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Le défi tandem paralympique Lyon – Coupvray 23-27 aout 2024

13 septembre 2024 by Claude Enzer

 

DEFI LYON PARIS – COUPVRAY

80 tandems – 630 km – 5 jours

23-27 Aout 2024

 

Ce défi car c’en était un, j’en ai entendu parler en janvier 2024. Il consistait à rejoindre Lyon à Paris – Coupvray en 5 jours en tandem, avec un non voyant derrière ! Simple, n’est-ce pas ? J’ai dit oui sans hésiter et surtout sans savoir où je mettais les pieds !

J’ai fait la connaissance de Christelle, non voyante, lors d’une réunion Entrevoir et à la fin de la réunion, bêtement, je lui ai proposé de faire un petit tour d’essai. Aimant les défis, elle a aussitôt accepté ! Aie !

Nous avons commencé à rouler ensemble en février. Elle n’avait jamais fait de vélo, j’avais déjà fait du tandem, .. Mais pas avec une non-voyante. Bref, je n’ai pas dormi la semaine qui a précédé la première séance ! Ils étaient 4 à nous tenir, nous ont lancé et miracle, le tandem est parti sans tomber ! Première séance de 40km, beaucoup de tensions de mon côté, Christelle était ravie, bref c’était parti pour une belle aventure !

2200 km d’entrainement avec beaucoup d’essais, une bosse de 19% en fin de séance, une sortie de 220 km avec vent de face pour rentrer, bref, Papa Claude et Christelle sont prêts pour le   défi !

 

Jeudi 22 aout 2024

 

TGV au départ de Chessy, marche à pied vers le stade vélodrome, on récupère notre tandem, les formalités du défi sont réglées, un bon repas dans un resto italien et … au lit ! Je regarde les pédales des autres tandems, beaucoup de pédales plates ce qui me permet de penser que nous aurons le niveau physique suffisant !

 

Vendredi 23 aout 2024

Lyon Vélodrome – Paray le Monial

125 km – 1300m D+ – 20,2 km/h

 

Enfin nous y sommes ! Réveil de bonne heure, petit déjeuner, on retrouve le tandem, on est un peu tendu, on quitte le vélodrome, on traverse le parc de la tête d’or, et devant une grille en fer forgé magnifique,  ..on piaffe, et on … s’élance !

Tous les tandems font connaissance les uns les autres. On apprend à se trouver et surtout à s’éviter. Au bout de 3 km, première épreuve technique : Une chicane et la traversée d’un tunnel de plus de 2km interdit aux autres véhicules. Sans aucune concertation, les tandems se mettent en file indienne sur la voie de droite. Cela signifie qu’il y a peu de foufous parmi les pilotes ce qui est rassurant. Premier arrêt à la sortie du tunnel pour un rassemblement. La PM de Lyon est présente depuis le début et veille. Ensuite, sortie de Lyon, sans aucun souci avec déjà une belle bosse. Ensuite route fréquentée, droite. L’ambiance se met en place, on discute avec les tandems.
Au bout de 35km, à Letra, première pause banane devant une cave. L’arrêt est long, trop long, mais c’est l’organisation qui décide !

On sait que la suite va être dure puisqu’on arrive aux cols qui vont nous emmener à 700m d’altitude ! Une bifurcation et c’est parti ! La route s’élève ! Ah oui, oublié de vous dire que Christelle n’arrête pas de parler ! Mes oreilles bourdonnent ! L’avantage des bosses : Le niveau sonore de ma partenaire diminue. Excellent moyen de mesurer sa forme. Et là qu’entends je ? Elle respire fort ! Chic alors, elle ne parle plus, lol ! Donc, maintenant c’est mon tour ! Je lui prodigue encouragements, lui demande de ne pas forcer outre mesure, bref je m’arrange pour qu’elle reste en bonne forme. Le tandem, c’est bien entendu une équipe. Le pilote doit parler pour décrire les paysages, expliquer la route et donc bien sûr encourager. Au niveau pédalage, je ne sens pas Christelle faiblir. Malgré ses difficultés, elle continue à pousser. Belle leçon de courage ! Et finalement l’altitude 700m est atteinte ! Les autres cols situés à la même altitude ne sont bien évidemment qu’une formalité. En haut de ce premier col, arrêt regroupement de 40 mn environ. Des arrêts regroupement, il y en a aura encore beaucoup sur les 600 km du parcours. Certains tandems ont beaucoup de mal à suivre !

Ce qui change de notre rando habituelle c’est le partage, la discussion, les crises de rire innombrables. Tout est prétexte à la bonne humeur. L’aventure va être sportive bien sûr, mais surtout humaine !

L’avantage aussi de Christelle est de pouvoir récupérer physiquement très vite ! La parenthèse silencieuse n’aura pas duré longtemps. Grrrr !
Longue descente et en bas, la récompense, le déjeuner à Belmont de la Loire : Un endroit au vert où l’on mange des salades composées, notre menu pour les 5 jours à venir ! Là encore, pause très longue !

L’après-midi se passe tranquillement. Il fait chaud et les km sont longs. Le club de Paray nous accompagne sur les 30 derniers km ! Là encore discussion et quelques bosses bien senties, même si elles ne sont pas très longues.

A Paray, temps protocolaire au pied d’une superbe église cistercienne. B Thévenet est là, une belle surprise ! Au bout d’un moment, je branche le GPS, je prends le tandem et nous partons vers le camping. J’ai la tente à monter et suis pas sûr d’y arriver du premier coup. Nos bénévoles sont géniaux : Je pose Christelle le temps de poser le tandem sur le rack dédié et quand je me retourne, plus de Christelle ! A chaque fois « kidnappée » par un(e) des bénévoles d’entrevoir ! Nous avions prévu de dormir sous la tente avec Vince, nous montons cette tente et à la fin, j’entends Vince me dire ce que je m’attendais à entendre : « Bon, finalement, je dors dehors » ! Heureusement que j’avais amené une bâche ! Je connais l’animal, donc pas de surprise ! Et honnêtement ça m’arrange, la tente étant vraiment petite pour 2 gabarits comme les nôtres.

A noter aussi : Véronique et Dominique ont chuté sans gravité le matin. Et Alan a pu rouler l’après-midi avec Dominique.

 

Samedi 24 aout 2024

Paray – Nevers

120 km / 450 D+ / 22 km/h

 

Les cyclos de Paray sont avec nous également au départ de cette étape, pendant environ 30km. Étape quasi plate qui se passe essentiellement le long de la Loire. Au début c’est une petite rivière sauvage que l’on voit s’élargir au fur et à mesure des km (d’amont vers l’aval). On a du temps pour discuter tranquillement avec d’autres tandems, souvent surpris que nous habitions Coupvray, le village natal de L. Braille et village d’arrivée de ce beau défi. Certains pensent que nous sommes père et fille puisque mon surnom est « papa Claude » ! L’organisation, un peu chaotique le premier jour, a déjà fait des progrès. Les organisateurs peut-être un peu dépassés le premier jour, apprennent vite ! La voiture ouvreuse fait ce qu’elle peut pour réguler la vitesse en fonction des personnes en difficulté derrière le peloton. D’où des coups de freins, des ralentissements. Pour nous pilotes, nous devons être toujours sur nos gardes et ne pas devenir trop euphoriques quand d’autres tandems sont proches. Un tandem est un engin lourd et beaucoup moins maniable qu’un vélo et nous devons toujours anticiper. Les motos goldwing qui nous accompagnent font un travail remarquable de sécurisation. Nous passons les feux rouges, les stops, les rond-point sans ralentir et en toute sécurité. Sur certains points particuliers, la gendarmerie ou la police sont aussi avec nous, en particulier pour arriver à Nevers. Pique-nique le long de la Loire, à Decize, un endroit très sympa, mais encore arrêt trop long ! Les cyclos de Decize nous ont accompagné, comme ceux de Paray pendant quelques dizaines de km avant et après le déjeuner. La chaleur a bien diminué, étape vraiment tranquille, bien que longue. De temps en temps, le peloton s’arrête pour un regroupement dans des endroits surprenants comme des bosses par exemple. Et redémarrer dans ces conditions n’est pas toujours facile. Arrivés à Nevers, temps protocolaire où nous devons tourner en rond autour d’une fontaine. Discours puis nous repartons vers un lycée agricole situé à Challuy, un peu en dehors de la ville. Chambre de 4, douche, diner à 21h (donc trop tard), et un bon dodo !

 

Dimanche 25 aout 2024

Challuy – St Benoit sur Loire

144 km / 400 m D+ / 22,7 km/h

 

Départ toujours avec un peu de retard, avec les consignes de sécurité au préalable. Le peloton s’élance pour une étape longue de 140 km, la plus longue de ce défi. Elle sera là encore le long de la Loire, nous la traverserons plusieurs fois ! Nous passons par de jolis petits villages, la vitesse moyenne est relativement élevée sur certains tronçons. Tout le monde a trouvé son rythme, l’aventure humaine continue. La spécialité de papa Claude et Christelle : Le vroum vroum ! Quand je m’aperçois que nous sommes un peu distancés (nous parlons et nous nous faisons doubler sans nous en rendre compte), je décide de doubler pour recoller à l’avant du peloton. Je me retourne donc vers Christelle et lui dit : Booster ! Son moteur se met en marche et l’instant d’après, nous doublons tout le monde ! Et comme elle documente cette accélération avec un « vroum vroum » bien sonore, nous ne passons pas inaperçus, eheh !

Nous essayons aussi de toujours savoir où sont les autres tandems Entrevoir puisque nous sommes 3 tandems. Les 2 autres tandems sont principalement Dominique / Alan, remplacé par Véronique et Francis / Christian, remplacé par Guillaume.

Je n’ai pas encore parlé des capitaines de route, vélos solo qui accompagnent aussi le ou les pelotons. Ils sont reliés aussi par radio, comme les motos au dispositif qui nous accompagne et nous permettent de nous sentir encore plus en toute sécurité. Thierry en profite pour aider les tandems en difficulté (sauts de chaînes, poussette dans les bosses, mise en sécurité après une crevaison). Vincent lui préfère contrôler ce qui se passe juste derrière la voiture ouvreuse.

Dans le peloton, certains tandems sont constitués depuis longtemps, d’autres récemment. Il y a des séniors, des jeunes, des jeunes et des séniors, des couples, des faux couples, des pères et fils, des faux pères et filles, eheh, bref un joyeux échantillon de la population. C’est ce qui fait la beauté de ce peloton.  Certains habitent proches les uns des autres, d’autres loin. Certains sont kiné et se font un massage sur le tandem pour se détendre. Joaquim lui, a agité des drapeaux d’une manière quasi continue pendant les 630km. Et ce n’était pas toujours les mêmes. Je n’avais qu’une peur : Il lâche un drapeau qui vient se mêler à un autre tandem. Ma crainte ne sera pas justifiée.

Cette étape est la plus longue du défi. Pas difficile au niveau relief, mais longue ! La fin nous parait interminable ! Je suis bien content d’avoir fait faire 220 km à Christelle quelques semaines avant le défi.

Après un temps protocolaire court au camping, montage de la tente, Vince persiste à dormir dehors, (merci Vince !) douche, diner toujours un peu tard. Le camping est au bord de la Loire, magnifique !

Sur cette étape, 3 rayons de la roue AR du tandem titane cassent en quelques minutes. Aie ! Est-ce la fin pour cette étape ? Que nenni : A la pause, un tandem de rechange est descendu, bien plus performant que le nôtre. Notre tandem finit cette étape dans le fourgon des mécaniciens. A l’étape, ceux-ci partent acheter 3 rayons on ne sait où, réparent la roue et le tandem sera de nouveau opérationnel dès le lendemain matin !  Bravo à eux ! Discrets mais efficaces !

 

 

Lundi 26 aout 2024

St Benoit sur Loire – Moret sur Loing

99 km – 430m D+ – 21,3 km/h

 

Avant de commencer cette étape, un vibrant hommage à tous les bénévoles (environ 60 d’entre eux) qui nous ont accompagné lors de ce défi et sans qui, ça aurait été bien galère, sinon impossible. Ils étaient de Lyon, de Coupvray, de partout en France ! Ils étaient en piste bien avant que nous prenions notre petit déjeuner et bien après que nous étions couchés. Ils préparaient nos pauses, nos déjeuners, nos « pauses bananes » Les racks tandem étaient là quand nous prenions nos tandems le matin, étaient là aux pauses, aux déjeuners et le soir. Le traiteur suivait, le corps médical suivait, les mécaniciens suivaient. Nous n’avions vraiment qu’à rouler, sans nous préoccuper de rien ! Quel confort ! Jamais, je n’avais roulé avec un niveau d’assistance pareil !

Et que dire de ces jeunes qui ont choisi notre défi pour un projet photo. On les voit partout le long de la route et toujours à des endroits stratégiques ! Et ce drone qui nous survole de temps en temps ! Toujours souriants, gentils, prêts à aider !

 

Lever du brouillard sur la Loire en guise de petit déjeuner, superbe ! Avant dernière étape, déjà un peu de nostalgie dans le peloton. Et pourtant, ce n’est pas fini ! il reste encore 200 km à parcourir. Nous quittons les bords de Loire et montons maintenant plein nord. Les paysages changent ! Ce qui reste le même depuis le début, ce sont les gens qui nous encouragent, qui nous applaudissent à chaque village ! Même les voitures klaxonnent, se rangent, font tout pour ne pas nous déranger. Comment ont-ils su que nous allions passer, nous ne sommes quand même pas le tour de France ? Une énigme que je ne souhaite pas résoudre, tellement ce fut beau et encourageant !

Avec nos « vroum-vroum », nos rires, notre tandem commence à avoir sa petite notoriété. Et tout cela dans la joie et la bonne humeur. Un grand moment auquel je n’ai pas assisté : Au moment de partir d’une pause, Christelle ne me trouve plus. Sans hésiter, elle s’empare du micro de la sono et fait un appel pour réclamer « papa Claude » ! L’animateur en a profité pour rebondir … !

Je discute beaucoup avec les pilotes et copilotes d’un tandem français de marque Amsterdamer, une société vendéenne. Sa particularité : Les 2 personnes ne sont pas reliées mécaniquement par une chaine : Ils peuvent pédaler à des fréquences différentes, voire arrêter de pédaler ! Impressionnant ! Bien entendu assistance électrique !

Un peu avant Château Landon, nous pénétrons dans un département bien connu : La Seine et Marne ! Ah, ça y est, la fin du voyage se rapproche. A Château Landon, une pause déjeuner en bordure du Fusin, bienvenue ! Les pauses sont maintenant plus courtes et donc bien plus agréables.

Nous avons eu pendant ces quelques jours, 2 ou 3 erreurs de parcours de la voiture ouvreuse ! Un comble !

Et je n’ai pas parlé de la voiture sono qui nous a suivi pendant ces 630 km ! Elle était devant, elle était derrière, elle était partout, quelquefois elle nous embêtait un peu quand elle était au milieu du peloton ! Mais on lui pardonne, l’animateur était vraiment cool !

Je n’ai pas parlé non plus des lunettes de Christelle, qui ont eu beau succès dans le peloton : Capable de prendre des photos, des vidéos, de jouer de la musique et de téléphoner ! C’est stylé, non ? Et comme elle s’en sert extrêmement bien, elle réussit des vidéos superbes ! Un comble non ?

Vince aura eu l’occasion de passer pour la première fois le cap des 1000 km sur un seul voyage ! En plus de dormir dehors, il est descendu à Lyon en vélo en 2 ½ jours !

A Moret, après avoir traversé la ville, direction le camping situé à quelques km ! Nous y dormirons dans un bungalow confortable ! Vince a préféré dormir dehors comme dab sur la véranda devant le bungalow. Dernière nuit avant de rejoindre Coupvray : Les yeux commencent à s’embuer ! Le diner est plus tôt, mais l’on se laisse aller à discuter, à chanter, bref à prolonger ces moments forts !

Alan a réussi après 2 jours un peu difficiles à faire plusieurs morceaux d’étapes sans souci ! Quand on se rappelle qu’en avril, il avait du mal à dépasser 15 km sans s’arrêter ! Il se lance le défi pour cette dernière étape : La réussir en totalité, ce qui serait une première pour lui.

 

 

Mardi 27 aout 2024

Moret sur Loing – Coupvray

96 km – 350 m D+ – 18,5 km/h

 

C’est le dernier départ du camping, Alan est au départ, nous retraversons Moret puis nous nous dirigeons vers la grosse dernière bosse de ce parcours, avalée bien entendu sans souci, puisque maintenant tout le monde est au top ! Pour nous, maintenant que des routes connues !

Nous roulons tranquillement jusque Guignes où, comme nous sommes très en retard, l’arrêt est particulièrement court : Enfin, on ne perd pas de temps à attendre !

Maintenant direction Villeneuve le Comte pour le dernier déjeuner. Beaucoup de chansons, de rires, de joie, même si l’on sait que la fin est proche. Le déjeuner est aussi pris rapidement car il faut encore passer par la plupart des communes de Val d’Europe. Thierry ouvre le chemin, pour être sûr de ne pas commettre d’erreurs de parcours ! Et tout se passe bien ! Encore quelques km avant un accueil triomphal à Coupvray. Beaucoup de monde, beaucoup de cris, de joie, d’émotions, de pleurs ! Alan avec beaucoup d’abnégation a réussi son pari : Effectuer les 96 km dans la journée. Il est très fier de ce qu’il a fait et il a bien raison !

De tout ce que j’ai fait en vélo, jamais je n’ai connu une telle communion ! Après l’arrivée, quelques heures pour prendre une douche et laisser retomber la pression, puis un superbe diner de clôture, organisé par Entrevoir pour finaliser ce superbe défi.

 

Conclusion

 

Sur le plan physique pur, 630km en 5j avec un D+ raisonnable, n’a pas posé de soucis. Le défi était ailleurs !

D’abord pas de souci technique majeur pour ce qui concerne nos 3 tandems ; 3 rayons de cassés, 2 ou 3 sauts de chaines et c’est tout : Pas de crevaisons, pas de souci de freins.

La météo fut quasi parfaite. Juste un peu chaud les 2 premiers jours : Pas de pluie, pas de vent ! Cela valait mieux car l’organisateur, le Tandem Club Rhodanien, n’avait pas de plan B !

Le défi était vraiment un moment intense d’humanité ! Nous étions dans notre bulle ! Aucune info extérieure dans ce moment politique troublé n’est rentrée dans notre bulle. Nous n’en avions pas besoin ! Nous étions seuls au monde !

Emmener Christelle sur ce défi et le réussir ensemble fut un moment d’intense joie. Savoir qu’Alan avait réussi à effectuer cette dernière journée de 100 km fut encore un autre moment de pur bonheur !

 

Merci à Entrevoir, cette association cupressienne sans qui rien ne serait arrivé, merci à Tandem Club Rhodanien qui a eu l’idée de ce défi fou et qui a réussi, malgré les obstacles à le transformer en un projet réel !

Merci à tous ces bénévoles qui ont travaillé autour de nous pour rendre ce défi possible.

Et merci à toutes ces personnes connues ou inconnues qui ont travaillé dans l’ombre pour ce projet fou qui mériterait de rentrer dans le livre Guinness !

