pendant plusieurs cols dès que nous serons en
altitude. Vue superbe sur le pic du midi et son observatoire (j’en profite pour signaler que le
nouveau record de nombre de jours sans température négative au pic vient de passer de 78 à
107 j, merci le réchauffement climatique) Photos et vue du paysage à une heure où il ne fait
pas encore très chaud. Puis descente prudente jusque Ste Marie Campans, où nous
déjeunons d’un « plat du jour » dans un petit resto sympathique. Alain s’est fait une
belle frayeur en se retrouvant nez à nez avec des vaches à la sortie d’un virage.
Je les avais vu, mais j’étais passé une ou 2 minutes plus tôt sans souci. Départ après le dit
repas. Il fait 35 deg, presque 14h au pied du Tourmalet, le seigneur des Pyrénées. Bref,
on n’est pas bien, docteur ! Départ prudent car là encore, c’est tout de suite du 8%
comme l’indique les panneaux kilométriques. Heureusement, au fur et a mesure que
nous montons, la température diminue jusque …19 deg… ! Sortie de la forêt, on pénètre
dans le domaine des paravalanches, puis entrée dans la Mongie à… 10% comme prévu !
On avait aussi prévu de s’arrêter pour « boire un coup » ce que nous fîmes ! Ensuite et toujours
à 10% jusqu’au sommet dénudé (2115m, atteint 16h00) et bien connu, orné de la statue
d’Antoine Lapize, premier vainqueur de cette légendaire ascension en vélo. Dans la montée,
discussion avec un local, 75 ans qui en était à peu près à sa 70ème ascension.
Il revenait de Colombie et il montait « sans entraînement » preuve qu’avec de la volonté,
on peut faire des miracles. Qq minutes en haut, qq photos, pas de pointage car
« tout est fermé ». Descente prudente au début (beaucoup de virages délicats) puis a donf
vers Barèges et Luz Saint sauveur où la chaleur est prenante. On change de monde,
on est maintenant dans la partie occidentale des Pyrénées!
Descente par une départementale pas agréable et avec beaucoup de voitures jusque
Argelès Gazost, petite station thermale bien sympathique. Hôtel un peu vieillot, atteint à
18h00). Super resto bio dans le centre d’Argeles recommandé par les proprios du gîte de
Luchon, petite ballade piétonne et dodo, le programme du lendemain étant lui aussi copieux.
28 Septembre
Argeles Gazost – Oloron Sainte Marie
92 km- 2082 m D+
8h05 – 17h00
Encore une sacrée étape ce jour, la dernière difficile avec de nouveau 3 cols célèbres et
les parcours de liaison qui vont bien. Le premier col fut le Soulor, monté tranquillement
avec des pourcentages importants. (1474m, atteint 9h15) Véritable rampe d’accès au 2eme col
de la journée, l’Aubisque. Photos en haut, descente pas trop rapide, puis très vite montée
sur l’Aubisque, absolument superbe. Les pourcentages sont élevés, mais la route le long de la
corniche est de toute beauté. Les paysages sont infinis, on retrouve un peu la Bonnette,
toute proportion gardée. Le chalet immaculé est visible de loin. Bref, un de mes meilleurs
souvenirs de cette traversée. Le sommet est atteint à 11h30 pour une altitude de 1709m.
Nous décidons de nous sustenter. Un croque monsieur fera l’affaire. pointage de rigueur.
Descente tranquille vers Gourette et Eaux Bonnes, paisible station thermale. Déjeuner dans
une boulangerie à Laruns. Encore un peu de vallée jusque Bielle où mon contrôle se fera avec
une photo. A la sortie de Bielle, nous attaquons le col de Marie Blanque, dernier grand col
de cette traversée. Puis, dans la chaleur, encore du 8%! Route étroite, sympa avec une partie
presque plate voué aux activités pastorales. Superbe. Que des sons de cloche, presque pas
de voitures. Puis le sommet est atteint avec un pourcentage très faible, col surprenant.
(1035m, atteint à 15h15). Photos puis descente un peu limite à cause de passages mouillés.
En bas, petite route sympa, arrêt boisson à un café. Les Pyrénées sont maintenant derrière
nous, même si il reste encore 160km au total. Ballade tranquille jusque Oloron Sainte Marie,
petite ville cool qui a vu le passage du tour. De nombreuses compétitions cyclo
y passent au point que la ville vit presque au rythme du cyclisme. Hôtel de la paix près de la
gare, le gâteau local s’appelle le « russe » (gâteau à base de crème d’amandes, délicieux)
trouvé en ville. Nous avons mangé dans un resto sympa une « garbure » soupe à base de
canard, haricots blanc, poitrine fumée, et pain trempé. Un vrai délice, et …ça tient au corps !
Ballade à pied autour d’une église superbe et déjà typiquement béarnaise.
29 Septembre
Oloron Sainte Marie – Hendaye
135 km- 974 m D+
8h05 – 17h10
Le matin, départ au lever du soleil. Pour cette dernière étape, Alain va m’accompagner
40 km puis faire demi-tour car il doit prendre le train à Oloron pour Toulouse. Après 40km
effectués à bonne allure, la séparation s’effectuera à Sauveterre dans un café.
Je continue donc seul en direction d’Hendaye. Routes sympas dans le pays basque, où
les maisons pour la plupart, blanches avec volets rouges sont de toute beauté. Longues
montées, rencontres improbables constitueront l’essentiel de cette journée. Déjeuner à
Hasparren, où j’ai assisté à un défilé superbe de « sonneurs de cloches basques » pour éloigner
les démons. Spectacle typique du pays basque. De la chance ! J’ai quand même pu manger
rapidement un plat du jour et me rendre à Cambo les bains pour le dernier pointage de
la journée. Pas eu ni le temps ni l’envie de visiter la maison de Rostand (Arnaga).
Passage rapide à Espelette et ensuite les routes empruntées avaient un trafic important.
Je devais passer par la montagne pour éviter le trafic (itinéraire de la flèche emprunté il y a
quelques années), mais j’avais à ce point, hâte de poser le vélo. Arrivée à saint jean de Luz,
petite ballade en ville puis emprunt de la route de la corniche jusque Hendaye, route que nous
avions déjà emprunté avec Laurent lors de la diagonale Dunkerque Hendaye.
Arrivée à Hendaye tranquillement vers 17h10 à l’hôtel.
S’ensuivra 3 jours de farniente avec une superbe météo pour thalasso, visite de la grotte
de Sare, dégustation de produits régionaux, ballades en Espagne et en France, le tout en
ouature de location. Mais c’était bien mérité!
Conclusion :
Avec ces 2 étapes de montagne, je boucle la partie difficile de ces 20 étapes des relais de
France. Maintenant, il ne me reste plus que la partie « côte d’Azur »(Nice – Marseille – Perpignan)
puis Hendaye Dieppe en suivant le littoral et en passant par Brest soit 2100 km. Nous avons
eu que ce soit dans les Alpes ou les Pyrénées une bonne météo avec très peu de pluie
lors de ces 1400km et 24000 m de dénivelé. Le poids des bagages pour 6j: 4,5kg et j’avais
encore 1 kg de trop ! Preuve s’il en est que l’on peut optimiser avec un peu de volonté.
Je suis bien content d’avoir fini ces 4 étapes avec Alain et maintenant place à de
nouvelles aventures pour l’année prochaine (année PBP… .! )
Claude & Alain