 

Claude

 

 

 

 

 

 

Classé sous :Récits longues distances

Premier 200 en tandem avec Christelle et Laurent M

3 août 2024 by Claude Enzer

RDV ce vendredi à 6h30 chez Christelle. Tt le monde est prêt, départ à 6h38 ! La météo est bonne, juste un peu de brouillard au départ. A la sortie de Neufmoutiers, on entend un BANG significatif : Laurent a pété un rayon sur sa roue AV ! Donc, tt va bien ! Il le tord pour qu’il ne fasse pas trop de bruit et on repart à un bon rythme , le vent étant favorable ! Ca sent mauvais pour le retour , m’enfin on va déjà prendre ce que dame nature nous donne. Temp idéale, vent favorable, belle lumière ! A Coutençon, on fait le point, on discute avec un ancien tandémiste que Laurent a déjà croisé et nous partons sur le barreau Coutencon- Montigny-Lencoup qui n’a pas vu une machine à asphalter depuis qq décennies ! Le tandem passe sans encombre et Laurent détecte assez rapidement une crevaison lente à l’AV. A l’abbaye de Preuilly, nous faisons une pause bienvenue pour manger et réparer la crevaison. Passage rapide aux Ormes sur Voulzie, où se trouve un superbe musée sur les outils d’autrefois. Ce musée a son propre restaurant et je vous conseille les 2. Passage d’Hermé sans s’arrêter , traversée de la N19 et … les bosses sont là au km 90 ! Nous les montons sur un joli train, sans mollir, mais je sens que pour Christelle, ce n’est pas très facile. On est quand même dans du 7 à 9 % par endroits et les bosses durent 2-3 km ! Mais finalement ça passe et nous arrivons par une grande descente à Villenauxe où Christelle crie sa joie : Elle va pouvoir manger, eheh ! Arrivés au resto à 12h30 au km 115. Discussion avec nos voisins de table qui connaissent Val d’Europe, mais … le centre commercial !!! Nous repartons vers 13h45 et je sais déjà que l’objectif de rentrer pour 18h ne sera pas atteint! La longue montée vers Nesles la Reposte se fait sans souci, le long de la Noxe,  à l’ombre et  sur une route légèrement humide, car pluie le matin ! et dès le haut, nous savons que le circuit maintiendra sa réputation: Les bourrins ! Vent de face, temp vers 27 deg et déjà 120b dans les pattes ! Là, les petits villages s’enchainent, le GPS est fiable . Nous nous arrêtons peu sur cette premiere partie à part un long arrêt à l’orée d’une forêt. Laurent s’allonge immédiatement, preuve d’une certaine lassitude. Christelle est super contente de cet arrêt et moi, …pas mécontent non plus! Mais il nous reste un bon 60b pour finir!  Arrivés à Leudon, nous décidons contrairement à ce que me dit le GPS de tourner à gauche! Erreur fatale! Je ne reconnais plus les noms des villages , mais ne suis pas passé ici depuis qq années alors… nous continuons! Arrivés à Beuton-Bazoches, plus de doutes, nous sommes …paumés ! On sort le GPS tel qui nous donne un itinéraire voiture par .. la D1104 , en fait la N4 ! Heureusement , nous sommes en aout ! Puis direction Touquin par la N 731 qui part de Bailly jusque Provins . Là, Christelle nous redemande un arrêt, elle a du mal ! Petit arrêt le long de qq arbres puis arrêt glace à Touquin dans une épicerie ! Il est 18h ! Nous reprenons notre trace, direction Hautefeuille, et … Tigeaux . Christelle ne se sent pas de taille à monter cette ultime bosse , mais depuis ce matin, nous n’arrêtons pas de lui dire que le vélo c’est facile, il suffit de pédaler ! Alors, on y va ! Petits braquets à sa convenance et … ça passe bien sûr ! Petit arrêt en haut de qq minutes ! J’en profite pour ne plus avoir d’eau dans mon camelback, heureusement il me restait un bidon ! Et là de coup de pédales en coups de pédales, Coupvray apparait ! Il sera 19h58 à notre arrivée ! Un grand verre d’eau glacée et … le pont de Try pour m’achever,  seul cette fois ! Mais là encore, il suffit de pédaler! Une bonne douche , une glace et … dodo pour finir la journée ! On est tous content de ces 223 km , une premiere pour un tandem au VCVE . Merci Christelle de ta bonne humeur ! Merci Laurent de nous avoir accompagner la veille de ton départ en vacances.  Claude

Classé sous :Récits longues distances

La Race Across France (RAF) 2500 km de Nicolas

26 juillet 2024 by Claude Enzer

MA RACE ACROSS France (RAF)  2024

 

Le projet de me lancer sur la RAF 2500 kms (2591 exactement) voit le jour très rapidement après la fin de la RAF 1000 un an auparavant. A croire que 1000 kms ne me suffisaient pas. En effet à force de discuter avec ceux qui entreprenaient la distance reine, je me disais pourquoi pas moi. C’était un défi faisable mais un défi quand même. Mon plan d’entrainement restera plus ou moins le même que cette année en plus des entrainements hebdomadaires c’est à dire 3 sorties de 200, 2 sorties de 300 et bien sûr une diagonale Brest-Menton, la plus longue que j’envisageais de faire seul car c’est dans cette configuration que j’allais faire la RAF.

Jeudi 20 juin

Le jour J est enfin là, j’arrive à Lille en milieu d’après-midi, accompagné de ma femme, avec un peu d’appréhension et de stress, je l’avoue. Mon vélo passe au contrôle avec les affaires obligatoires pour participer. Un bi vy, une doudoune, un K-way goretex, un GPS et d’autres fournitures. Je décide de faire une sieste car je sais que la nuit sera longue. Je reconnais certains participants via les réseaux sociaux et j’ai même l’occasion de discuter avec Arnaud Manzanni, l’organisateur multiple finisher de la Race Across America, ainsi qu’un chercheur de l’université de la côte d’opale qui a travaillé sur le sommeil lors d’un ultra. En effet, l’une des obligations sera de s’arrêter minimum 4 heures par plage horaire de 36 heures sous peine d’élimination. Je n’aurai aucun problème à respecter cette règle. La pasta party organisée est loin d’être copieuse et je le ressentirai plus tard, car j’aurai faim très rapidement. Au départ je n’avais aucune stratégie contrairement à ceux qui jouent la gagne. Hormis le fait de passer la 1ère nuit sur le vélo et de faire plus de 400 km le 1er jour, la suite se fera en fonction de la fatigue, de la météo et de mon moral.

21h39, ça y est, le speaker annonce mon départ et je me lance dans l’inconnu en espérant que la pluie, qui devait faire son apparition en fin de soirée, n’arrive pas. Le début du parcours est plat et monotone, je me fais doubler par un paquet de cyclistes qui roulent à 30 km/h. Je décide de garder la même moyenne car je n’ai pas envie de subir un contrecoup dans la nuit qui m’obligerait à ralentir à cause de la fatigue. Le vent est favorable, ce qui n’est pas pour me déplaire. Je passe à Crépy en Valois et je roule en terrain connu. J’arrive vers 9h du matin à Ocquerre, 1ère base de vie ou m’attendent Claude et Alain qui sont venu me soutenir et je les en remercie.  252 km de parcourus à 24,3 de moyenne. J’en profite pour me restaurer, remettre de l’ordre dans mes sacoches et l’on repart en direction de Mouroux, Coulommiers puis le sud de la Seine et Marne sous une petite pluie fine. Mes deux compères m’accompagnent sur quelques dizaines de kms puis l’on se sépare, chacun trace sa route… 30 km pour eux et 2250 pour moi, pas très équilibré tout ça ! Je donne des nouvelles à Béa qui contrairement aux diagonales sait ou je me trouve grâce au traceur ce qui n’est pas pour lui déplaire car c’est plus rassurant surtout la nuit.

La journée de vendredi se passe bien, j’ai quelques coups de barre qui m’obligent à m’arrêter pour des micro-siestes, je passe à Montargis, le dénivelé est correct, les jambes tiennent bon et je double un paquet de concurrents qui ont crevé sur la voie verte à cause de débris de verre. J’arrive à Rogny les 7 écluses dans l’Yonne ou je passerai la nuit dans une chambre d’hôtes. 434 kms parcourus en 24h, je pensais faire plus mais bon c’est comme ça.

Samedi, départ 5h du matin j’ai décidé de privilégier le sommeil afin d’être plus rapide sur le vélo en journée (expérimenté sur les diagonales), direction Gueugnon, la 2ème base de vie qui se trouve à 190 km, le dénivelé est plus important, les collines se succèdent forcément nous sommes en Bourgogne et c’est loin d’être plat. Le moral est bon, les jambes sont bonnes, j’en profite pour visiter les boulangeries afin de me ravitailler. J’ai du mal avec les sandwiches donc je privilégie les parts de pizzas, de quiches sans oublier les desserts ! Il est important de se faire plaisir sur l’alimentation durant les longues distances, on oublie les régimes sans exagérer sur les portions afin d’éviter les coups de barre ou la sensation de lourdeur qui n’est pas agréable. Le paysage bourguignon est plaisant, on ne s’ennuie pas. J’arrive à Gueugnon dans l’après-midi. J’en profite pour me restaurer. Je retrouve souvent les mêmes cyclistes, on discute stratégie sur la journée, où va-t-on dormir ce soir et l’on s’aperçoit que l’on a toutes les mêmes réponses, on ne sait pas… !

Je ne m’attarde pas à Gueugnon, la route est longue et je veux avancer un maximum afin d’attaquer les pentes du Massif Central demain. Je décide de dormir après Vichy où Béa a réussi à trouver une chambre d’hôte. Je traverse la ville de Lapalisse dans l’Allier et son joli château, le parcours reste accidenté. Je traverse difficilement Vichy en début de nuit qui est en travaux. Je perds du temps car mon GPS me joue des tours puis j’entame une montée en direction d’un petit village Bas et Lezat ou je passerai la nuit. Il est un peu plus de minuit. 303 km parcourus et 3800 m de D+.

Dimanche matin, 6h. Cette journée est consacrée à la traversée du Massif Central, au programme 3 cols que j’envisage de grimper dans la journée. Le temps reste incertain, la pluie et des orages sont prévus en montagne et j’espère y échapper. Le début de la matinée est tranquille, peu de dénivelé jusqu’aux abords de Clermont Ferrand où j’entame l’ascension du Puy de la croix Morand, pas facile avec quelques portions à plus de 8% et surtout un vent de face, dans un décor magnifique mais en l’absence de grande végétation. Au sommet, j’en profite pour faire mon 1er vrai restaurant avec d’autres cyclos afin de remettre du carburant dans la machine. On s’y attarde un peu trop mais ce n’est pas grave ça fait du bien au moral. Une longue descente m’emmène en direction du Puy Mary, la 2ème ascension de la journée qui s’avèrera plus compliquée, on approche souvent les 10%. Le paysage est magnifique, le soleil disparait lentement à travers les nuages et c’est dans ces moments-là que l’on sait pourquoi on fait du vélo. Au sommet, je décide de descendre avec un autre cyclo, le ciel s’assombrit et la visibilité n’est pas top. Je mange les restes de courses que j’ai faites le matin-même (on est dimanche) dans un refuge tenu par des propriétaires qui ont eu pitié de nous en acceptant que l’on se restaure au chaud (9° au compteur). Il est 22h. On décide de dormir après le prochain col qui se trouve 25 km plus loin. Le col de Légal n’est pas le plus compliqué mais c’est de trouver un endroit vers Aurillac où dormir, il m’enverra un SMS quand il aura trouvé. 15 km avant Aurillac, je le retrouve sous un abri où l’on emprunte des livres, ça fera l’affaire. Bilan de la journée 225 km et 4320 m de D+.

On décide de dormir 4h, dormir est un bien grand mot, j’ai eu l’impression de somnoler tout le temps tellement j’ai eu froid pourtant j’étais au sec avec une doudoune et dans un bivy (information à prendre en compte on est à 700 m d’altitude). Mon voisin avait en plus un petit matelas gonflable et vu comment il ronflait son sommeil a été plus réparateur que le mien. Il faut également prendre en compte que dormir 4h suppose de s’arrêter minimum 5h, le temps de se changer avant et après, soigner les petites plaies, préparer et ranger les affaires sur le vélo et bien sûr se restaurer.

Il est 6h du matin quand on reprend la route, on prend un bon petit déjeuner à Aurillac puis on se sépare car on ne roule pas à la même allure. Il me reste 460 km avant d’atteindre Anglet. J’espère y être demain dans la matinée. Je me dirige vers le parc régional de Quercy, la journée s’annonce belle et chaude, pas trop de dénivelé mais de temps en temps des « coups de cul » qu’il faut passer. Les jambes sont bonnes mais mon arrière-train commence à me faire souffrir. Je change constamment de position sur la selle et je me dis que cela va être compliqué sachant que je n’en suis même pas à la moitié de mon périple. Je connais ce type de douleur, je sais comment cela évolue dans le temps. Je peux y faire abstraction pour l’instant mais à un moment ou un autre il va falloir y remédier d’une façon ou d’une autre. Je traverse Cahors dans le Lot puis le Lot et Garonne et enfin Eauze dans le Gers ou je décide de bivouaquer pour la nuit sur un parking de supermarché. Bilan de la journée 311 km et 2540 m de D+. Il me restera 150 km avant la base de vie d’Anglet.

5h du matin je repars en ayant eu l’impression de très mal dormir, le bivouac ce n’est pas mon truc et je décide de privilégier les vrais lits plutôt que la terre ferme. Direction Anglet que j’atteindrai vers 13h. la température dépasse les 30°et je n’avance vraiment pas vite. Je fais le tour des cimetières à la recherche d’eau et j’avoue, je m’arrête plus que je ne le devrais (c’est le problème de rouler seul). Je longe l’Adour sur une piste cyclable pendant quasiment 50 km, c’est interminable. L’entrée sur Biarritz est compliquée et je perds beaucoup de temps à rejoindre Anglet où se trouve la base de vie.

Applaudissement des organisateurs à l’arrivée ce qui fait chaud au cœur. On est une vingtaine de coureurs à la base. Je récupère mes affaires propres, une petite douche et j’en profite pour manger ou plutôt dévorer ce qui se trouve sur la table. C’est décidé ce soir je dors à Saint Jean pied de Port et demain j’attaque les 4 cols prévus au programme.

Mine de rien les organisateurs ne nous facilitent pas la tâche, à la sortie de Biarritz on entame la montée par des petits chemins limite Gravel avec des pourcentages qui dépassent parfois les 15% et c’est une succession de montagnes russes courtes mais pentues qui m’amènent à destination. Je dévore une pizza dans un petit restaurant en face de l’hôtel où je passerai la nuit. Je décide de dormir 6h sachant que la journée qui m’attend demain sera difficile. Bilan de la journée 220 km et 2400 m de D+.

Il est 5h du matin quand j’entame l’ascension du col Ahuzki, moins connu que les suivants mais le paysage est à couper le souffle, la montée se fait tranquillement, j’essaye de m’économiser car la journée sera longue. J’atteins le sommet vers 7h et profite un instant du panorama sur la chaine pyrénéenne avant d’entamer une longue descente d’une vingtaine de kilomètres puis un faux plat qui m’amènera au début du col de Marie Blanque à Escot. Une montée de 9 km à 8% de moyenne avec des portions à 13% qui font mal aux jambes surtout après 5 jours de vélo. De petites cascades le long du parcours me permettent de remplir mes bidons car la température avoisine les 35°. Le 3ème col de la journée est le col de Spandelles, c’est celui qui m’a le plus marqué car le revêtement est goudronné et gravillonné donc pas du tout agréable. Je m’arrête souvent et pour la 1ère fois depuis le début de la course je me demande ce que je fais là, j’évite de regarder les panneaux indiquant les kms restants. Certaines portions à 13% m’obligent à mettre pied à terre car la roue avant se soulève avec le poids de la sacoche de selle et j’avance plus vite à pied !! Bref, après 2h d’ascension, j’arrive au sommet et j’entame la descente en direction de Argeles Gazost ou je décide de prendre une pause bien méritée. Glaces et boissons au programme, que du frais avant d’entamer l’ascension du Tourmalet le dernier col de la journée et des Pyrénées. A 20h on reçoit un message de l’organisation annonçant des orages dans la soirée. Effectivement j’ai juste le temps de m’abriter sous un abribus, j’attends que cela passe. De nombreux concurrents se sont fait piéger dans la montée. Une fois l’orage passé, j’entame l’ascension à une allure régulière et j’atteins le sommet vers 22h30. Il fait quasiment nuit et je me dirige vers la base de vie de Bagnères de Bigorre ou je passerai la nuit. Je m’étais fixé comme objectif de passer les Pyrénées sur une journée et bien objectif réussi !!  Bilan de la journée 218 km et 5431 m de D+.

Jeudi, départ 7h du matin, la nuit sur un lit de camp me rappelle mon 1er Paris-Brest-Paris avec beaucoup moins de monde donc pas top. Les jambes sont un peu lourdes et pas mal de dénivelé m’attend au tournant. La journée sera ponctuée de montées et de descentes traversant de jolis villages de Haute Garonne, Saint Bertrand de Comminges et sa cathédrale, la grotte préhistorique du Mas d’Azil dans l’Ariège que l’on traverse et qui rafraichit l’atmosphère et enfin Carcassonne. La température élevée durant la journée m’a bien secouée et les 2 dernières heures de vélos sont difficiles moralement. Je passerai la nuit après Carcassonne a Caunes-Minervois. Bilan de la journée 270kms et 3020m de D+.

Vendredi, départ 7h direction Pézenas au nord de Béziers à 100 km de là, avant-dernière base de vie ou je récupérerai des affaires propres. Il fait toujours aussi chaud. Je traverse le joli village de Minerve, les cigales s’en donnent à cœur joie c’est le sud !! J’arrive à Pézenas sur les coups de midi et j’en profite pour bien manger. Les organisateurs sont aux petits soins pour nous. Je repars vers 14h sous une chaleur étouffante en direction de Beaumes de Venise à 200 km de Pézenas où je passerai la nuit. Il me reste 2,5 jours pour terminer les 500 km à parcourir, je sais que c’est faisable si je n’ai pas d’imprévu. Je peux dorénavant prévoir la suite de l’aventure. Si tout va bien je dormirai samedi soir à 135 km de Mandelieu, destination finale. Je devrais terminer tranquillement en début d’après-midi me laissant une marge de 7 ou 8 heures. L’après-midi se passe relativement bien, j’en profite pour m’arrêter dans une pharmacie et acheter des pansements spécifiques pour mon arrière-train qui me soulagent énormément. Mine de rien avec une douleur amoindrie je roule plus rapidement. A Uzès, je profite pour manger 2 glaces et je repousse de plus en plus le moment de repartir signe d’un léger ras-le-bol qui commence à s’installer. J’ai prévenu l’hôtel que j’arriverai tardivement, cela tombe bien, c’est un restaurateur qui termine tard également. A 19h je m’enfile une pizza achetée dans un food truck. Je repars d’une traite jusqu’à Beaumes de Venise où j’arrive à 00h30, douche et couché à 1h15. Bilan de la journée 295 km et 2970 m de D+

Samedi, avant-dernière journée de mon périple, encore un gros morceau à avaler, le Ventoux. Arrivé à Malaucène, on reçoit un sms de l’organisation nous demandant d’aller directement à Bédoin puis le chalet Reynard et de redescendre sur Sault sans atteindre le sommet à cause de fortes rafales de vent (j’ai parlé à un cyclo qui ne faisait pas partie de la course qui y était monté. C’était la 1ère fois qu’il devait pédaler pour avancer dans la descente. Ça fait réfléchir…) Le début de la montée se passe bien, j’en profite pour me racheter des lunettes car j’ai perdu les miennes 2 jours auparavant. C’est la seule montée que je connaisse pour l’avoir faite avec Thierry et Vince il y a 2 ans et ce n’est pas la plus simple surtout avec des bagages, mais bon je mets mon cerveau sur off et j’avance… Arrivé au Chalet, j’en profite pour boire un soda avec d’autres cyclos puis j’entame la descente sur Sault dernière base de vie avant l’arrivée. Il est midi lorsque j’arrive, je me restaure, fais le plein des bidons et je repars 1h30 après. Un vent de face plein sud était prévu et il est particulièrement violent, j’ai l’impression de faire du sur place pendant 50 km et c’est relativement frustrant sachant qu’il m’en reste 150 avant d’arriver à Aups. Mais bon je n’ai pas le choix, je prends mon mal en patience et je profite du parc national du Lubéron. La température reste élevée (plus de 30°) et ce n’est qu’en soirée qu’il est agréable de rouler. La route est vallonnée jusqu’à l’arrivée, les 2 dernières heures sont difficiles comme tous les soirs, on appuie sur les pédales des heures durant, la machine exceptionnelle qu’est le corps humain a un pouvoir d’adaptation inégalé. La fatigue physiologique elle, ne fait que s’accentuer. Il est presque minuit quand j’arrive à Aups, l’hôtel est en contrebas de la ville et j’ai du mal à le trouver. Finalement j’y suis, la gérante m’a laissé un petit mot sympathique me souhaitant bonne chance pour la fin de la course avec une petite corbeille de fruits qui me servira de petit-déjeuner. Bilan de la journée 210 km et 4020 m de D+.

Dimanche, dernière journée. J’ai passé une bonne nuit, pris un bon petit-déjeuner et prêt à affronter les Gorges du Verdon. Je retrouve un cycliste hors délai du 1000km avec qui je ferai un bout de chemin. La montée en direction d’Aiguines est loin d’être évidente, le dénivelé est élevé mais le paysage gomme la fatigue qui s’installe. Il fait de plus en plus chaud, rouler sur le goudron ne fait qu’accentuer la chaleur mais bon, je prends mon mal en patience et j’arrive tant bien que mal au sommet. Il est 11h au panneau de Comps sur Artuby, village que je connais bien pour y être passé sur la flèche Paris Nice et le relais Nice Marseille. J’en profite pour manger que du frais, fruits, glace, pâtisserie avant d’entamer la descente en direction de Mandelieu sachant qu’il reste 2 petits cols à franchir. La montée en direction de Tanneron est difficile et se fait au mental, j’avoue, je n’ai qu’une hâte c’est de terminer et chaque coup de pédale est difficile. Lorsque j’entame la descente, le panneau indiquant la direction de Mandelieu se trouve sur la gauche mais mon GPS m’indique à droite et rebelotte une dernière montée de 3 km avant de descendre définitivement vers Mandelieu la Napoule.

Je franchis la ligne d’arrivée en 9 jours et 18 heures après avoir parcouru 2591kms. Quelques dizaines de personnes sont là pour t’applaudir et ça fait chaud au cœur. On me remet mon trophée, une photo et une poignée de main d’Arnaud Manzanni l’organisateur de la RAF. Bilan de la journée : 132 km et 2450 m de D+.

Epilogue : Cette épreuve a été pour moi une façon de me prouver que je pouvais me surpasser. C’est un défi que je voulais réussir au même titre que l’Ironman que j’ai terminé en 2018. En faisant le bilan j’aurais pu gagner une quinzaine d’heures en m’arrêtant moins souvent, sans pour autant rogner sur le sommeil très important sur ce genre d’épreuve (en aparté, le vainqueur de la course a dormi 2 fois plus que le 2ème). A méditer pour la prochaine fois lol. Je suis passé par de nombreuses émotions, de la joie, de la peur dans certaines situations mais je n’ai jamais eu envie d’abandonner car je savais, avec l’expérience de mes anciennes virées à vélo, qu’il est normal d’avoir des moments d’adrénaline qui ne durent qu’un temps, où on se sent le roi du monde, mais aussi des moments de faiblesses. Il suffit d’attendre que ça passe…

C’est une épreuve que je conseille à tous ceux qui aiment les défis, qui aiment se surpasser. Les magnifiques paysages de nos régions françaises en valent bien le détour. Bien sûr, il faut de l’entrainement mais c’est au mental que l’on réussit car techniquement, ce n’est pas compliqué, il suffit de pédaler !!!

J’en profite pour remercier mes collègues du VCVE et du boulot qui m’ont soutenu durant cette épreuve et c’est important, ainsi que ma femme pour la logistique des hébergements. Avoir un support mental qui t’encourage quand tu en as besoin a grandement contribué au succès de cette course.

Nicolas

Classé sous :Récits longues distances

Paris-Brest-…Rostrenen

27 août 2023 by Vincent Aguilera

Paris-Brest-…Rostrenen

Vincent Aguiléra, le 26 août 2023

Ce 20 août 2023 18h45 je partais pour les 1219km du Paris-Brest-Paris 2023. 48h plus tard, après avoir parcouru 720km et grimpé 7300m, arrêt à Rostrenen. Un nodule de la taille d’un bel œuf de poule s’est développé à l’intérieur de la fesse droite. L’appui sur la selle est devenu très douloureux. Impossible de continuer dans ces conditions. J’essaie d’appeler Claude qui m’assiste dans ce PBP. Il devrait être à Loudéac. Mais… pas de réseau à Rostrenen. En vrai ce village devrait être renommé Louzetrennen, du breton « trennen » le plongeon, et de l’argot « louze », la poisse intégrale (et non pas, amis cyclistes, le col de la Louze). Le plongeon dans la louze totale : perclus de douleur, fatigué, vélo et téléphone en main je cherche désespérément un endroit accessible aux ondes d’une antenne téléphonique. Ce sera sur la pelouse à proximité du centre multimédia. J’informe Claude par SMS puis, non sans mal, l’appelle pour vérifier qu’il les a bien reçus. En vieux briscard du PBP il a bien senti ce matin au départ de Brest que j’aurai du mal à atteindre Loudéac et a choisi d’attendre à Gouarec, 50km avant Loudéac sur le chemin du retour. Louzetrennen est tout près de Gouarec. Claude m’invite gentiment à le rejoindre. Je sais qu’il le fait pour tenter de relancer la machine. Mais non, pas possible. Le rendez-vous sera à Louzetrennen. J’appelle Anne (ma femme). Malgré cinq coupures on arrive quand même à échanger l’essentiel. Et allongé (parce que, je rappelle, tu ne peux plus t’asseoir) sur une pelouse de Louzetrennen à côté d’un vélo, forcément t’es un peu obligé de te dire: mais au fait, pourquoi ?

Alors reviennent en mémoire toutes les belles rencontres et aventures de ces deux dernières années. Les autres dingues de la longue distance rencontré/e/s au hasard des sorties: Ugo, Sébastien, Clément, Yves, Suzanne, François, Géraldine… et tant d’autres, personnalités riches et singulières. Fred, membre depuis un an du VCVE et avec qui nous avons fait équipe sur les brevets 400 et 600 km cette année. Fred: j’espère bien t’entendre dire encore plusieurs fois « P…., j’avais jamais roulé aussi longtemps! ». José, préparateur hors-pair de Solexine, qui m’a si efficacement accompagné sur mon premier brevet 600km en 2022. Le Ventoux et les gorges de la Nesque avec Thierry et Nico. Perpignan-Marseille avec Nico et Claude. Ce voyage solo l’an dernier depuis Font-Romeu jusqu’à Biscarosse. Nos voyages en couple avec Anne autour d’Epernay et le long du canal de l’Ourcq. Et puis le vrai déclic, ce premier voyage sur plusieurs jours avec Claude, Christophe et Caro. Paris-Le Havre-Dieppe-Paris en novembre 2021. J’avais fait mon premier 200 en juin et Claude nous propose tranquillement… 180 bornes par jour pendant 3 jours! Programme qui me paraissait totalement surréaliste. « Mais si, tu verras, le vélo c’est pas compliqué, suffit de pédaler ». Et il avait raison le Claude: c’est passé tout seul, en pédalant quand même un peu.

Alors tu repenses au slogan du PBP: « se dépasser, partager, rêver ». Alors tu te dis que c’est un sacré virus du dépassement de soi que celui de la longue distance inoculé par Claude (n’est-ce pas Géraldine ?). Et tu sais que chaque étape est un dépassement, que chaque marche dans la progression des brevets, de 200 à 600km en passant par 300 et 400, t’apporte son lot d’enseignements: gestion des appuis, de l’eau, de la nourriture, du sommeil, des vêtements, du matériel, du mental, des conditions météo,… Et que du coup, même le cul à moitié dans l’herbe à Louzetrennen, c’est une nouvelle marche que tu viens de gravir. Que, problème d’assise mis à part, les options choisies pour la gestion des autres facteurs (appuis, nourriture, boisson, sommeil,…) sont validées ou que les pistes d’amélioration sont identifiées. Bref, que tu as maintenant 4 ans pour effacer Louzetrennen de la carte.

Revenons au départ, ce samedi 19 août. La veille Claude a récupéré le van aménagé que nous louons pour l’occasion. A 6h du matin nous chargeons mon barda et partons pour Rambouillet. Nous y serons à 7h30. Claude est bénévole de l’organisation. A partir de 11h et jusqu’à 19h il accueillera les participants internationaux, de loin les plus nombreux. Sur les près de 7000 participants au départ de cette édition un peu moins de 2000 sont français. 71 pays sont représentés! Après le retrait du dossard (j’avais choisi le créneau de 8h pour cela) nous rangeons nos affaires dans le camping-car puis je reviens avec Claude vers l’accueil et flâne parmi les participants. Le temps est magnifique, l’ambiance qui règne extraordinaire: des Italiens ont carrément monté un stand « Randonneur Italia », un anglais me fait l’article du Londres-Edinbourg-Londres 2025… Je prends vraiment conscience à quel point le Paris-Brest-Paris, en plus d’être la plus ancienne manifestation cycliste au monde, est l’épreuve reine de la randonnée cylotouriste mondiale. Et c’est bien d’une randonnée dont il s’agit, pas d’une course! Pas de classement. Pour gagner ta médaille en chocolat il faut finir dans les temps : pas trop tard… mais pas trop tôt non plus 😉 La plupart des participants choisissent le délai maximal de 90h. Dans ce cas le délai minimal est de 49h15. Tous les 80km environ des points de contrôle sont prévus pour enregistrer les passages des participants, à la fois électroniquement grâce à la puce fixée sur la plaque de cadre, et à l’ancienne en faisant tamponner ta feuille de route. Les contrôles sont aussi des lieux de ravitaillement et de repos pour les participants qui roulent en autonomie, ainsi que les seuls endroits du parcours à proximité desquels les véhicules d’assistance ont le droit approcher leur poulain (ou leur canasson, suivant l’état de la bête). Nous sommes convenus avec Claude qu’il m’attendrait systématiquement 1 à 2 km après le contrôle. D’expérience il sait qu’il y a souvent moins de monde. En cet après-midi de samedi j’ai prévu d’aller profiter de Rambouillet et du parc du château, non sans oublier auparavant la partie essentielle de l’entraînement: une petite sieste. Blague à part ma stratégie sommeil est de faire des micro-sommeils autant que de besoin, d’une durée comprise entre 10min et 1h, ce dès la première nuit. Ma feuille de route théorique vise un temps total de 84 heures, dont 36 à l’aller et 48 au retour, avec 7h à l’aller consacrées aux contrôles, aux ravitaillement et au repos.

L’ambiance dans Rambouillet et dans le parc du château est magique, en tous cas pour un cyclotouriste. Des vélos (et des cyclistes) partout, de tous les pays, de toutes les couleurs, de toutes les formes. Les plus atypiques attirent l’œil: des vélos couchés, des vélos mobiles (carrément carénés), des Brompton (les célèbres vélos pliants aux petites roues qu’on imagine plus pratiques en ville que sur un PBP), des tandems, des machins ultra-profilés en carbone, des randonneuses acier fabriquées sur mesure avec sacoches cuir et garde-boues alu, des single-speed (pas de dérailleur, un seul et même pignon pour le plat et les montées) et même un FAT (vélo aux pneus ultra-larges) équipé d’un cintre route!

De retour au camping-car je fais connaissance avec notre couple de voisins. Lui aurait souhaité participé mais victime d’un AVC il y a deux ans il s’est proposé comme bénévole à l’organisation. J’apprends en discutant qu’il sera demain avec Claude affecté entre 7h et 11h à la circulation de l’une des portes d’entrée du domaine de Rambouillet. J’en profite pour souligner ici que c’est grâce à l’investissement de plus de 2500 bénévoles tout au long du parcours que cette énorme machine qu’est le PBP fonctionne. Chapeau bas à l’organisation pour arriver à mobiliser et coordonner tout ce petit monde 24h/24 pendant plus de quatre jours. Claude me rejoint un peu avant 20h. Après la journée éreintante qu’il vient de passer je réchauffe le plat que Délia, sa compagne, a gentiment préparé à notre intention et nous le savourons au soleil couchant.

Le lendemain matin, pendant que Claude joue au gendarme, je pars reconnaître le départ et visite à l’occasion les vélos exposés au concours de machines. J’en profite pour discuter avec l’inventeur d’un système de prolongateurs astucieusement conçus pour la longue distance. Claude m’informe qu’il déjeunera avec l’organisation. Après un repas léger sieste (toujours l’entraînement n’est-ce pas) au plus chaud de l’après-midi puis à partir de 15h préparation. Mon départ est à 18h45, je prévois d’être à 17h sur place donc départ du camping-car à 16h30 après un double check avec Claude pour vérifier, l’un comme l’autre, que nous n’oublions rien. Il n’ira pas au sas départ: ce dernier est situé à plusieurs kilomètres du camping-car. Il gagnera de précieuses heures en rejoignant directement notre premier point de rendez-vous à Mortagne-au-Perche. Vu le nombre de participants les départs sont organisés par vagues d’environ 300 participants, vagues réparties entre le dimanche 16h et le lundi matin 5h. En arrivant près du départ je croise d’abord Géraldine, que Claude a incitée à découvrir la longue distance vélo il y a 7 ans à l’occasion d’une randonnée en Seine-et-Marne, la Montapeine. Que de chemin(s) parcouru(s) depuis! Première féminine sur les 2700km de la TransAlpes – Magnus Race en 13j et 9h en 2019, le PBP devrait être pour elle une petite promenade de santé. Nous nous saluons, échangeons quelques mots. Je suis content de la voir impressionnée et ravie de participer. Début juin lors du brevet 600 de Troyes lorsque nous en échangions elle imaginait a priori une ambiance moins susceptible de lui convenir. La magie du Paris-Brest-Paris! Peu de temps après sur la pelouse à proximité du départ c’est François qui m’interpelle. Rencontré dans le milieu professionnel à l’occasion d’une formation nous avons rapidement échangé vélo et PBP. Engagé dans la préparation avec son neveu, ce dernier ne pourra pas prendre le départ pour cause de blessure au séant lors du dernier brevet. Nous discutons en attendant le départ. Viens le tour de la vague L. Le regroupement prend une bonne demi-heure pendant laquelle Thierry (le seul autre inscrit du VCVE cette année), me retrouve et viens échanger quelques mots. Il part en vague O, à 19h30. La vague L s’ébroue et traverse le contrôle technique pour vérification des équipements de sécurité (freins, éclairages, gilet rétroréfléchissant) avant de rejoindre le sas départ.

Une animation sono/speaker occupe les dernières minutes d’attente. Un participant malchanceux vient de crever. A quelques minutes du départ sa fébrilité est maximale, ses mains tremblent, il peine à changer sa chambre à air. Enfin le speaker accompagne les dernières secondes: 10, 9, 8… A 18h45 précises les 270 partants de la vague L s’élancent à leur tour. Les motos à l’avant régulent l’allure sur les premiers kilomètres, tout le monde roule prudemment. Avec les premières ondulations de la route des groupes commencent à se former. Je roulerai pendant plus d’une heure au soleil couchant dans un petit peloton composé principalement d’allemands et d’italiens. Dès les premiers kilomètres des gens en bord de route nous encouragent et applaudissent. Chaque traversée de village est ponctuée d’applaudissements en provenance de la plupart des fenêtres. L’ambiance est vraiment magique. Sans être vive l’allure est relativement soutenue. Elle est en tous cas conforme aux prévisions de mon plan de route. Après 120km je retrouve Claude à Mortagne-au-Perche à minuit. Je mange et repars pour Villaines-la-Juhel à 80km. J’y arriverai à 4h10, jusque-là encore pile-poil dans la feuille de route.

Beaucoup de participants font le choix d’aller le plus vite possible jusqu’à Brest sans dormir. C’est le cas de Thierry avec qui nous avons échangé quelques mots lorsqu’il m’a dépassé entre Mortagne et Villaines. Mais ce n’est pas un rythme qui me convient. Je peux dormir peu, mais il faut que je puisse dormir lorsque nécessaire. Je dors une heure à Villaines et repars à 6h du matin. 10h45, j’arrive à Fougères, mange un peu, discute avec Claude (un peu trop peut-être ;-), fais une micro-sieste de 20 min, puis repars à 11h40. La température monte, l’après-midi va être chaude! Effectivement les 140km jusqu’à Loudéac sont difficiles. J’arrive à Loudéac à 20h, soit 435km depuis le départ et 3900m d’ascension cumulée. Mais l’après-midi au soleil a réveillé le problème que j’ai déjà rencontré, notamment à partir du km 350 sur le dernier 600 en juin, problème qu’au fond je savais non résolu. Un nodule dans la fesse droite qui gonfle et prend des proportions significatives, rendant tout appui sur la selle très délicat. Je commence à passer beaucoup trop de temps en danseuse, et ce n’est pas tenable pour la suite, poignets et tendons d’Achille prendraient cher. Pas très engageant pour traverser les monts d’Arrée. Je décide d’avancer au maximum dans la nuit pour profiter de la fraîcheur relative. La douleur diminue. J’arrive à Carhaix à 1h00. Les paupières sont lourdes. Je repartirai à 3h30 et arriverai à Brest à 8h45. Il m’était impossible d’envisager que Claude ne voie pas Brest et le mythique pont Albert-Louppe, ne serait-ce qu’en souvenir de ses passages lors des nombreuses éditions précédentes auxquelles il a participé. Hasard ou providence, c’est sur le pont que ce matin Claude croisera Géraldine. Nous profitons des belles conditions météo pour faire un vrai petit déjeuner avec café au lait et croissants au pied du pont. Les souvenirs remontent. C’est à Brest que Claude a abandonné lors de son dernier PBP, laissant Nicolas affronter la route du retour pour sa première participation. Instant émotions !

Au final le retard sur la feuille de route initiale n’est « que » de deux heures. Je dors une petite heure et repars pour Carhaix à 11h. 93km, 1310m de dénivelé positif, la fatigue accumulée, la chaleur, la douleur, l’impossibilité maintenant de tenir sur la selle. Je mettrai six heures dont deux micro-siestes de 10 et 20 min. L’arrivée à 17h me permet de maintenir l’écart de deux heures à la feuille de route théorique, mais je sais que c’est la fin. Mon tendon d’Achille droit et très certainement mes poignets ne supporteraient pas plusieurs centaines de km supplémentaires en danseuse, et les cuisses elles aussi commencent à chauffer. J’essaie de continuer jusqu’à Loudéac où devrait m’attendre Claude. Je lui avais à mi-mot glissé ce matin que si j’abandonnais j’essaierai de faire ça bien, à Loudéac, contrôle qui connaît traditionnellement le taux d’abandon le plus élevé, à tel point que des bus sont prévus par l’organisation pour faire la liaison avec la gare!. Mais après avoir mis 2h30 pour faire 23km, longue pause repas comprise, je mets un point final à cette première tentative en arrivant à Louzetrennen.

Sur le chemin du retour nous nous arrêtons au contrôle de Loudéac pour que je signale mon abandon. Puis nous trouvons un petit resto pour fêter ça dignement. On ne va pas se laisser abattre quand même!

Bon, mais au fait, pourquoi ?
« Se dépasser »: bien sûr, franchir des limites que l’on croyait inatteignables, se battre, ne rien lâcher. Mais cela reste du domaine du sport, de celui de la performance, du « citius, altius, fortius ». Certainement éphémère, futil et vain. Sans grand intérêt donc. En imposant un temps minimum le Paris-Brest-Paris élimine pour une bonne part la course à l’échalote et les travers égotiques de la compétition.
« Partager »: bon, je ne te ferai pas le détail des échanges sur le groupe WhatsApp « famille/amis » alimenté par Claude depuis samedi pour tenir mes proches informés, où encore de ceux sur les groupes du club. Mais si le mot partage a un sens, je n’en vois pas guère d’autre que celui là!
« Rêver »: un voyage à vélo laisse des souvenirs beaucoup plus intenses, extraordinaires et forts que n’importe quel autre voyage. Il suffit d’une image pour se rejouer tout le film, comme si l’action mécanique et répétitive du pédalage, accompagné des cliquetis de la machine, contribuait à graver la pellicule de ta mémoire bien mieux que le vrombissement inhumain de tout engin motorisé. Je reviens du PBP avec tant d’images, de souvenirs! Je sais que longtemps dans mes rêves je continuerai à rouler près de ce couple d’américains en tandem venus de Denver avec qui nous avons parlé pendant quelques kilomètres du Colorado ; à savourer l’immense et indicible plaisir des descentes de nuit, simple maillon d’une immense chaîne de loupiotes rouges et blanches glissant rapidement dans un sifflement feutré ; à m’éloigner précautionneusement au petit matin des cyclos, souvent asiatiques, littéralement endormis sur leur vélo et capables à tout moment de tomber d’un côté ou de l’autre ; à me demander en rattrapant un groupe de trois italiennes comment il est possible d’avoir encore autant de choses à dire après 500km sur une selle ; à sentir sur la peau la condensation de la rosée au moment où le soleil commence à apparaître ; à m’enivrer enfin, au sortir de Brest, de l’odeur de marée. Bref, des milliers d’impressions de chacun des sens qui vont pendant longtemps accompagner mes rêves de voyages futurs.

Pour finir: total respect Thierry pour ta gestion de ce PBP, l’expérience a parlé ! Un grand bravo à toi François. La prochaine fois tu verras Carhaix, et puis Brest. Et puis félicitations à toi Suzanne. Tu es revenue jusqu’à Rambouillet! Souviens-toi il y a à peine un an, lors du comité départemental, quand tu me disais vouloir faire le PBP mais n’avoir jamais roulé plus de 100km. Et puis évidemment: à toi Claude. Tout le mal que je nous souhaite mon Claude, c’est de pouvoir recommencer dans 4 ans! Et avec toi qui me lis je veux partager ce livre magnifique, très beau cadeau de la part de Anne à mon retour : « Le coureur et son ombre » d’Olivier Haralambon. Un peu de lecture, ça ne pourra pas te faire plus de mal que TikTok. Et puis, je suis certain que tu te demandes encore : mais au fait, pourquoi ?

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BRM300 de Chelles – 1er avril 2023

8 avril 2023 by Vincent Aguilera

BRM 300 de Chelles

1er avril 2023

Auteurs: Thierry et Vince

Vince. Dimanche 2 avril, 6h50.
Le retour de ce BRM 300 de Chelles au petit matin s’est bien passé. J’avais réservé une chambre pour dormir à proximité de l’arrivée plutôt que de tenter le retour dans la nuit et la circulation d’un samedi soir avec 300 bornes dans les pattes. Bien m’en a pris car les conditions météo particulièrement éprouvantes rencontrées toute la journée du samedi nous ont fait arriver bien plus tard que prévu. Du coup, ce dimanche matin, je suis quand même à l’heure pour la sortie club! Un petit message aux copains de Villeneuve pour les prévenir, changement de cuissard, un café, et c’est reparti pour Magny! Bon, après la montée sur Coulommes les cuisses pour suivre le G1 ne sont plus là. Au bout de 50 bornes on forme un G2 avec Gaëtan et on termine la deuxième partie de cette sortie à une allure plus paisible. Mais revenons au BRM.

Thierry. Vendredi 31 mars 21h00.
Ça y est: vélo prêt, bidons pleins. Habits choisis et prêts pour le lendemain. Tout est dans la voiture. Les sandwichs jambon fromage et le cake jambon fromage de chèvre, prêts au frigo avec un post-it sur la table de cuisine « sortir les sandwichs ». Ça arrive l’histoire du cyclo qui part sans ses bons sandwichs. Allez, au lit à 21h20.

Vince. Vendredi 31 mars, 16h00.
Un vent très fort souffle, avec des rafales annoncées à 80km/h. J’hésite à prendre le vélo pour aller à Chelles, mais je me lance quand même. Jusqu’à Jossigny mieux vaut bien serrer le guidon! Ça promet pour demain! A partir de Conches puis Gouvernes ça va mieux, le relief et le tissu urbain atténuent les effets du vent. Arrivé à Chelles je trouve rapidement mon hôtel, je fais quelques courses pour le lendemain, me trouve un petit restau et me couche tôt: réveil à 4h00! Mieux vaudra être en forme: Fred avec qui on avait prévu de rouler ensemble est forfait à cause de ses allergies et un fort vent est toujours prévu.

Thierry. Samedi 1er avril.
3h20: tiens l’alarme sonne. Ben oui, il faut se lever. La nuit fut courte. Vite endormi mais vite réveillé à regarder souvent l’heure du radio réveil. Allez, un brin de toilette pour se réveiller. Le bol de café avec le petit déjeuner habituel et hop, direction le nord de Chelles pour rejoindre le départ inédit du BRM 300 de l’Audax Club Parisien. Sur place à 4h48, je retire ma carte de contrôle car préalablement inscrit. Ya du monde!! malgré le vent bien présent et le crachin. Les gentils organisateurs sont bien là, tout sourire et un petit ravito de départ bien fourni!
Je retrouve rapidement Nicolas de Thorigny, vieil ami de randonnée (qui a réussi les 5 derniers Paris Brest Paris) et son jeune fils de 18 ans. On se connaît depuis presque 20 ans. On roule à nouveau ensemble pendant les congés scolaires depuis la Toussaint 2022. On a planifié de rouler ensemble sur ce 300. Je cherche Vincent et Frédéric mais je ne les vois pas. Ils ont prévu de le faire ensemble pour mener à bien le projet de leur premier Paris-Brest-Paris. Pas évident. On se ressemble tous un peu avec nos gilets à haute visibilité jaune. Fini les départs par vague de 20 que je connais depuis 1995. Départ libre maintenant.

Vince. Samedi 1er avril.
4h00. Réveil, petit déj rapide, dernier coup d’œil à la météo pour choisir la tenue. La température est autour de 10-12° toute la journée. Vent, averses… je fais le pari d’un cuissard court et de deux gilets sans manche au-dessus d’un sous-vêtement à manches longues, histoire de sécher au plus vite quand on se fera arroser. J’arrive au départ un peu avant 5h00. Je cherche Thierry, sans succès, mais je rencontre pas mal de connaissances faites sur les brevets de l’an dernier, notamment le 600. On taille le bout de gras en prenant un petit café. Je partirai vers 5h20 dans un petit groupe sympa qui explosera dans la montée de Pierre-Levée, même si vent dans le dos elle est quand même moins méchante. Jusqu’à la Ferté avec ce vent plein Est, c’est easy-peasy.

Thierry. Samedi 1er avril. 5h04.
C’est parti pour notre trio. Heureusement que nous avons maintenant le GPS car pour parcourir les 5 premiers km jusqu’au pont de Gournay, aïe! Après, on connait. On passe devant le château de Champs (je vous conseille la visite de son parc à pieds en entrée libre sauf le lundi), Torcy, Guermantes… On contourne la Val d’Europe par Serris, Bailly et hop Crécy. Ça roule facile. Nous avons le vent dans le dos. la longue côte de Crecy vers Pierre-Levée se monte plus facilement. Contrôle à Jouarre dans une des deux boulangeries ouvertes. Nous ne resterons pas longtemps car avec le crachin, dès que l’on s’arrête, ça refroidit. On repart à trois en direction du contrôle de Provins. Là, on change de cap, on prend le vent de côté et il est bien présent. Peu d’abri surtout sur les plateaux avec des champs à perte de vue. On arrive sur la ville haute de Provins par la porte de Jouy après une belle montée. Deux bénévoles de l’ACP sont présents pour valider notre passage sur nos cartes de contrôle. On mange de nos sacoches et on repart à la recherche de boissons car les bidons se vident. Pas grand chose d’ouvert dans la vieille ville ni en bas. Ouf, à la sortie de la ville un cimetière et le robinet n’est pas en hors gel. Vite le plein des bidons. A partir de là, début du secteur accidenté du parcours et d’un vent défavorable fort sur les plateaux. Environ 15 bornes après Provins, je change de vitesse et… rien. Je recommence, rien: ça clique dans le vide. Je m’arrête et comprends vite que le cable du dérailleur arrière vient de lâcher.
Merde, de quoi augmenter le rythme cardiaque!
Après réflexion, je serre la visse haute du dérailleur pour régler la course basse de ce dernier. Cela me permet de laisser la chaîne sur la 4ème vitesse soit sur le 15 dents. Je repars donc sur deux plateaux, au choix 48-15 ou 34-15. Pas évident mais comme nous sommes juste à trois sans aller très vite, ça peut aller. C’est qu’il reste 188 km à faire. On arrive ainsi au contrôle secret (pas très secret) de Vallery au km 154. Plein d’eau, une part de flan et de pudding au bar « au bon soleil » et c’est vrai: il y a du soleil et les nanas de l’ACP et leurs sourires. On repart pour le prochain contrôle à Chateau-Landon. Là, on le sait, c’est vent pleine face. J’ai un peu de mal avec les développements très limités. parfois, je mouline trop parfois je passe en force mais les jambes sont bonnes. Environ 15 kilomètres avant le contrôle, qui je retrouve ????

Vince.
Je pointe au contrôle de Provins, me ravitaille et repars rapidement. Cette section jusqu’à Chateau-Landon risque être épique. 90 bornes vent pleine face, 900m de d+, ça va piquer! Je passe en mode économie d’énergie. Toujours une dent au dessus, tu laisses l’esprit divaguer et tu enroules les kilomètres. 15 km avant Chateau-Landon j’aperçois un groupe bien formé dans mon rétro. Je baisse un peu le rythme, le groupe se rapproche. J’aperçois un maillot jaune et bleu, pas de doute, c’est Thierry! Je fais signe au moment où il me rattrape mais il ne m’a pas vu et me double sans broncher. Je reviens à sa hauteur. Il m’explique ses déboires de dérailleur. On roule tranquillement jusqu’à Chateau-Landon pour une petite pause bien méritée au soleil près de l’église. Rendez-vous est pris chez un vélociste à Fontainebleau pour la réparation du dérailleur.
Nous repartons à quatre. Avec de bon relais, à allure relativement tranquille, sous un soleil qui se montre enfin et un relief apaisé le long de la Seine, la section Chateau-Landon/Fontainebleau est facilement avalée. Arrivés à Fontainebleau nous prenons bien entendu la photo mythique devant le château et nous rendons chez le vélociste. Il annonce 1/2h pour effectuer la réparation. Le temps d’aller prendre un pot en terrasse pour une pause bien méritée. Jusque là, tout va bien. Sauf que les averses se mettent de la partie. Des trombes d’eau bien orageuses. Ça ne dure pas longtemps, mais ça tombe dru! Nous apprendrons à l’arrivée que certains ont pris de la grêle. Nous revenons chez le vélociste récupérer le vélo de Thierry. Le temps de payer nous échappons à un court mais beau déluge et regagnons rapidement la trace du parcours. Le contrôle est sensé être à moins d’un kilomètre mais… nous ne l’aurons toujours pas trouvé en sortant de Fontainebleau. Je propose de pointer dans le premier bar venu mais Thierry et son copain décident de revenir au point de contrôle, 2km en arrière. Vu le retard déjà pris je préfère continuer et pointe à 100m dans un bar (très sympa d’ailleurs).
Après Fontainebleau et la traversée de la Seine à Fontaine-le-Port on retrouve la partie sud du terrain de jeu habituel du VCVE, notamment bien entendu depuis le château de Blandy. Là ça se corse un peu. 18h30. Pluie, vent, froid, 1h30 de retard sur le tableau de marche théorique… A partir d’Ozoir-la-Ferrière il faut remettre l’éclairage, on retrouve un trafic automobile important et un tissu urbain de plus en plus dense sur toute la fin du parcours. Voitures, feux de circulation, route mouillée, il faut en permanence être extrêmement attentif. L’arrivée à Chelles à 21h00 est une vraie libération. L’ACP a bien fait les choses à l’arrivée: boissons chaudes, sandwichs, petite bière. Thierry arrive un peu plus tard, vers 21h15. Je rejoins mon hôtel à quelques kilomètres, prends une bonne douche et m’endors aussitôt allongé!

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ROUTE BRM 200KM Groupe 1 sa 11 mars

12 mars 2023 by Thierry Morlet

Parfois, dans la vie, faut de la chance!! et là, un bel exemple.

la veille, un temps tempétueux qui aurait certainement fait annuler le brevet et comme prévu depuis trois jours seulement, une très bonne météo pour début mars.

certes, un peu frais au départ mais un vent assez faible de face , 2°7 mais pas une goutte d’eau alors qu’il y avait un risque de neige fondue en fin de nuit.

Bref, la bande des 5 « g1 » ( Jean-Marie dont je tairai l’âge, Vincent, Frédéric, Patricia et moi) croisait la bande du g2 sur le parvis du gymnase du Cosec Lagny au départ en se souhaitant bonne route.

Un départ à allure maitrisée, loin des départs rapides qui nous menait au contrôle historique de Mt st père à 30 de moyenne.

Beaucoup de participants sur la route alors à partir de la vallée de la Marne, la cohabitation des nombreux groupes et des voitures fut parfois un peu tendue.

Innovation cette année puisqu’après des décennies du départ de Noisiel et encore plus vieux de Champs, nous partions de Lagny donc l’Audax club Parisien a modifié le parcours pour trouver les 202 km.

petite nouveauté en passant par la côte de Voulangis . Puis nous retrouvons la longue montée de Crecy . En haut, on se regroupe pour de bon.

Contrôle de Mt st père à 10h50, petit village de 700 habitants 10 km après Chateau-Thierry. L’unique bar , lieu historique du contrôle est re-fermé après une reprise il y a peu.

Les organisateurs ont bien les choses avec le prêt de la petite salle des fêtes de la commune ( merci la mairie) pour le contrôle. On a la possibilité de remplir le bidons. Des petites choses sont à manger et même de faire des petits sandwichs. On a prévu notre ravito mais une banane et des cacahuètes qui trainent, on ne résiste pas.

Notre arrêt est long . jean marie part devant pour un besoin naturel et comme il a une douleur dans un quadriceps, il repart 12 mn avant. Nous ne le reverrons qu’une dizaine de kilomètres avant Rebais!

Après Mont saint Père, un peu de plat et hop le toboggan après Corrigis, Monthurel. Ca monte bien, ca descend ca remonte.

Cette partie du parcours est sans doute celle la plus campagne de notre parcours.

Sur le retour, passage à Montmiral sans encombre  puis Rebais à 13h27. Pointage, une boisson rapide et on repart en ayant alléger la tenue puisqu’il fait environ 10° et du soleil.

Partie plate traditionnelle que l’on connait bien puis nouveau tronçon par Guerard, les vergers de Prémol, Dammartin. Tigeaux sera la dernière côte du jour.

Nous finirons bien groupés , sans chercher à rouler le plus vite possible malgré un petit vent favorable.

Une bonne sortie collective.

On a beaucoup pensé au G2 qui finira un peu plus tard avec une totale réussite. Bravo à eux , avec peu de kms d’entrainement pour certains.

Une très belle organisation de l’Audax club Parisien qui a offert à l’arrivée un ravito gratuit et d’une coupette de Champagne!

Thierry M

 

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BRM 200 Lagny sur Marne 11/3/23

12 mars 2023 by Claude Enzer

BRM 200 LAGNY SUR MARNE GROUPE 2

11/3/23

José, Denis, Gilles, Gaétan, Claude

La veille, la météo était exécrable, d’où quelques abandons en Gr2. Il ne restait donc plus que 5 guerriers prêts à en découdre sur ce BRM historique profondément modifié. Les points d’accueil, le tracé, et l’état d’esprit, il ne reste plus rien de l’ancien ACP ! …et on ne regrette rien !

Après brève discussion entre Gr1, futurs PBP et le Gr2, les 5 guerriers s’élancent vers 7h15 du collège Marcel Rivière à l’entrée de Lagny. Nous partons doucement, tout le monde étant extrêmement prudent sur ce BRM de début de saison. La vitesse de croisière est de l’ordre de 22 à 24 km/h et le sera quasiment tout le parcours. Pas de vent, température quasi parfaite, du soleil. J’avais prévu une météo parfaite, nous l’avons eu, eh eh !! Bon d’accord, je n’y suis pour rien et je vous rassure, mes chevilles n’ont pas gonflé !

A Jossigny, à gauche, Bailly, Villiers et première difficulté, Voulangis, monté tranquillement, chacun son rythme. En haut, la compagne de Gilles, le local de Voulangis nous attendait. Quelques minutes de discussion et nous voilà repartis. Le parcours était de temps en temps sur l’ancien parcours, puis s’en éloignait. A l’aller, la grosse différence fut la rive gauche de la Marne au lieu de la rive droite, beaucoup plus tranquille au niveau des voitures. La descente de la Montapeine vers Saacy fut un point fort ! Progression régulière jusque Chézy, où nous avons traversé la Marne, direction Château Thierry. Au rond-point une délégation gilets jaunes bloquait l’accès à la zone commerciale. Nous avons franchi ce rond-point avec un grand sourire et sans souci ! Arrivée à Mont St Père pour le premier contrôle vers 11h55. La salle où avait lieu le ravito ressemblait à un champ de bataille. Visiblement nous n’étions pas les premiers (on va même dire qu’on était dans les derniers !) Mais il restait du saucisson, du pâté, des chips, du chocolat chaud bien apprécié par José, bref, ce fut parfait ! Nous avons également dévoré nos propres sandwiches. Départ en direction de Rebais au bout de 35 mn de pause. Immédiatement, Gilles nous demande un arrêt café à Montmirail ! Pas d’objections de notre part, il faudra juste y aller, eh eh ! Le petit village de Connigis nous fit bien mal aux pattes, mais que la route fut belle jusque Montmirail. Au lieu d’une longue route monotone avec des voitures, superbe route avec de belles maisons, tours, châteaux et quasiment déserte. Denis, suite à un effort mal anticipé dans un village, (démarrage en côte) se plaint de crampes dans la cuisse. Il devra faire avec jusque Lagny, celle-ci ne le quittant plus. José est fatigué mais gère superbement. Gilles, plutôt derrière le matin, est maintenant le plus souvent aux avant-postes.  Arrivée à Montmirail, nous fumes reçus par une patronne super gentille et souriante où nous avons passé un bon moment ! Rebais, le deuxième contrôle n’est plus qu’à une petite trentaine de km. Là encore de superbes petites routes en passant par Montdauphin jusque Rebais. Pointage rapide puis départ pour la dernière partie. Nous roulons tranquillement, montant les bosses à notre allure, regroupement indispensable en haut de chaque bosse ! Tigeaux qui faisait peur à Gilles s’est monté comme les autres ! Et donc arrivés à Lagny à 19h05, soit 5 mn plus tard que l’heure que j’avais prévu le matin. Perfect timing !! Les 5 compères étaient bien sûr fatigués, mais contents de ce beau parcours effectué ensemble. La coupe de champagne, offert par l’ACP fut bien apprécié, bien entendu !

Ensuite, chacun est rentré chez soi, en voiture pour la plupart, en vélo pour ce qui me concerne.

Une bonne nuit de sommeil et ce matin, pour ce qui me concerne, juste un peu de courbatures et même pas mal au dos !!  Apparemment, il en est de même pour tout le monde !

 

Claude

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[Route Longue Distance] Brest Mont St Michel

26 octobre 2022 by Claude Enzer

Brest – Mt St Michel

468 km – 3618m D+

Alain Kolopp – Didier Garzino – Nicolas Grappin – Claude Enzer

13 – 16 octobre 2022

 

 

13/10 – Brest – Carantec (St Pol de Leon)

122 km – 12h00 – 1062m D+

 

RER à 5h14, traversée de Paris à la frontale jusque Montparnasse et TGV à 7h30, parti à l’heure et arrivé à l’heure à Brest après un voyage sans histoire. Nicolas, qui inaugure son nouveau vélo et Didier ont mis leur vélo au crochet. Alain et moi, on a été obligés de les mettre sous housse (3 crochets max dans le train, cherchez l’erreur !) Mais avec nos nouvelles housses, remonter le vélo ne prend que 2mn ! Pointage à la gare, puis départ cap à l’ouest, direction du Conquet, mais d’abord une petite friandise dans une boulangerie ! Un peu de discussion avec des locaux et nous voilà partis. Le temps est plus que couvert puisque nous ne voyons pas trop le paysage, …surtout quand il pleut ! Mais bon, nous sommes en Octobre et en Bretagne et en plus, c’était prévu ! Nous avons 125b de prévu cet après-midi, nous ne trainons donc pas. Photo au panneau du Conquet, puis cap au Nord pour la côte. Les routes sont fréquentées, pas trop agréables, surtout sous la pluie. Petit arrêt un peu avant St Pol près d’un camping fermé. On ne s’est arrêté que 3 mn et c’est le moment qu’a choisi un camion pour s’arrêter à 1m de nous pour ramasser des bennes à ordures. On est donc repartis rapidement. Pointage à St Pol dans un salon de thé, où je constate que j’ai perdu le porte-monnaie commun, probablement à cause de ce satané camion ! Grrr ! Mais bon tant pis !

Le passage du pont de la corde, fut un peu délicat de par les routes utilisées, mais passage sans souci.

Arrivés au gîte, à Carantec, 8km après St Pol, choisi par Didier. TB accueil et le repas fut super, en présence de nos hôtes et d’un couple de médecins.

St Pol étant l’une des capitales de l’agriculture en Bretagne, nous passerons notre temps à voir des champs de …choux fleurs !

14/10: Carantec – Plougargan (St Brieuc)

171 km – 10h20 – 1669 m D+

C’est ce que nous pourrions appeler une belle journée de galère ! Départ sous une pluie fine jusque bien après Morlaix, passé sans s’arrêter mais sans galère. Alain ne voit plus rien avec ses lunettes et doit s’arrêter fréquemment. Didier se plaint depuis le départ de freins qui ne fonctionnent pas bien. Il s’arrête donc fréquemment pour jeter un œil et procéder à des réglages. Arrivés à Lannion, nouvel arrêt, il me dit que tout va bien, nous partons, montons une bosse, on s’arrête et … plus de Didier ! On attend, tel sur messagerie, Nicolas redescend au cas où, personne ! Après 30mn, on décide de repartir vers Trébeurden. Là, crevaison d’Alain, 1h d’attente au resto local, je vais donc chercher des sandwiches pour tout le monde à 4km de là. Nicolas rétablit le contact avec Didier qui est en fait au contrôle suivant à Ploumanach. Crevaison réparée, sandwiches avalés, on retrouve Didier dans un supermarché à l’entrée de Ploumanach où il a déjà pointé dans une biscuiterie. Nous pointons aussi avec une dame très gentille et qui connait les cartes des relais ! Nous repartons sous la pluie (elle ne nous a quasiment pas lâché de la journée) et en traversant un village, explosion du pneu de Didier. On répare avec un emplâtre et la réparation tiendra jusqu’au gîte de Ploufragan au sud de St Brieuc. Nous nous rendons directement au gîte. Le parcours passe par une ligne droite et plate de 16 km, avec beaucoup de voitures. Ça sera le grand regret de ce relais : Trop de routes avec de la circulation. La côte n’est jamais loin, mais il n’y a quasiment pas de routes qui la suivent. Bon accueil par le fils de la proprio. Le restaurant italien est à 300m …sous la pluie ! Super accueil et repas à base de ..pâtes bien entendu! Et ensuite,  .. Dodo bien mérité !

15/10: Plougargan – Hirel (Cancale)

149km – 10h00 – 1415 m D+1

Le lendemain, petit déj servi par le mari ! départ vers 8h40. Pointage à Yffiniac dans un tabac tenu par une marâtre ! Mais comme elle a un tampon, pas grave !  Au bout de quelques km, Didier se plaint de son pneu AR, vous savez, celui qui a explosé la veille ! Eh ben rebelote, il re explose ! du coup la blessure du pneu fait quasiment ¼ de la circonférence. On a une pensée émue pour F. Puchelle, le roi du pneu de rechange ! Impossible de continuer ! On répare et par chance, il y a un vélociste à St Alban, 10km plus loin… et il a un, pas 2, pneu de 23. …et 2 chambres. OK, on prend tout ! La chkoumoune pourrait continuer !  Car ensuite, c’est le désert vélocipédique ! En ce samedi, on a de la chance, la météo est correcte, les routes sont un peu plus tranquilles que la veille. Passage au cap Fréhel, magnifique. Puis, en suivant la côte, St Cast où a lieu un pointage dans une agence immobilière, tout étant fermé ! Normal c’est un samedi après-midi ! La sortie de St Cast est à 11%, ça remet rapidement en jambes ! Nous continuons notre progression de nouveau sur des routes à fort trafic. Passage de Dinard, descente vers l’usine marémotrice puis montée de l’autre côté. Toujours du trafic ! St Malo est traversé sans un regard, direction Cancale. Toujours du trafic, nous roulons quasiment tout le temps en file indienne. Après Cancale, où nous pointons rapidement, beaucoup de boutiques sur la plage qui vendent des huitres, la route est plate, mais toujours beaucoup de voitures. On arrive à Hirel, où nous trouvons rapidement notre gite pour la nuit. Le restaurant est à 400m, on y a là aussi très bien mangé. Compte tenu du prix de l’énergie et de la sobriété assumée, à notre sortie le village est plongé dans le noir total. C cool !

16/10 : Hirel – Mt St Michel

45km – 2h20 – 98m D+

 

Dernière étape minuscule mais nécessaire. Nicolas bosse ce soir et peu de trains au départ de Pontorson. Son départ est prévu à 11h30 pour Rennes, puis TGV. Quant à nous, c’est 18h30 en TER jusque Foligny, ensuite TER jusque Paris. Nous partons donc tranquillement en discutant jusque Pontorson, ville finalement plus importante que je ne le pensais en arrivant par l’ouest. Là, séparation avec Nicolas qui va attendre tranquillement son TER pour Rennes. Quant à nous, départ par les pistes cyclables jusqu’ au Mont. Nous nous arrêtons juste pour quelques photos et admirons le Couesnon, la rivière, qui par un habile système de vannes et de retenues permet de désensabler le Mont et de lui redonner sa splendeur d’antan. Nous prenons le pont d’accès, réservé au piétons, cyclistes et à la fameuse navette. Nous pointons notre carte d’arrivée à l’office du tourisme qui sert aussi de poste. Un diplôme nous est remis par une demoiselle absolument charmante. Pour moi, ce dernier tampon est symbolique puisqu’il conclut mes 20 relais et donc mon tour de France ! Une page est tournée, d’autres aventures suivront l’année prochaine sous une autre forme !

Nous montons jusqu’en haut du Mont en poussant / portant les vélos au milieu d’une foule plutôt bienveillante. Arrivés en haut, de la place pour laisser les vélos ! Nous en profitons pour nous rassasier avec une galette et un dessert. Puis nous redescendons. Là, quelques gouttes de pluie, il est donc temps de repartir vers Pontorson. Erreur fatale : Plus nous parcourons les 8 km, plus il pleut. Nous arrivons trempés. Heureusement un café est ouvert et nous allons sécher et attendre plusieurs heures. 50mn de TER nous emmène à Foligny, gare qu’il faut absolument visiter. Il existe la diagonale du vide, là, nous sommes en présence de la gare du vide. Impressionnant ! Nous attendons 1h le TER qui vient de Granville. Le voyage jusque Montparnasse se passe bien, seulement 10mn de retard. Il nous faut maintenant faire fissa pour rejoindre la gare de Lyon et récupérer un des derniers RER jusque VE. Didier en profite pour tomber, chaine bloquée, on le pousse jusque gare de Lyon et nous chopons l’avant dernier RER à 5mn. Je procède à la remise en état de la chaine de Didier à la « Mac Gyver » dans un RER plutôt bondé. Début de la réparation Gare de Lyon, fin à Vincennes ! Les passagers sont morts de rire ! Le reste fut cool. On se sépare avec Didier qui repart vers Magny, pendant qu’Alain et moi, traçons vers Coupvray / Lesches.

Fin de cette rando qui nous laissera à tous les 4 que des bons souvenirs.

 

Claude, Alain, Didier, Nicolas

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Ocean’s ride

8 août 2022 by Vincent Aguilera

31 juillet/1er août 2022

de la Cerdagne aux Landes en passant par le Gers

Vince

Au programme cet été deux semaines à la montagne fin Juillet, à Bolquère près de Font-Romeu dans les Pyrénées Catalanes, suivies d’une semaine au bord de l’océan début Août, à Biscarosse dans les Landes. L’idée d’y greffer un périple vélo longue distance a germé début juillet. L’organisation s’est précisée en début de deuxième semaine à Bolquère: prévisions météo au top pour le weekend à venir, il ne reste plus qu’à définir l’itinéraire. Le parcours total fera 480 bornes divisé en deux journées de 240 bornes. Les étapes émergent: Mirepoix pour le samedi midi, le sud de Auch pour le samedi soir, Eauze pour le dimanche midi, arrivée à Biscarrosse.

Une recherche internet permet d’identifier rapidement un hébergement pour le samedi soir: le bikecamping de Villefranche-d’Astarac. Le site précise « Should you telephone and there is no reply, we are more than likely out cycling »… c’est plutôt bon signe! Je prends contact avec mon hôte, Eliane. On se comprend bien, on parle frenglish tous les deux. Je réserve une formule « caravane ».

Bon, ne reste plus qu’à pédaler… et là ça se complique. Mercredi nous avons en famille fait une très belle randonnée pédestre, l’ascension du pic Carlit depuis le lac des Bouillouses, une montée à 2900m avec près de 1000m de d+. A la descente je suis parti fou en descendant à moitié en courant façon trail. C’était bon… mais ça fait très longtemps que je n’ai pas couru, et encore plus longtemps que je n’ai plus la fraîcheur et la légèreté du cabri de printemps. Du coup énormes courbatures jeudi et vendredi, du genre à te faire vraiment réfléchir à trois fois devant chaque marche de chaque escalier. Samedi matin au réveil je serre encore très fort la rampe de l’escalier pour descendre à la cuisine. Au moins je ne descends plus les marches une à une, ça devrait passer! Petit-déjeuner, préparation des bagages, je fais dans le minimal: coupe-vent, brosse à dent/dentifrice, short/tee-shirt, chargeur de téléphone.

6h25, départ pour Mirepoix. 114 bornes, en théorie ce n’est que de la descente puisque l’altitude passe de 1600m à 300m. En pratique il y aura quand même 1100m d’ascension. Quand on vous dit que la différence entre théorie et pratique est plus grande en pratique qu’en théorie. Les premiers coups de pédales seront un peu douloureux. Je prends soin de bien mouliner les 40 premiers kilomètres. Heureusement que je les ai reconnus en début de semaine car le brouillard est épais depuis la Llagonne, le long du lac de Matemale et jusqu’à Puyvalador. Il se sera complètement dissipé pour permettre de découvrir, depuis une petite route accrochée à flanc de montagne au sein du parc naturel TM71 (du nom de la magnifique grotte qu’il protège), les fantastiques paysages de la vallée de l’Aude, canyon creusé dans les plis d’un manteau de chênes et de châtaigniers. Vigilance quand même: entre petits éboulements et micro-tunnels taillés dans la roche, mieux vaut ne pas trop lever les yeux de la route. Le relief s’adoucit le long de la vallée de l’Hers qui conduit jusqu’à Mirepoix.

Arrivé à Mirepoix je cherche rapidement un sandwich pour pouvoir prendre un peu de temps à visiter la ville médiévale extrêmement bien conservée, la place des Couverts, la cathédrale (réinterprétation par Viollet-le-Duc d’un édifice dont la construction aura duré six siècles) et son orgue unique. La fraîcheur des lieux invite à une méditation siestale, spirituellement beaucoup plus riche que la sieste méditative. C’est tentant, mais l’après-midi va être longue! Je repars direction Villefrance-d’Astarac. 130 bornes dans le relief vallonné du Gers, avec un peu moins de 700m de d+. La chaleur de l’après-midi et le vent, de face et qui a bien forci depuis la fin de la matinée, corsent un peu l’affaire. En cours de route j’informe régulièrement de mon avancée la famille et mes deux mentors du club, Thierry et Claude, par l’intermédiaire du groupe WhatsApp créé pour l’occasion. Leur soutien fait le plus grand bien. J’arrive au bikecamping à 19h01 pour une arrivée prévue à 19h00, bien vu! Jusqu’au dernier instant je pensais que j’aurai un peu d’avance, mais Eliane m’avait prévenu d’une petite surprise à l’arrivée. Tu m’étonnes! Un bon vieux raidard à 15-16% pour grimper jusqu’au gîte, ça finit de te dessécher le gosier!

Heureusement la première question d’Eliane sera: est-ce que tu aimes la bière ? Après la soif (une bière pour chaque jambe) on passe rapidement à la satisfaction des autres besoins élémentaires du cyclo rôti au soleil: manger, se laver, dormir. En moins de temps qu’il n’en faut pour le dire elle m’explique l’hébergement (un lit dans une ancienne caravane, l’accès à une zone cuisine/sanitaires) et amène le repas: pizza, salade de fruit, mousse au chocolat. Attablé à l’extérieur je savoure au soleil couchant en contemplant le panorama magnifique de la campagne gersoise et en profitant de son calme apaisant. Mark son mari passera discuter, un peu de tout et surtout de vélo. Rendez-vous est pris pour le petit-déjeuner demain 6h00. Je mets en charge les bidules électroniques (GPS, téléphone) et direction douche/lessive/dodo. Au matin, en plus du café croissants, Eliane me fournit une banane pour la route. Avant le départ nous ferons une petite séance photo au soleil levant. En résumé un accueil éminemment chaleureux et extraordinairement bien adapté aux besoins du cyclo randonneur, le tout pour un prix plus que très contenu! J’espère chers Eliane et Mark que votre entreprise rencontrera tout le succès qu’elle mérite.

Cap sur Eauze, 96 bornes, 860m de d+ et toujours ce vent de face qui forcit en même temps que le soleil monte et chauffe le bitume. Ma traversée du pays d’Auch passe par Vic-Fezensac, fief du Tempo Latino, plus grand festival européen de musiques latines et afro-cubaines. J’y trouve cette ambiance particulière d’une grosse fête au matin, quand tu ne sais pas trop si les humanoïdes béats que tu croises sont tout juste réveillés ou pas encore couchés. J’aurais bien pris un café mais je tiens à être à Eauze avant midi: on est dimanche, Eauze est mon dernier point de ravitaillement à peu près certain avant la traversée des Landes. Les cultures du Gers cèdent peu à peu la place aux vignes de l’Armagnac. Dans une montée à quelques kilomètres d’Eauze un jeune cyclo me rattrape. On commence à papoter. Il s’appelle Théo, termine sa sortie du dimanche avec un copain et semble passionné de longue distance. Il habite tout prêt et m’invite à manger un morceau chez lui. J’accepte l’invitation avec plaisir. Nous passons un très agréable moment dans sa propriété à échanger sur nos expériences cyclotouristiques. Au moment du départ je prends quand même bien soin de ne pas confondre eau et Armagnac pour le remplissage des bidons! Nous échangeons nos coordonnées, j’espère que nous aurons un jour l’occasion de faire un bout de route ensemble, qui sait…

Je reprends mon chemin et arrive à Roquefort, celui des Landes, sur le coup de 15h00. Petit café en terrasse et récap de l’étape: sur les 130 bornes de l’après-midi je viens d’en faire 50 qui comprennent l’essentiel des 500m de d+. Les portions roulantes ont été avalées à une vitesse correcte, la moyenne depuis Eauze est à 24 km/h. Je me sens plutôt bien, j’ai déjà pratiqué les routes landaises à l’époque maintenant lointaine où je faisais du triathlon dans la région. C’est donc plutôt confiant et la fleur au fusil que j’imagine mettre tout à droite et en avant Guingamp, avaler les 80 bornes restantes en trois heures max… j’ai bien vite déchanté!

Le vent a vraiment forci. Il est assez constant et de face ou trois-quart face. La chaleur, sans être caniculaire, est élevée. Dans certaines lignes droites, vent de face, je suis sur le petit plateau à 14km/h! L’eau chauffe dans les bidons et devient impossible à boire. Le ciel est barré d’une étrange traînée. Je croise à deux reprises des camions de pompiers. J’apprendrai en arrivant que le feu de Landiras a repris et que le village de Mano a de nouveau été évacué. Et en même temps les canons d’irrigation continuent d’arroser des maïs secs comme des rouleaux de papyrus de l’ancienne égypte. Et soudain c’est le déclic! Il m’aura fallu du temps mais je crois que je commence à comprendre « en même temps » (je parle bien entendu du film de Kervern et Delépine). C’est très simple: les pins brûlent et en même temps tu arroses du maïs sec; tu te plains de la chaleur et en même temps tu mets la clim; tu trouves le gasoil trop cher et en même temps tu roules dans des bagnoles de plus en plus grosses. Et comme ça, en même temps, ça va aller mieux!

Labouhère, 18h00, 30 bornes de l’arrivée. Heureusement un troquet est ouvert. Ce doit être le seul du coin. Pas mal de soiffard-e-s sont là, les discussions sont animées. Je prends un jus de fruit. La patronne sympa remplit les bidons moitié eau moitié glaçons. On entame la discussion, elle demande où je vais d’où je viens. Elle et les piliers de son établissement n’en croient pas leurs oreilles quand ils apprennent que je suis parti hier matin d’un village des Pyrénées près de Font-Romeu. Ça permet à mon voisin de comptoir d’entamer le récit de ses fougueuses épopées cyclistes de jeunesse. Enfin, de son unique voyage de 400km pour rejoindre Châtellerault. Enfin, des premiers 200km parce malheureusement un oignon d’échauffement au pied l’a contraint à abandonner son périple, et par suite ses autres rêves de voyage en vélo. Je termine mon jus de fruit, décline poliment l’invitation faite à contempler l’oignon briseur de destin, salue cette sympathique assemblée et reprends ma route. Je mettrai encore une heure et demi pour arriver à Biscarrosse, profiter d’une bière fraîche et surtout d’une très belle semaine en famille.

Et maintenant, cap sur les 24h du Mans vélo les 27 et 28 août prochains, en équipe de quatre cette année !

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Baptême des 200km pour Denis et José, 9 juillet 2022

13 juillet 2022 by Vincent Aguilera

Baptême des 200km pour Denis et José

Le 9 juillet 2022

Rédigé par Denis

Ma première sortie aussi longue, 200km prévus. Départ de Magny-le-Hongre à 7h comme prévu, je retrouve Pascal, José, Ludovic et Frank. Nous passons par le haut de Magny et retrouvons Claude au rond-point d’Esbly.

Et voilà c’est le départ réel, direction Trilbardou, Etrépilly, Acy-en-Multien… Jusque-là je suis en territoire connu, puis je découvre de charmants petits villages que je ne connaissais pas, Antilly et bien d’autres. La route traverse alternativement des plaines et des bois, ce qui permet d’avoir de la fraîcheur vu la température. J’apprends à connaitre mes nouveaux équipiers en passant de l’un à l’autre tout au long de la route.

Arrivée à Pierrefonds, ville où il y a bien longtemps que je ne suis pas venu. Là je m’aperçois que je n’ai pas bien compris le principe du casse-croûte, je n’ai rien prévu. Heureusement je suis avec une équipe vraiment sympa et Pascal partage avec moi. Il y a une boulangerie ouverte et je vais donc acheter un autre casse-croûte en prévoyance pour déjeuner ce midi. Je n’ai prévu non plus de sacoche et le casse-croûte ne tient pas dans mes poches, c’est donc Ludovic qui est équipé d’un grand sac à dos qui le transportera.

Nous repartons en direction du Wagon de l’Armistices où nous ferons une pause, le wagon étant dans un hangar avec une entrée payante nous ne pourrons pas le voir. Départ en direction de Senlis à travers bois et sans voitures, nous nous arrêterons à Verberie pour déjeuner et prendre un café. Arrivée à Senlis, très jolie ville médiévale que j’aime beaucoup pour y être venu plusieurs fois, juste une petite crampe avant d’arriver qui passera très vite.

Pascal me donne un cachet et me conseille de boire beaucoup, ce que je fais rarement et je n’ai pris qu’un bidon, ce qui nous obligera à faire plusieurs haltes pour le remplir. Départ en direction de Chantilly, nous passons devant le château avec un arrêt, site toujours aussi remarquable.

Retour à la maison, nous nous arrêterons plusieurs fois pour remplir les gourdes et prendre des bains de pieds, Claude ayant mal aux pieds, voire pratiquement une douche pour José. J’avoue qu’ayant un pied abîmé qui me fait souffrir de temps en temps, cela m’a fait du bien.

Arrivée Magny vers 19h/19h30, je ne me souviens pas très bien, avec des distances allant de 220 à 240km pour chacun d’entre nous. J’ai passé une superbe journée avec une super équipe très attentive, j’avais une appréhension sur la distance mais tout s’est bien passé. Merci à tous, je suis prêt à récidiver, mais je serai mieux équipé, promis!

La merveille de ce circuit intelligemment tracé, nous sommes restés à l’ombre et au frais sur la plus grande partie du circuit. Les routes forestières bien lisses, désertes, dans un environnement sylvestre, un vrai régal. Cela a été, pour une grande partie, la clé de la réussite de cette sortie.

 

 

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BRM600 Le Perreux-sur-Marne, 25-26 juin 2022

4 juillet 2022 by Vincent Aguilera

Une histoire de TUC, de Solexine et de chambre à air

Vince, crédit photo José

Vendredi 24 juin.
Après un BRM 300 en avril qui m’a laissé bien rincé, l’impossibilité de réaliser un 400 en mai et un agenda familial en juin chargé d’heureux événements (dont en particulier la naissance de ma petite fille Aïna le 21 juin!), j’appréhende un peu ce 600. D’autant qu’il s’agit pour moi du vrai point de choix pour le Paris-Brest-Paris 2023. Après une année préparation intense à la longue distance, si ça ne passe pas c’est que l’objectif est trop ambitieux.

Je vise 35h de temps total avec une tactique simple: toujours rester « en dedans », pas trop vite au début, tranquille au milieu, calme sur la fin.

Révision de la mécanique: c’est évidemment aujourd’hui que le couple manette gauche/dérailleur avant décide d’entrer en crise. Je passe beaucoup (trop) de temps et pas mal de nerfs à tester et modifier des réglages sans réussir à aboutir à un fonctionnement satisfaisant: tant pis, on fera avec.

Samedi 25 juin, 3h00.
Couché à 23h00 hier soir, réveillé plusieurs fois… malgré cela le réveil n’est finalement pas trop difficile. Rendez-vous est pris à 4h00 avec José. Car oui, ce premier 600 se fera en mode grand luxe, avec voiture accompagnatrice que je retrouverai à chaque point de contrôle sur le parcours, tous les 100km environ. J’étais organisé pour partir en solo mais quinze jours avant le départ José m’a très gentiment proposé son assistance. J’ai sauté sur l’occasion car c’est l’organisation que j’envisage pour le Paris-Brest-Paris. Une très bonne occasion donc de tester la formule. Bon, une heure pour petit-déjeuner, s’habiller et préparer le chargement de la voiture, il ne faut pas traîner: réserves d’eau, de nourriture, matériel de réparation, chaise longue.

La dream team.

4h15: fin du chargement. José prends les commandes de ma voiture et nous arrivons au Perreux-sur-Marne à 4h40. La plupart des participants sont déjà là. Contrôle des équipements de sécurité, récupération de la carte de pointage. Le petit monde de la longue distance est représenté dans toute sa diversité: chaque engin est différent, depuis le carbone dernier cri jusqu’au vieux biclou hors d’âge, en passant par deux vélos couchés dont un caréné, certains chargés avec sacoche et bikepacking comme pour un tour du monde. Quelques cyclotes et globalement pas mal de jeunes, on sent le renouveau de l’esprit baroudeur amené par la mode gravel.

5h00: c’est le départ, au goutte-à-goutte pour éviter la formation d’un peloton au départ.

C’est parti!

Etape 1: Brasles. 97km, 777m d+.
Nous sortons de la zone urbaine au soleil levant par la piste cyclable des bords de Marne. Je roule par intermittence avec un petit groupe qui se fait et se défait. Dans la montée de Champs-sur-Marne un gars se retourne et me demande, l’air inquiet: c’est encore loin le départ ? Euh, ben, comment te dire… c’est dans l’autre sens et ça fait presque une heure qu’on est partis !! Il fait demi tour en catastrophe… et un grand fou rire ne tarde pas à traverser le groupe. Après Torcy on retrouve l’itinéraire du BRM 200 de Noisiel fait en mars avec Claude et Patou: Guermantes, Villeneuve-le-Comte (tout ça pour ça…), Tigeaux, Crécy-la-Chapelle, la D21 jusqu’à La-Ferté-sous-Jouarre puis la route des bords de Marne pour rejoindre Brasles par Château-Thierry.

9h00: arrivée à Brasles. Pile-poil l’heure prévue avec José! Je lui confie une mission de la plus haute importance: trouver du Bépanthène pour l’intégrité future de mon assise.

Les vélos couchés.

Etape 2: Bisseuil. 59km, 500m d+.
Le pointage de Brasles se fait rapidement. Plein des bidons avec un savant mélange d’eaux minérales, l’une qui va fort et l’autre riche en magnésium (mélange que José appelle « essence et Solexine ») et départ pour Bisseuil, au sud de Reims, à 9h10. Nous traversons le magnifique parc naturel de la montagne de Reims, au milieu du vignoble champenois et de ses domaines aux styles variés: du sobre, du clinquant, de l’artisanal, de l’industriel, du chic, du m’as-tu-vu, tous les goûts sont dans la nature!

11h40: arrivée à Bisseuil. Le pointage se fait dans un bar juste après le pont tournant sur le canal latéral de la Marne. José est garé sur la place un peu plus loin. Un peu de nourriture (salade de riz, fromage, banane), déploiement de la chaise longue et micro-sieste au soleil de 12h20 à 12h40.

Le pont tournant de Bisseuil.

Etape 3: Troyes. 114km, 614m d+.
13h00: plein de Solexine, bépanthénage soigneux et c’est le départ pour Troyes, la plus longue étape de ce périple. Pas de souvenir particulier sur ce tronçon, si ce n’est celui des magnifiques paysages vallonnés de l’Aube. Les sensations sont bonnes, la chaleur présente sans être intense. Mes mains commencent cependant à s’engourdir et j’ai de plus en plus de mal à changer de plateau avec ce dérailleur avant récalcitrant. Tant pis, je resterai sur la plaque jusqu’à la fin (pour les techniciens pas d’affolement, mon pédalier est un sub-compact 44/30).

17h45: arrivée au pointage de Troyes. Je commence à ressentir l’échauffement des plantes de pied que j’avais déjà éprouvé sur la fin du 300. José a fait connaissance de Didier Innocent, membre éminent de l’Audax Club Parision qui organise (entre autres!!) cette manifestation, et me le présente. Nous échangeons, je lui fais part de mes problèmes plantaires. Il me dit qu’il a failli abandonner un PBP à cause de ça et me refile le tuyau qu’un ancien lui avait transmis à l’époque: c’est tout bête, tu arroses les arpions. Je m’exécute, l’effet est immédiat! Bon à savoir! Pendant cet arrêt le ciel s’est assombri et la pluie commence à tomber au moment de partir.

Didier Innocent au contrôle de Troyes.

Etape 4, Troyes – Montbard, 96km, 918m d+.
18h30. Je parie sur une pluie légère et enfile juste un débardeur rétroréfléchissant. Après quelques kilomètres une pluie froide tombe franchement. Un petit arrêt sous un arrêt de bus s’impose pour enfiler un coupe-vent léger. Un bon point pour la pluie: l’échauffement plantaire a complètement disparu.

Cette étape vers Montbard s’annonce ardue: la pluie, le dénivelé (plus de 900m d’ascension), la nuit qui viendra en milieu d’étape, la fatigue de cette longue journée. Paradoxalement, c’est aussi la plus réconfortante, car c’est celle de la bascule: à l’arrivée à Montbard tu sais que tu vas pouvoir dormir (un peu), que tu auras largement passé la moitié du kilométrage total, qu’il te restera ensuite une journée entière pour faire un gros 200… bref, entre les gouttes, tu commences à entrevoir la fin.

J’en étais là de ces réflexions lorsque suite à un petit choc en descente le support du téléphone se désolidarise du guidon. Au bruit de l’impact derrière moi je devine que téléphone et support se sont séparés en percutant le sol… Le temps de freiner et de faire demi-tour fissa pour retrouver le téléphone me paraît très long. Alimenté par le moyeu dynamo, le téléphone me sert de moyen de communication bien sûr, mais aussi de GPS. S’il est explosé ou si une voiture le transforme en crêpe je serai un peu dans la mouhise! Je le retrouve: à part un petit éclat sur l’écran en haut à gauche, ràs. Le support est quant à lui irrécupérable. Je réfléchis deux secondes à une solution de réparation et pense au bout de chambre à air dans ma trousse de réparation. J’envoie un SMS à José pour lui dire que j’aurai 30 minutes de retard, puis réussis à arrimer le téléphone à la potence. Le bout de chambre à air masque une zone de l’écran mais les informations nécessaires au guidage restent visibles. Encore un peu de bricole pour adapter la fixation du câble de charge et roule ma poule. Le plus dur dans tout ça est de tapoter sur le téléphone, parce qu’un écran tactile sous la flotte c’est un peu capricieux! Hors de l’étui protecteur du support il a vite fait d’interpréter chaque impact de goutte comme l’appui d’un doigt sur l’écran… et il pleut encore beaucoup. Ça clignote de partout, c’est le Noël des applis, le carnaval d’Androïd, je dois m’y reprendre à au moins dix fois pour arriver à activer la fonction verrouillage de l’écran de l’appli de navigation.

Sunset in Burgundy.

21h30: un beau coucher de soleil débute. Allumage des feux. Petit à petit le faisceau de la lampe avant s’impose comme seule source de lumière. Le relief, montée ou descente, devient beaucoup moins perceptible à l’œil. Par moment tu ne sais plus trop si tu n’avances plus parce que tu n’as plus de jambes ou juste parce que la route monte… ou les deux. Dans le silence nocturne certains bruits sont amplifiés de façon démesurée: les gouttes d’eau qui tombent des arbres, les hululements de chouettes, et plus généralement tous les sons qui proviennent des sous-bois et dont on espère que leurs auteurs y resteront: pas envie de croiser biches effrayées ou sangliers apeurés!

23h45: arrivée à Montbard. Le pointage est en théorie prévu dans le bar chez Fred, sensé être ouvert jusqu’à 2h00 du mat. En pratique, c’est le kebab d’en face de chez Fred qui accueille les randonneurs et tamponne les feuilles de route. José a trouvé une place idéale pour passer la nuit, sur le parking de chez Fred. Il pleut quelques gouttes, impossible de dormir à la belle étoile dans la chaise longue. Tant pis, ce sera siège passager pour moi, siège conducteur pour José.

Dimanche 26 juin

Je dors bien jusqu’à 3h00, puis me réveille plusieurs fois de suite.

3h45: pas la peine de traîner. Je réveille José et nous émergeons lentement. La pluie s’est calmée. Nous petit-déjeunons tranquillement et je commence à préparer les affaires. Mission de la matinée pour José, quelques courses: bananes, Saint-Yorre et surtout, surtout… des TUC. Car, très grave erreur, flagellation et repentance, j’ai oublié mes TUC au départ.

Etape 5: Montbard – Joigny. 96km, 763m d+.
5h00: alors que j’ai eu du mal à retrouver et à mettre une paire de chaussettes archisèches comme dirait l’archiduchesse, voilà que la pluie revient dans la partie, et pas qu’un peu! Bon, j’aurais eu les pieds au sec trois minutes… c’est mieux que rien. Réinstallation du téléphone dans son support chambre à air et départ pour Joigny après avoir viré trois ou quatre escargots qui s’étaient tranquillement installés sur le cadre: aucun doute, on est bien en Bourgogne.

Les 15 premiers kilomètres le long de la Brenne sont plats comme la main. Ça se corse ensuite! L’essentiel du dénivelé est localisé entre les kilomètres 15 et 45. Trois longues montées et quelques belles bosses. Dans la première montée j’aperçois au loin une cyclote en gilet orange qui zigzague au ralenti: pente forte et fatigue extrême. Je la rattrape rapidement, elle répond à mon salut: ça va, rien de grave… mais son regard est lointain. Dans les longues lignes droites qui suivent un groupe de trois gros rouleurs me rattrape. Ils sont un peu surpris de me croiser à nouveau puisqu’ils m’ont déjà doublé hier en fin de matinée. On discute, je me colle dans les roues, je prends des relais, et on file ensemble entre 32 et 35 km/h sur trente bornes. Ça fait du bien d’avoir de la compagnie, de changer de rythme et de lâcher quelques watts, même si les relais serrés sous la pluie ce n’est pas le plus agréable en vélo… bon, mais faut pas que je m’emballe non plus! Pause pipi pour mes trois compères, je continue et retrouve mon rythme de croisière pour rejoindre Joigny.

Café crème.

9h15: café crème et viennoiseries à Joigny dans le bar où a lieu le pointage. Discussion technique avec José pour remplacer l’installation chambre à air/téléphone par le GPS vélo que j’avais prévu en secours, et faire en sorte qu’il soit connecté au moyeu dynamo pour être en charge permanente. Pendant que José mécano oeuvre je m’offre une micro-sieste.

José la bricole à l’oeuvre.

Oklm.

Etape 6: Joigny – Moret-sur-Loing. 74km, 536m d+.
10h15: départ de Joigny. Après quelques kilomètres les trois compères me rattrapent à nouveau. Je profite à nouveau du train une trentaine de bornes, le rythme est un peu moins soutenu, on discute de deux-trois broutilles, de Paris-Brest… mais surtout pas de Brest-Paris! Jean-Luc, l’un des trois compères, l’a encore mauvaise: il a du abandonner à Brest lors de la dernière édition en 2019.

Les trois compères.

13h30: arrivée à Moret-sur-Loing. Pointage puis direction le centre de ce très beau village pour déjeuner dans un petit resto en terrasse avec José. 14h30: petite sieste au grand air sur les bords du Loing.

15h00: départ pour la dernière étape. Plus que 70 bornes!!!

Etape 7: Moret-sur-Loing – Le Perreux-sur-Marne. 74km, 471m d+.
Dans la bonne grimpette au sortir de Moret-sur-Loing je rattrape un brevettiste, un des membres du groupe d’hier matin au départ. Il n’a pas l’air au mieux, mais ça devrait aller pour être dans les délais. De mon côté j’essaie de ne pas tarder: Aïna et sa maman sont sorties de l’hôpital aujourd’hui et une petite fête est prévue à la maison ce soir. Je ne festoyerai certainement pas jusqu’au bout de la nuit mais je ne veux pas rentrer tôt tard non plus! J’arrive encore à enrouler sur le plat et intersecte avec plaisir à plusieurs reprises l’itinéraire VTT que nous avons emprunté lors de notre rando club VTT début juin (l’épique épopée du Malesherbois): Fontaine-le-Port, Moisenay, etc. A partir d’Aubigny/Limoges Fourches je retrouve des routes connues de la partie sud de mon terrain de jeu habituel. A Brie-Comte-Robert l’ambiance redevient clairement périurbaine: automobilistes et deux-roues franciliens, pistes cyclables, trottinettes. Il faut nettement augmenter le niveau d’attention. Jusqu’au Perreux-sur-Marne le tissu urbain se densifie. Les nombreux feux de circulation et la densité du trafic imposent de fréquents démarrages et relances qui pèsent un peu après 600 bornes.

18h25: après avoir retrouvé sur quelques centaines de mètres le calme de la piste cyclable des bords de Marne c’est l’arrivée au Perreux… Je peux enfin savourer le TUC de la victoire!

Bilan
Après 610km, 4580m de dénivelé positif, 37h30 de temps total dont 27h30 de roulage, une bonne douzaine de litres d’eaux minérales et un seul TUC (mais quel TUC!), je me sens plutôt bien, en tous cas beaucoup mieux qu’à l’arrivée du 300 d’Andrésy en avril!

J’ai pu valider certains choix d’organisation (dont bien entendu la voiture accompagnatrice) et de gestion de l’effort dans la durée: eaux minérales pour l’apport en sels minéraux, micro-siestes pour récupérer quand nécessaire, toutes les ascensions en danseuse pour varier les positions, soulager l’assise et le dos et faire travailler différemment les muscles des jambes. Au bilan des jours qui ont suivi la récupération a été bonne, pas de crampe, courbature ou autre douleur. Bref, dans la tête tout est ok pour pouvoir faire rapidement demi-tour vers Paris une fois arrivé à Brest!

J’ai par contre rencontré un problème qu’il faudra absolument résoudre: le syndrome du canal carpien, un classique de la longue distance du fait des appuis prolongés et qui se traduit par une sorte de paralysie des mains, temporaire au début mais qui peut devenir chronique.

Pour finir un grand merci à José, compagnon agréable et au combien efficace, tour à tour chauffeur, secrétaire, photographe, intendant, mécano… J’espère qu’il aura pris autant de plaisir que moi à vivre cette aventure. En tous cas il est certainement déjà contaminé par le virus de la longue distance, et à tout prendre, ce n’est pas la pire des maladies!

Maintenant cap sur les Pyrénées en juillet et les 24h du Mans vélo fin août.

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[Route Longue Distances] La Fievre du Samedi Soir – 11 juin

14 juin 2022 by Thierry Morlet

Brevet randonneurs mondiaux à Corbeil-Essonnes (91) 22H00
Ce soir, je me barre en soirée !! Curieux pour quelqu’un qui se couche souvent vers 21h30 !

Au menu, un brevet « du centenaire des brevets de randonneurs organisés par l’Audax Club Parisien ».

Après une journée plus tendue que d’habitude (trois fois la grosse chasse d’eau) et une sieste difficile l’après-midi malgré le silence absolu dans la maison, départ à 20h10 pour Corbeil en voiture.

50 mn de trajet. Stationnement à 200m.

Je sors le vélo du coffre. Merde, il manque la roue avant. Ah le con !! . Impossible de faire un aller- retour pour aller chercher la roue à la maison.

le cœur s’emballe mais.. Non, je venais de sortir la roue avant quelques secondes avant.

Et hop au bureau des inscriptions pour retrait de la carte de route (préinscription). 77 pré inscrits et 7 sur place donc 84 participants ce qui est pas mal pour un brevet de 300. Les brevets pré qualificatifs Pour Paris Brest Paris ont déjà eu lieu pour ce qui est des 200,300 et 400. Les 600 sont en cours.

Je suis seul du club comme prévu mais ce n’est pas un problème quand c’est prévu ainsi.

Je regarde les vélos et les participants. Nous sommes en région parisienne. Le profil des participants a rajeuni en bonne partie. Ce soir, on y retrouve des sportifs plus jeunes que la moyenne élevée des randonneurs classiques comme moi. Ils ont la trentaine, mince et équipés de vélos très chers.

Je prépare mes habits, répartis la nourriture car nous savons que nous devrons être en autonomie totale jusqu’à l’ouverture des commerces alimentaires le matin à partir de 8h00 donc pendant plus de 200 km.

Nouvelle suée. Je constate que le matin, j’ai retiré ma sacoche de selle pour fixer un éclairage supplémentaire à l’arrière et … que je n’ai pas remis ma sacoche de réparation. Je vais partir donc sans une seule chambre à air, aucun outil…

La grosse boulette ! Et pourtant, je ne compte plus les multiples sorties de ce type.

Bon. Il fait une météo parfaite pour rouler la nuit. Au plus bas, il devrait faire 14°. Tant mieux car avec la fatigue de l’effort et surtout l’absence de sommeil, le ressenti est beaucoup plus important au petit matin donnant une impression de froid.

A l’approche du départ.

Départ 22h00 pétante après signature de la carte de route par un membre de l’organisation.

Je pars avec les premiers.

Bizarre, mon GPS m’indique rapidement hors parcours. J’éteins, je rallume. Idem.

Je réalise que j’ai téléchargé le parcours mais sans le convertir à mon format (Garmin Fit). Je pars donc sur des routes totalement inconnues, de nuit, sans la route à suivre, uniquement une feuille de papier.

Gros moment de cogitation dans la tête !! C’est la première fois que cela m’arrive.

Je suis dans un groupe rapide. Ça roule à 33-35 km/h sur le plat et au km 25, la moyenne est de 31km/h ce qui est beaucoup trop pour un randonneur de 56 ans et n’ayant pas fait de longues distances particulières cette année. Je suis sans navigation, de nuit, sans trousse de réparation. Si j’ai un souci au milieu de la nuit, je devrais attendre longtemps, longtemps sur le bord de la route.

Si j’explose avec ce groupe après 150 km, j’aurai l’air fin au milieu de la nuit avec des suivants loin derrière. Je joue alors pour la sécurité.

A la sortie de Melun, je prends la décision de m’arrêter et j’attends une dizaine de minutes que des petits groupes arrivent. 10 mn après, je récupère un groupe d’une dizaine de participants dont les deux premières féminines.

Ce groupe roule plus régulièrement et je le tiens sans problème. L’ensemble des éclairages avant donne un éclairage puissant sur l’avant. La plupart des vélos sont équipés de nouveaux moyeux alternateurs intégrés et de phares à led puissantes.

 

L’éclairage performant des vélos d’aujourd’hui ! 

Deux du groupe ont des feux rouges clignotants trop puissants et en mode clignotants, m’empêchant de me mettre derrière eux. Vraiment trop puissant et éblouissant. Heureusement, ils ne resteront pas avec nous et deux autres les compléteront. 

Le parcours emprunte des pistes cyclables pour arriver à Fontainebleau où il y a encore une belle vie nocturne vers 23h50. 

Nous arrivons au panneau Montargis. Tout le groupe s’arrête et on se prend tous en photo pour justifier de notre passage à ce lieu de contrôle obligatoire. 

 

Contrôle de passage à Montargis. 

Le problème qui se pose est celui de l’eau !! 

Même avec 2 bidons, ce ne suffit pas. Heureusement, nous trouvons à Montargis un bar (qui aurait dû être fermé à 1h00 et il est 1h50). Nous y rempliront un bidon. 

Direction Joigny dans l’Yonne par de petites routes. La plupart des participants ont un GPS ce qui est un beau progrès la nuit. Je sais que l’on faisait sans avant mais cela implique d’apprendre le parcours par coeur, de le préparer avec les cartes routières pour ne pas rater un changement de direction la nuit sur des petites routes sans panneau. 

Entre Montargis et Joigny, contrôle secret de l’organisation qui s’assure que nous ne prenons pas un raccourci. Ça fait plaisir d’avoir un bénévole présent avec de l’éclairage, un peu de café, quelques biscuits. 

Contrôle secret : ça fait une pause sympa. 

Ca papote un peu et on repart. Nous arrivons au panneau Joigny à 4h32. Bien entendu, on ne trouvera pas de commerce dans la petite ville. 

 

Contrôle de passage au panneau à Joigny 

On continue donc pour remonter en suivant la N6 par de petites routes. Ce tronçon ne fait que 50 km. La nuit, c’est bien. Car la nuit, nous ne parlons peu. C’est comme ça. Alors le cerveau s’endort, s’endort surtout vers le lever du jour. En roulant, j’ouvre ma petite bouteille de café que j’ai dans la poche pour la boire d’une traite et je vais rouler devant pour bien me réveiller. Si on reste à l’arrière, endormissement assuré même en pédalant. 

Sur cette partie, le parcours est plat. Nous traversons Villeneuve sur Yonne, le côté de Sens. Enfin un cimetière dans un village. Le groupe entier s’arrête. Il est 6h00. Nous sommes plus ou moins sans eau alors remplissage des bidons au robinet !!! 

Ce n’est pas un vol d’eau puisque c’est une soustraction par nécessité limitée à un besoin vital! 

Le robinet d’un cimetière !! On en rêvait ! 

Nous arrivons à Pont sur Yonne, dernier lieu de contrôle à 6h45. Rituel de la photo et direction le bourg. C’est jour de marché alors il y a de la vie près de l’église. Les commerçants s’installent alors les deux bars et la boulangerie sont ouverts. 

Après une nuit complète (même si en juin elle est courte) sur le vélo et l’absence de sommeil, tous ne jurent que devant un grand café et deux croissants !! Des affamés. Ca faisait plaisir à voir. Nous aurions payé le triple s’il le fallait. 

S’il y a bien un moment où j’ai envie de viennoiserie, c’est après une nuit de vélo. 

Je ne mange pas trop car ensuite, l’effet digestion peut nous endormir. Déjà qu’il ne faudrait pas grand-chose ! Je mange un croissant et je mangerai l’autre une heure plus tard. 

Même écrasé dans la poche, il était très bon. 

Nous repartons et montons la longue côte de Pont sur Yonne en direction de Voulx. 

Il y a 90 km sur ce dernier tronçon. Ça peut être un peu long. Nous repartons à 6. Nous sommes devenus alliés de circonstances depuis déjà 150 km. 

A mi-distance entre Pont sur Yonne et Melun, deuxième contrôle secret. Chouette, on nous y attend avec petit cake et café et de l’eau ! Merci à ce bénévole de l’organisation. 

Super, ça fait discuter. On enlève les manchettes des bras, retire la chasuble de nuit car le soleil est bien présent. 

Direction Melun par les boucles de Seine. St Mammès attire l’attention, (juste après la belle petite ville de Moret sur Loing), pour sa cité batelière. 

Passage le long de la cité batelière. 

Puis, Champagne sur Seine, Vulaines sur Seine,Chartrettes par des petites routes qui suivent la Seine à quelques mètres. 

 

Le long de la Seine pendant de nombreux kilomètres. 

Melun se traverse sans problème et continuons à suivre la Seine. Notre groupe s’étire dans les rares montées depuis deux heures et cela s’accentue. On lève le pied en haut où je m’arrête un peu et hop, groupir !! 

Nous arrivons ensemble à l’arrivée à Corbeil à 10h52 après avoir passé 270 km ensemble à 6. 

Une minute en moins qu’en 2015 , brevet effectué de jour. 

Nous ne connaissions nullement et notre cohésion a fait notre réussite pour cette belle randonnée. 

Belle surprise à l’arrivée, les gentils organisateurs nous avaient préparé un buffet froid : salades légumes, pates, semoule et viande. Le must !! 

Vive l’Audax club parisien 

Thierry Morlet 

 

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[Route] Relais Perpignan-Marseille, 2-5 mai 2022

30 mai 2022 by Vincent Aguilera

Relais Perpignan-Marseille

2 – 5 Mai 2022

N. Grappin / C. Enzer / V. Aguiléra

Rédacteur: C. Enzer

Nous aurions dû être 4 au départ de ce relais. Dame nature en a décidé autrement. Caroline ayant des soucis de santé a dû décliner. Ce relais était prévu depuis des mois, elle se faisait une grande joie d’y participer: la douleur et la raison en ont décidé autrement.

2 Mai. Perpignan – Laroque de Fa

12h55 – 17h55 : 92 km /1395m D+

Nous partons Nicolas et moi de la Gare de Lyon à 7h11 direction Perpignan. Voyage sans histoire, nos montures étant camouflées dans leurs belles housses. C’est plus cher, mais ça a quand même plus de classe que les grands sacs poubelle que nous avons auparavant utilisé pour cet usage. Au passage, petits remerciements à la SNCF : s’il y avait un compartiment vélo, ça serait encore plus cool !

Arrivés à 12h12 à Perpignan on retrouve Vince venu quelques jours auparavant en famille. Remontage des vélos, vérification que tout fonctionne et zou, contrôle dans une boulangerie… qui n’a pas de tampon ! On commence fort ! Mais bon, pas grave, on récupère le ticket de caisse, on avale quelques viennoiseries et zou, direction Marseille.

La première étape est courte, mais avec un chouille de D+ concentré sur la fin. On risque en baver pour cette première étape ! Sortie facile de Perpignan avec les GPS des deux geeks, direction Vingrau. Dès la sortie de Perpignan, ça monte, oh, pas bien haut, mais ça n’arrête pas ! Montées et descentes s’enchaînent. On a aperçu de magnifiques châteaux Cathares le long de la route, mais toujours un peu trop loin. Les vignes nous encouragent à aller de l’avant, hips !

Le premier contrôle dans une épicerie à Duillac fut un grand moment ! Ladite épicerie était plus un dépôt de nourriture variée qu’une vraie épicerie, mais elle avait un tampon. Le village était vraiment joli ! Mais, comme d’habitude, pas trop le temps de flâner, juste des photos au fil de la route. Arrivée à Laroque de Fa, dans une très grande propriété. Nous avions un gîte 9 personnes pour nous 3 ! En accord avec les propriétaires, un dîner nous attendait. Nous devions juste réchauffer ce qui avait été préparé. Le couscous fut royal, et très correctement arrosé d’un petit vin de pays, éh éh !!!

3 Mai. Laroque de Fa – Clermont l’hérault

7h55 – 19h30 : 167 km / 1573m D+

Petit déjeuner au gîte, aussi parfait que le dîner de la veille et avec croissants frais: de quoi bien démarrer la journée. Départ un peu tardif pour une étape relativement longue, vu le dénivelé !

Le départ se fait tranquille, le ciel est nuageux, la journée sera longue. Nous commençons par une jolie montée avec un passage remarqué au village de Lagrasse où trône une superbe abbaye. Le premier contrôle a lieu à Minerve, dans le minervois, haut lieu du vignoble et de la tradition vinicole française. De toute façon, des vignes, on en voit depuis hier midi et nous en verrons quasiment jusqu’au bout ! Un pot sur une mini terrasse dans le centre village bâti sur un promontoire. Certaines parties du parcours sont communes avec la flèche Paris-Perpignan que j’avais faite en… 2007 ! Nicolas aussi reconnaît des passages de sa flèche, effectuée plus récemment. Ça ne nous rajeunit pas ! Au passage du col de Sainte-Colombe, un des points culminants du parcours, nous avons affaire avec ce qui nous menace depuis quelques heures : une pluie bien froide et bien forte ! Descente prudente donc, pas la peine de risquer la chute. Arrivés au village de Saint-Pons-de-Thomière il est 13h30 ! Allons-nous pouvoir manger ? Réponse positive, YEEESSS ! Nous attendons 10mn sous la protection d’un store d’un libraire tabac que la pluie se calme un peu et rejoignons le restaurant du village qui nous accueille chaleureusement malgré notre état très « humide » ! Nous mangeons… et attendons beaucoup. Malgré l’heure tardive, presque 1h30 pour déjeuner! C’est long… Cela ne nous fait pas rattraper notre retard. Grande descente encore un peu « mouillée », grandes lignes droites, dans lesquelles je me crame un peu, routes pas trop agréables car beaucoup de voitures et toujours, bien sûr, ça monte et ça descend ! Le scénario est toujours le même : je prends ma vitesse de croisière, Nico et Vince caracolent devant et m’attendent en haut de chaque bosse quelle que soit sa longueur ! De ce fait, jamais de gros retard et je bénéficie des roues éventuelles sur le plat ! A Mourèze, une crêperie nous accueille pour un chocolat chaud puis nous rejoignons Clermont l’Héraut ou notre hôtel nous attend ! Le proprio nous accueille et nous demande si nous rentrons avant 21h00 du restaurant. Nous affirmons que oui et… comme nous jacassons pas mal au restaurant, nous ne tiendrons pas parole ! Mais nous pouvons rentrer et mettre nos vélos dans nos chambres !!! La suite demain matin, …eh eh ! Le restaurant du tournesol fut tout simplement excellent en centre-ville !

4 Mai. Clermont l’hérault – Arles

8h00 – 18h30 : 154 km / 533m D+

Au réveil, le proprio se retourne vers nous, fou de rage, car les vélos étaient dans nos chambres et non pas dans le garage ! Horreur, crime et châtiment, une roue avait légèrement touché le mur du couloir ! Il a tenu à montrer la vidéosurveillance à Vince qui avec son flegme « légendaire » a présenté nos plus plates excuses. Bref, hôtel sympa … sauf le proprio, pas cool du tout !

Après ce petit-déjeuner mouvementé départ à 8h00 pour la fin de la partie montagneuse et le retour vers la Grande Bleue. Le départ se fait sur le plat, jusqu’à atteindre une barre montagneuse qui nécessite 10 bornes de montée gentille ! Descente, atteinte du village de Cournonteral qui marque la fin de la montagne. A partir de maintenant, il n’y aura plus de grosse difficulté. Arrêt obligatoire à Palavas pour boire un coup sur le port ! Ça change de la montagne, vive le vélo ! De longues pistes cyclables ! Nous suivons le canal du Rhône à Sète sur une quinzaine de km sur une piste gravel, préférable malgré tout à la route très circulée. J’en profite pour tester le prolongateur de guidon sur le vélo de Nicolas, test réussi ! Déjeuner dans une paillotte le long de la mer au Grau du Roi ! Royal ! A la sortie du restaurant, je dois constater une roue avant à plat, probablement suite aux 15km le long du canal. Maintenant c’est la Camargue : des chevaux et les taureaux partout ! Les restos proposent du taureau, autre monde ! Ambiance particulière ! J’adôôôre ! Longue, très longues lignes droites vers les Saintes-Maries-de-la-mer !!! Que de voitures… dommage !! La météo est parfaite, du soleil, mais pas trop chaud (25deg), le pied !! Contrôle dans un café et un peu de repos avant de repartir dans l’autre sens pour d’autres grandes lignes droites pleines d’automobiles au milieu des étangs et des zones humides. Il devrait y en avoir beaucoup plus en France, ce sont des zones importantes pour le maintien de la biodiversité ! Nous n’avons pas pris le temps de voir l’église des Saintes-Maries, par contre les arènes ne nous ont pas échappé ! Là j’éprouve quelques signes de vomissement probablement liés à une vitesse un peu excessive… mais bon, ce ne sont que des signes ! Notre appart hôtel, gîte pour ce soir se trouve à quelques km d’Arles, dans une zone remplie de « villages » ! Une structure énorme, où nous constatons de visu le manque de personnel concernant l’hôtellerie et la restauration. Je ne rentrerai pas dans les détails. Que des jeunes manifestement non formés, pas encadrés, et complètement dépassés par l’arrivée d’un très gros groupe de 300 personnes. Impossible d’accéder à nos deux studios réservés. Finalement après de longues minutes d’attente nous bénéficierons d’un grand appart ! Dîner un peu plus loin dans un buffalo grill !

5 Mai. Arles – Marseille

8h05 – 16h30 : 140 km / 1337m D+

Contrairement à ce que l’on nous avait dit la veille, impossible de prendre un petit déjeuner dans le restaurant du « Village » ! Donc, départ vers Arles pour se sustenter dans une boulangerie, pas d’hypo en vue, donc ! Puis, au milieu du plat pays, une barre montagneuse à franchir en direction des Baux-de-Provence ! Nous faisons l’impasse de la montée vers la cité historique, une photo du panneau d’entrée de ville sera suffisante ! Le parcours GPS concocté par Vince ne nous a pas fait passer devant le moulin de Fontvieille, vu lors de la flèche Marseille. D’ailleurs le GPS de Vince nous a fait passer par des chemins improbables lors de la traversée des villes/villages le long du parcours. Et en plus, à chaque fois, il ne s’est même pas trompé ! Traversée de la belle ville de Salon-de-Provence ! Et une crevaison, encore à l’avant, pour Nico cette fois ! Un morceau de verre sera retrouvé. En traversant Istres les estomacs crient famine, il est temps de les remplir. Nous cherchons une boulangerie, nous finirons dans un « café poussette », lieu improbable qui permet aux jeunes parents d’échanger autour d’un verre/snack pendant que les enfants jouent. Chouette concept ! Nous y mangeons un bagel délicieux, les vélos se reposent dans l’atelier peinture et nous discutons avec la très sympathique patronne. Mais il nous faut quitter ce lieu pour rejoindre Marseille sans trop traîner : Nico a son train en fin d’après-midi. Martigues nous fait une frayeur : le pont est levé, pas d’autre chemin que l’autoroute. Mais l’attente ne durera pas plus de 5 mn ! Puis Carry-le-Rouet et la bosse légendaire de l’Estaque, plusieurs km avec des pourcentages pas négligeables, le tout sous une température digne du sud de la France. Le Klode finit cette bosse un peu secoué ! Ensuite longue descente vers Marseille, retour à la civilisation des grandes villes avec le risque constant de se retrouver sur une autoroute. Mais finalement tout se passe bien. Petit coup à boire avant la séparation et là, que nous arrive-t-il ? Un bel orage éclate, une bonne averse bien froide tombe d’un coup. Nico est déjà parti vers la gare, il réussira à s’abriter. Vince et moi restons sagement sous le parasol en attendant que ça passe, puis nous partons jusqu’au Vieux Port où nos chemins se séparent.

Fin du relais… malheureusement ! Ce fut une super ballade en moyenne montagne, puis au bord de la mer, dans des régions superbes et avec une météo idéale si l’on oublie la pluie du mardi.

Nico, Vince et Klode

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[ROute] Gorges de la Nesque et Mont Ventoux

26 avril 2022 by Vincent Aguilera

21-22 Avril 2022

Thierry MORLET, Nicolas GRAPIN, Vincent AGUILERA

à la plume: Thierry et Vince

Vendredi 20h07, arrivée du TGV en gare de Chessy: fin de l’aventure. Vélos démontés et houssés, nous nous extirpons du train la tête encore pleine des souvenirs tous frais de ces deux jours dans le Vaucluse, un brin décalés au milieu de la foule des vacanciers venus rencontrer une souris géante.

Le Ventoux! Dans la tribu cyclo ce nom évoque un univers fantasmagorique, une ascension dantesque sous une chaleur étouffante, des derniers kilomètres souvent synonymes de lutte solitaire contre un vent terrible, la pente âpre d’un désert rocailleux, un soleil écrasant ou un froid glacial, la fin tragique de Tom Simpson et avec elle un monde douteux et que l’on espère passé de certains excès du cyclisme professionnel.

Thierry nous rappelle la genèse de cette randonnée: « de retour des relais Hendaye-Bordeaux-La Rochelle début février avec Nicolas, alors que nous saluons notre ballade autour d’un verre de Bordeaux blanc moelleux, le Mont Ventoux survient dans la conversation. Nico me dit qu’il ne l’a jamais monté et que ça le tente. Bingo! Moi qui le monte fréquemment, mais de moins en moins vite, depuis une première le 15 juin 1989, je lui propose un petit séjour Vaucluse comme je l’ai déjà fait à trois reprises avec des copains du club. Vendu, le projet fait son chemin. Lors d’une sortie j’en parle à Vince qui lui non plus ne connaît pas encore cet épouvantail à cyclistes. Les dates se calent en fonction des disponibilités de chacun. Ce sera les 21 et 22 avril 2022. Je m’occupe des billets de train avec les meilleurs horaires et prix ainsi que de trouver un gîte bien situé et qui accepterait que l’on pose des bagages avant d’aller monter le Ventoux et de les récupérer après l’ascension. C’est décidé, nous ferons l’ascension la plus connue et réputée la plus difficile, par Bédoin, celle traditionnellement empruntée par le Tour de France. »

Jeudi 21 avril. Nous nous retrouvons à la gare de Chessy pour le Ouigo de 7h13. Nous arrivons à caser deux vélos dans le compartiment bagages. Nico mettra le sien dans une autre voiture. Depuis une semaine nous surveillons attentivement les prévisions météo. Et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’elles évoluent rapidement! Notre plan initial était, une fois arrivés à Avignon, de rejoindre notre gîte situé à Aubignan, à une quarantaine de kilomètres, et d’y laisser le gros des bagages pour faire la boucle du Ventoux. La veille du départ des conditions orageuses sont prévues dans l’après-midi du jeudi. Nous décalons le Ventoux à vendredi. Thierry adapte les parcours en conséquence.

Ce jeudi sera donc consacré aux gorges de la Nesque, sans passer comme prévu initialement par le gîte. Vince n’a pas eu le temps d’adapter son paquetage aux nouveaux itinéraires. Le menu déjà copieux de cette étape lui fera amèrement regretter le choix d’un sac à dos qu’il devra du coup porter sur 140km avec 1450m de dénivelé positif. Au sortir d’Avignon, mises à part des pointes d’odeurs de garrigue qui effleurent déjà les narines, les premiers kilomètres n’offrent aucun charme particulier. Puis peu à peu l’agglomération s’estompe. En quittant la vallée de la Durance le relief de Provence s’installe. Après 30km nous arrivons à l’Isle-sur-la-Sorgue et flanons dans son marché. « Du vrai, sincère, pur, large, en un seul mot, authentique » pour reprendre l’envolée célèbre de Jean de Florette. Ca de l’authentique on en a eu! Du vrai, du pur Nico! Déjà dimanche au cours de la sortie club il a rencontré une panne pour le moins rarissime. Son petit plateau est devenu inutilisable car tordu après que trois vis cheminées ont choisi la poudre d’escampette. Avec une révision réalisée mardi chez un vélociste nous pouvions nous imaginer à l’abri de soucis mécaniques sur sa monture. Grave erreur… à nouveau la même panne! Décidément un brin fumeuse cette histoire de vis cheminées. Google indique un vélociste ouvert à Pernes-les-Fontaines, environ 10km. Vince appelle, sans succès. Nous décidons de poursuivre et de faire le point à Pernes. Là Thierry appelle son ami Christian qui habite dans le coin. Il est 12h30. Pendant que Thierry discute au téléphone Vince poursuit le chemin pour voir si le vélociste est ouvert. Miracle, c’est le cas! Deux jeunes l’accueillent bien sympathiquement et sont d’accord pour voir ce qu’il est possible de faire. Vince rapporte la bonne nouvelle au groupe, nous revenons tous trois au magasin et laissons Nico entre de bonnes mains pendant que nous prenons un petit café avec Thierry. En moins de quarante-cinq minutes d’arrêt l’affaire aura été réglée. Un grand merci et un peu de pub au passage pour le magasin « L’Officina, bici da corsa » à Pernes-les-Fontaines, sans eux notre périple aurait pris une tournure différente. Sur le coup de 14h00 nous visitons le magnifique village de Venasque et entrerons vers 15h00 dans les gorges de la Nesque. Trois heures magiques dans ce canyon grandiose et sauvage où nous croisons plus de cyclos que de voitures. Nous profitons de ce paysage formidable, en particulier depuis le belvédère de Castellaras si bien décrit par Mistral: « Cette Nesque s’engouffre dans une gorge anfractueuse et sombre; et vient ensuite un point où le roc brusquement et incroyablement se cabre… C’est du Rocher du Cire qu’il s’agit: ni chat ni chèvre, ni satyre, Je vous en réponds bien, jamais n’y grimperont! Seule l’hirondelle de roche le rase de son aile. »
Les conditions météo auront été bien agréables tout au long de cette première journée. Nous aurons tout juste essuyé quelques gouttes dans la longue descente sur Méthamis et terminons cette première journée en rejoignant Aubignan vers 18h15. Thierry se transmute alors immédiatement en chef cuistot: courses rapides pendant que Nico et Vince investissent le gîte et préfèrent vérifier le confort du canapé plutôt que de continuer à pédaler sur la dernière boucle de 18km que leur avait concocté Thierry. Patates au beurre, sardines tomate, yaourts: un repas simple et bien réconfortant après huit heures de ballade. Sans oublier les délicieuses fraises que nous a apporté Christian, le copain de Thierry, venu tailler le bout de gras. Une soirée bien agréable et puis une douche et au lit, parce que demain…

Sommet à 1910m. 21km de montée avec une pente moyenne de près de 10% sur les 10km qui séparent le virage du restaurant de Sainte Colombe et le chalet Reynard. 10km dans un bois sans repère hormis les bornes kilométriques qui annoncent l’altitude et le pourcentage à venir. 10km où le coeur est au maximum, où l’on paye cash les développements trop grands ou les grammes en trop, qu’ils soient sur la monture ou sur le bonhomme. 10km où ça tire, ça coince, ça chauffe, ça brûle. Chacun s’installe dans son rythme. Le plus important: ne pas se mettre dans le rouge. Vider la tête, laisser venir les idées mauvaises pour mieux les laisser glisser. Le pied à terre, l’abandon? Oui, oui, si vous voulez. Venez. Partez devant. Retrouvez-moi là-haut, on en recausera. Une fois passée l’altitude de 1000m un cap est franchi. Objectif chalet Reynard, 1400m. A partir de 1200m le paysage change. La forêt clairsemée laisse apercevoir les pierriers du sommet. Au chalet Reynard se fait la jonction avec la montée par Sault, moins éprouvante paraît-il que celle par Bédoin. La petite pause en terrasse et le retour en société cycliste contrastent avec les longues minutes d’effort solitaire. Conditions météo idéales. Soleil, pas de vent, température fraîche. Tu peux maintenant rouler crânement sur la tête de calcaire du géant chauve, profiter que la pente soit un peu moins raide pour enfin sentir du répondant sous les pédales. Les congères qui persistent le long de la route, les piquets neige démesurés qui balisent le chemin et l’absence de végétation te rappellent quand même que tu frôles l’univers de la haute montagne. Tu apprécies d’autant plus le ciel clair qui permet aujourd’hui de profiter pleinement du paysage au sommet. La fraîcheur t’oblige malgré tout à penser rapidement à la descente. Tu enfiles un coupe-vent et des gants longs. Le soleil brille, le collant restera dans la sacoche. Vérification des freins, de la pression des pneus, et c’est parti pour la descente vers Malaucène. Le col est encore fermé à la circulation routière de ce côté-ci. Les éboulements de l’hiver mordent encore par endroits sur une bonne partie de la chaussée, cailloux et gravillons sont nombreux, il va falloir être vigilant dans la descente! Trente minutes de pur bonheur cycliste, comme en tapis volant, pour atterrir à Malaucène où le trio se reforme pour partager un croque-monsieur et un café. La route retour vers Aubignan nous permet de profiter encore de la Provence avec la boucle de Suzette, les extraordinaires aiguilles des Dentelles de Montmirail et le passage par Beaumes-de-Venise. Un peu avant 14h nous aurons récupéré nos affaires au gîte et arriverons à la gare d’Avignon TGV vers 16h30 avec tout le temps nécessaire pour démonter les vélos et accéder au quai. Dans le train, il paraît que certains ont dormi…

 

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[Route] BRM 300 Andrésy – 10 avril

11 avril 2022 by Vincent Aguilera

BRM 300 d’Andrésy
Dimanche 10 avril 2022
Vincent Aguiléra

Samedi, 15h00
Vélo vérifié, provisions, sac à dos: tout est prêt. Direction Chessy en vélo pour prendre le RER vers Conflans-Fin-d’Oise. Ce sera mieux pour le retour: j’imagine mal pour revenir dimanche soir devoir traverser la région parisienne en bagnole avec 300 bornes dans les pattes.

Dimanche, 3h20
Comme souvent je me réveille dans la nuit… 3h20!!?? ALERTE ROUGE. J’ai pourtant bien programmé une alarme à 2h45 mais ce p*** de téléphone n’a pas sonné! Le départ de ce BRM est ouvert entre 4h et 5h du matin. J’avais prévu d’y être un peu avant 4h, histoire d’être sûr de partir avec un groupe, et je suis à 25min en vélo, dans un hôtel « Première Classe » à Conflans-Sainte-Honorine. Un hôtel pas spécialement touristique… ni vraiment première classe mais bon, pour 28€ il est bien suffisant pour se reposer quelques heures. Bref: debout, faut pas traîner! Un brin de toilette, habillage, une banane en pti déj, paquetage dans le sac à dos, c’est parti.

3h45
Je pars de l’«hôtel». Mis à part quelques tests, c’est la première fois que j’utilise en conditions réelles ces nouveaux éclairages branchés sur moyeu dynamo. Le tout fonctionne bien, je rejoins dans la nuit le lieu du départ à Andrésy.

4h10
A l’approche du gymnase je vois partir quelques loupiotes de cyclos, j’en croise d’autres qui arrivent. Contrôle du vélo, récupération de la carte de route, un pti café et c’est le départ parmi un groupe d’une dizaine de cyclos. Le parcours débute par un morceau de choix: la côte de Chanteloup, classée cat. 4 avec des passages à 13%. Tout se passe bien sauf que… j’ai oublié de laisser le sac à dos au gymnase pour le récupérer à l’arrivée! Pas question de faire 300 bornes avec donc: demi-tour…

4h30
Là, c’est le vrai départ… sauf qu’à cette heure-ci il n’y a plus foule. Deux/trois retardataires se pointent tout juste pour les formalités de départ. Rien ne sert d’attendre, s’ils roulent bien ils me rattraperont. Je repars seul. Clap: côte de Chanteloup, 2ème… Quand on n’a pas de tête, il faut des jambes! C’est la première fois que je roule seul en nocturne. Quel plaisir! Toutes les sensations sont décuplées. Bien sûr une très grande vigilance devient nécessaire à la sortie de la zone urbanisée en traversée de la forêt de l’Hautil. Je suis content d’avoir pu fin mars reconnaître le parcours jusqu’à Beauvais parce que ça aide quand même bien d’avoir en tête une carte mentale de la route. Après 25km j’aperçois la lumière d’un cyclo dans le rétroviseur. Je ralentis un peu le rythme, on se rejoint, on commence à rouler ensemble et à discuter. Un peu de chaleur humaine fait du bien parce que là, le froid commence à piquer sérieusement. On sent bien qu’on arrive au point du jour, au moment où les températures sont les plus basses. Les prévisions annonçaient -2°. Dans les cuvettes en fond de vallée c’est même certainement moins. Vers 6h30 le jour commence à se lever, nous quittons la partie francilienne du Vexin. Arrivé sur un plateau le fond de l’air est tout d’un coup beaucoup plus chaud. Ouf, fini les mains et les pieds qui piquent! La belle journée annoncée débute sur un magnifique lever de soleil.

7h10
Arrivée à Beauvais. Un bistrot est ouvert juste après le pont de Paris. Nous décidons d’avancer un peu dans le centre ville. Mauvaise pioche, pas un troquet n’est ouvert. Retour à la case départ pour prendre un petit café au chaud. Discussion de comptoir avec les piliers du bar. Avec eux c’est sûr le jaune ce n’est pas qu’un maillot! Andrésy-Beauvais: 61km et 500m de d+. Ça, c’est fait.

7h30
Cap sur Ally-sur-Noye. 47km et 260m de d+ au programme. Près de la cathédrale nous croisons une randonneuse égarée. Elle cherche désespérément un contrôle organisé, croyant que ça se passerait à l’identique de son BRM 200. Nous lui expliquons que là c’est différent tout en n’étant pas pareil: il faut faire tamponner la carte du parcours. Nous l’aidons à trouver une boulangerie et l’attendons pour repartir. A trois, sur cette étape peu dénivelée avec un léger vent favorable et de bons relais nous roulons sans forcer à plus de 30. Sur les quelques bosses que nous rencontrons mes deux compagnons de route semblent un peu à la peine. Pour ma part j’applique ma stratégie: tout doux sur les 100 premiers kms, et après… ce sera juste un 200!

9h25
Arrivée à Ally-sur-Noye. Nous retrouvons une quinzaine de randonneurs. Le temps d’attente à la boulangerie explique probablement ce regroupement. C’est l’affolement au comptoir! On discute. Tous les participants que je rencontre sont en préparation pour Paris-Brest-Paris 2023. J’espère que nous pourrons accrocher les wagons de ce groupe mais nous tardons à repartir et ratons le train de quelques minutes, c’est bien dommage.

9h50
Départ pour Vic-sur-Aisne. Au programme 80km et 500m de d+. Sur les premiers kms mes deux compagnons sont à la peine à la fois dans les bosses et sur le plat. Le vent s’est renforcé et est maintenant de face. Nous nous arrêtons pour aider un cyclo qui a crevé. Assez de temps perdu, je souhaite bon courage pour la suite à ce nouveau trio et continue à mon rythme. Après 4 ou 5 km les sensations sont bonnes, le temps idéal, frais et ensoleillé, je sens monter l’envie de mettre quelques watts jusqu’à Vic-sur-Aisne. Au fond je sais que ce n’est pas super finaud, voire complètement débile, mais bon, il faut bien faire son expérience. Jusqu’à midi ça enroule bien, pour une fois pas de problème de selle. Mais l’ennemi que je crains le plus pointe le bout de son nez. Je ne l’ai encore jamais affronté en vélo et le sais sournois: c’est le sommeil. Je commence à lutter, le corps se refroidit, il devient dur de fournir un effort, la moyenne chute et l’heure prévue d’arrivée à Vic-sur-Aisne augmente irrémédiablement.

13h17
Arrivée à Vic-sur-Aisne. Avec 190 bornes au compteur, la fatigue et maintenant la faim, une grande pause s’impose. La place du village offre une boulangerie et un petite épicerie. Le soleil réconforte la dizaine de cyclos arrêtés et assis un peu partout sur les marches d’escaliers et bordures de trottoir. Un brin de causette, on fait connaissance. Je repars avec deux compagnons de sandwichs.

13h50
Cap sur Creil, 60 bornes et 480m de d+ concentrés au début. Des groupes se font et se défont dans les bosses qui précèdent l’arrivée en forêt de Compiègne. Après Saint-Jean-aux-Bois nous enchaînons les très longues lignes droites en forêt. Je suis maintenant dans un groupe de cinq. Nous menons le train principalement à deux avec des relais bien huilés. Tout ce que j’aime pour avaler ces kilomètres sinon bien monotones.

16h25
Arrivée à Creil. La circulation se densifie. Pas de doute, nous sommes bien de retour en Île-de-France un dimanche en fin d’après-midi. Nous ne trouvons pas mieux qu’une station service pour pointer et faire le plein d’eau. Les deux caissières sont bien sympathiques et se démènent pour trouver un tampon « qui n’a pas dû servir depuis 10 ans ». Le truc tamponne « Immobilier » puis quelque chose d’illisible. On s’en fout un peu, on tamponne les cartes à la chaîne, on se détend, on discute de tout, de rien. Trois membres du groupe font partie du club de Bois d’Arcy qui organise un 600 en septembre. Ils l’appellent le 600 de rattrapage, pour ceux qui auraient loupé juin/juillet. Au départ de la pause notre groupe s’est renforcé de deux unités.

16h40
Plus que 54 km et 317m de d+ pour rejoindre Andrésy. A partir d’Asnières-sur-Oise de plus en plus de feux, de stops et de voitures freinent notre progression et imposent, en plus d’une vigilance accrue, des relances fréquentes. Rouler en groupe dans ces conditions présente avantages et inconvénients: effet protecteur du groupe mais interactions plus délicates avec l’homo automobilis dans sa déplaçoire à roulettes.

19h02
Arrivée à Andrésy après une dernière bonne grimpette dans le dernier kilomètre depuis les bords de Seine. On rend nos cartes de route au contrôle pour validation. Sandwichs et boissons à l’arrivée sont les bienvenus. Je reprends vite fait mon sac avant de risquer l’oublier, histoire de finir la journée mieux qu’elle n’a commencé. Encore quelques kilomètres pour rejoindre le RER et c’est le retour vers Marne-la-Vallée.

Au final je finis bien content… et bien rincé. Je me fixais comme objectif 15h en temps total, je fais 14h30 dont près d’1h30 de pause (Claude, Thierry: ne vous étranglez pas!). Donc a priori une marge suffisante pour aborder le 400, mais il va falloir maintenant mieux gérer l’effort sur la durée. Sur un 300 une 1/2h de pause en moins c’est l’équivalent d’1 km/h de moyenne en moins. Il vaut évidemment mieux viser 14h de roulage et 1h de pause que 13h de roulage et 2h de pause: même temps total, mais 21 de moyenne roulante contre 23, la fraîcheur à l’arrivée n’est pas la même!

En conclusion, de l’arithmétique à la pratique il reste encore pas mal de tours de roue… et c’est bien là le principal, avec toutes ces belles rencontres sur la route.

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